l'assaut sur new york city (SUJET COMMUN - OUVERT A TOUS)

« Sind wir bereit, Kommandant ? (Sommes-nous prêts, commandant ?) » Son bras droit hoche le visage. « Ja, mein General. (Oui, mon général.) » Tandis que de nombreuses troupes sont envoyées pour assiéger Asgardia, une majorité des hommes de l’hydre, présents aux Etats-Unis, se prépare. La pagaille s’annonce riche en exploits, pour les dominants des vestiges du monde que l’on a connu. Toi, Wanda. Tu es l’un des pantins que l’on compte réfugier sur le champ de bataille. L’une des rares fois où l’on pourra lâcher un peu plus ta laisse, pour te laisser aller plus loin. Beaucoup plus loin. Le potentiel de tes pouvoirs illimités est freiné par la puce qui t’anime comme une marionnette. Mais pour cette fois-ci, on va te laisser libre court à ton imagination, et surtout au sadisme que ton alter-égo, fervente domestique de la cause HYDRA, a développé au fil des missions qu’on a su lui attribuer. C’est sans même un semblant de reconnaissance que tu parcours des yeux la carte de New York, un bref coup d’œil que l’on te permet avant de sentir une pression dans ton dos pour te pousser à avancer plus rapidement. Tu fronces les sourcils et tu serres la mâchoire, mais tu ne dis rien et tu te contentes d’emboîter le pas à la voisine d’en face, à la femme qui te tourne le dos, et que tu reconnais vaguement. Une alliée ennemie, une femme qui a la capacité de se dérober de l’œil nu. Vous ne décrochez pas un mot, tandis que les soldats autour de vous se forment et s’attroupent. Vous n’êtes que deux personnes parmi tant d’autres, une brune et une blonde perdues dans un amas de partisans allemands.

L’air vient balayer tes cheveux en arrière, fait virevolter les tignasses dans tous les sens tandis que l’héliporter s’ouvre. Vous êtes encore à quelques mètres de la terre, ne distinguant encore que quelques vagues nuages, puis ensuite les buildings, et enfin s’accrocher brièvement aux uns et aux autres à l’atterrissage. Les positions sont néanmoins vite réadoptées. Tandis que les hommes qui vous encadrent se précipitent hors de la chose, un agent, lui, passe devant vous. Il vous toise un instant de ce regard particulier. Il vous méprise et tu le sens. Vous n’êtes que de vulgaires pions, des parias que l’on exploite pour arriver à ses fins, privés d’humanité. Vous n’êtes que ça. Tu le regardes s’approcher de vous, anciens héros et anciens vilains, une poignée de gens spéciaux, et il ôte les menottes de certains, les ligaments qui vous retiennent encore – excepté, évidemment, vos puces. Il ne s’agit que d’un regard et d’un hochement de sa tête pour que les puces vous commandent, comme si vous n’étiez que des machines. Juste des machines. Tu ne connais pas réellement les tâches qui sont confiées à tes collègues. On ne peut pas dire que tu en portais un réel intérêt, de toute manière. Tu te contentes d’accomplir ce que l’on t’ordonne de faire, et puis c’est tout. Rien de plus, rien de moins. On tire tes ficelles, et tu exécutes. Tu accomplis. Tes pieds se décollent de la surface métallique de l’héliporter pour supporter ta carcasse dans les airs, entourés de l’aura écarlate, ta signature. Tandis que tu te soulèves, l’air frais de l’extérieur vient agresser davantage les pores de ton visage, profitant d’une nouvelle vue. New York City se dessine sous tes yeux. Le paysage est à peine familier, rien qu’un souvenir de plus enfoui au fond d’une mémoire que l’on ne te permet pas d’accéder, et tu t’avances pourtant comme si tu connaissais les lieux par cœur. Enfin, presque. Les choses ont beaucoup changé, depuis presque trois ans.

Quelques minutes plus tôt, tes alliés pénétraient les frontières. La bataille semble déjà faire rage lorsque tu les pénètres à ton tour. Tu en es indifférente. Les visages s’effacent aussitôt, et tu continues ton périple. Tes yeux se posent sur une structure particulière, le centre de la civilisation survivante. Tu n’esquisses pas un sourire, mais un bref air satisfait étire à peine tes traits. Alors que tu t’approches, tu t’élèves de plus en plus du sol, jusqu’à gravir les étages, sans pour autant être rentrée dans le bâtiment. Le Triskélion semble s’offrir à toi. Tes yeux s’allument tels deux fards d’un rouge étincelant tandis que tu t’approches de l’une des larges baies vitrées. Tes mains s’arrêtent à deux centimètres de la surface, et tes pouvoirs effectuent une pression telle que la vitre éclate en mille morceaux qui continuent leur périple soit jusqu’à se mêler avec la terre en bas, soit en plein milieu de la pièce que tu viens de pénétrer. Une troupe d’agents armés pointent leurs armes sur toi, malgré la surprise, et tandis qu’ils tirent, tu te permets de créer un champ de force pour empêcher les balles de te traverser. Puis, ton aura écarlate entoure leurs silhouettes, les soulèvent du sol, et les envoient valser à l’autre bout. Tu prends soin de leur briser la nuque. Tes pieds se reposent sur la surface solide, encore au bord du désastre que tu viens d’accomplir, et tu tournes le dos au mur. Tu rencontres une nouvelle fois le paysage extérieur, et tes deux bras s’écartent. De la terre jusqu’au ciel s’élève un mur à l’effigie de ta magie qui s’étire, et qui vient entourer le Triskélion. Tu es la seule à pouvoir le traverser. Tous ceux qui se trouvent proches du bâtiment et qui se trouvent encore à l’intérieur sont piégés à l’intérieur. Tu te contentes juste d’ouvrir une fine brèche pour laisser passer une troupe de l’hydre au sein de ta nouvelle forteresse, avant de la refermer sur leur passage. Tu t’élèves une nouvelle fois dans les airs, et tu t’extirpes du bâtiment pour redescendre tous les étages, jusqu’à enfin te poser à proximité de tes alliés. « Alors ? » Tu ne peux réprimer un sourire naissant. « Tout est sous contrôle. »

* * * * * * * * * * * *

music ► Les mains croisées derrière la tête, avachie sur une chaise de la cuisine sur laquelle tu bascules d’avant en arrière, pieds sur la table. Tu perçois les mots de ton mentor d’une demi-oreille – faut pas déconner – et pousses un profond soupir, agacée par la tendance du sorcier à te considérer comme une enfant. Tu as été victime d’un puissant démon, cela ne fait pas de toi une incapable, une bonne à rien, contrairement à ce que son ton laisse paraître. Tu ouvres un œil et pivotes légèrement ta tête vers le sorcier. « J’vais te raser, cette moustache est plus démoniaque que le Limbo. J’te jure t’es pas crédible avec ce machin sur la face. », et non chaotique… j’t’en foutrais du chaotique…. Tu as beau savoir qu’il veille à éviter de nouveaux incidents démoniaques, son contrôle sur ta vie n’est pas sans rappeler l’ère Belasco, durant tes jeunes années. Tu n’apprécies que très peu le parallèle aisé qu’entraîne ton esprit malgré toi, quand bien même tu t’évertues à voir le bon chez le sorcier et sa compagne. Les êtres gravitant de près ou de loin autour de la magie ne t’inspirent que peu de confiance, pour une raison purement instinctive. Tu quittes ta chaise, et t’empares nonchalamment de la soulsword que tu viens déposer sur ton épaule, fermement tenue par le pommeau.

Stephen énonce sa dernière directive, alors que vous vous trouvez face au portail menant au cœur de New-York. Du moins, dans les cieux de la ville. « Ouais ouais t’occupes, je sais, je sais… », lâches-tu, les yeux levés si haut que tu parviens à voir ton âme – ce qu’il te reste, du moins. Ton regard s’illumine d’un bleu éclatant, tout comme ta lame. Tu bondis au travers du portail, amorçant un salto avant. Stephen demeure en lévitation, tandis que tu fends l’air dans ta chute. Tu captes une victime du regard, et ouvres un portail dans le ciel new-yorkais que tu traverses en maintenant ta pirouette. Tu apparais de nouveau au travers d’un autre portail, deux petits mètres au-dessus de ta proie adverse, que tu fends dans toute sa verticalité de ton épée. L’individu tombe inconscient au sol, telle une pierre en chute libre. La soulsword est non-mortelle envers les individus non-magiques, et permet seulement de les mettre hors d’état de nuire. Une aubaine, dans une telle situation.

Ton atterrissage dont l’intensité était accrue par l’énergie magique émanant de ton être, brise légèrement le bitume. Tu te remets droite sur tes jambes, et replaces la soulsword sur ton épaule avant de te retourner. Tu analyses l’avenue de rapides coups d’œil, et tu boostes tes capacités physiques grâce à la magie, pour bondir dans toute la rue, profitant également de disques de téléportation pour accélérer la manœuvre. Les agents d’hydra tombent les uns après les autres. Principalement de simples humains armés, là pour empêcher les héros de faire preuve de brusquerie ou toute létalité. Un sourire malicieux s’esquisse sur tes lippes, à mesure que tu dégourdis tes jambes -  et tes bras. Tu n’as fait que suivre des entraînements et autres formations, depuis l’incident avec Dormammu, te voilà enfin en situation agréable, la première depuis bien longtemps.

Ton mentor rejoint ton rang, n’hésitant pas à te faire part de rappels comme il en a l’habitude. Si tu te sentais comme un poisson dans l’eau ces dernières minutes, il vient de suite briser l’ambiance. Néanmoins, tu t’exécutes et fais apparaître le Troisième Œil mystique sur ton front, après un bref instant de concentration. Ce sont les mots suivants du sorcier qui viennent perturber ton esprit. Si tu ne le regardais pas, tu détournes un peu plus ton visage, regardant à l’opposé de là où il se tient. « Pas besoin, pour l’instant… », justifies-tu, songeant au sort mentionné par l’homme. Aussi hâtive étais-tu d’utiliser le Grand Dragon, ta confiance en tes capacités magiques est très largement affaiblie, suite à la domination du Démon sur ta personne. Chose que tu n’admettras jamais. Les temps d’entraînements sont une chose, la réalité en est une autre. Tu t’en remets à tes pouvoirs de mutante, et tes talents d’épéiste.

Tu captes les paroles d’Ant-Man – tout comme Stephen – et cesses aussitôt tout mouvement, alors que tu perçois des fluctuations magiques que tu parviens à reconnaître. Dès lors, ton visage se tourne aussitôt vers Stephen. Sourcils haussés, tu prends rapidement une mine défaite lorsqu’il vient détruire tout engouement à propos de l’affrontement que tu imaginais déjà. « C’est pas aider les civils, que de l’arrêter ? Y a que nous pour la gérer. Et puis, tu m’entraînes avec la magie, non ? C’est pour gérer des menaces humaines ? J’crois pas, non. T’as qu’à v’nir papi… », fin sourire malicieux en coin, que déjà un disque se matérialise sous tes pieds. Tu te laisses transporter jusqu’au Triskélion, apparaissant face à la source de l’énergie identifiée. Tu te tiens face à la Sorcière Rouge, l’épée de nouveau sur l’épaule. « Hey, Scarlet Bitch. », l’interpelles-tu dans un premier temps. « Alors comme ça tu nous fais encore une crise existentielle ? T’en as pas marre de craquer ton cul ? C’est quoi cette fois… Ton chat est mort ? On t’a volé ton goûter ? T’as foutu d’la javel sur ton costume et t’arrives pas à le récupérer ? T'as tué tes gosses ? S’tu veux on se fait une petite thérapie, j’fais apparaître un canapé, un calepin et un stylo et on s’y met ? Non ? Très bien… On va commencer par t’enlever ce balai dans l’cul, ma Sorcière Bien-Aimée. », provoques-tu la sorcière, alors que tu t’apprêtes à passer à l’action. Un disque se matérialise de nouveau, mais sa création demeure incomplète. L’énergie dégagée par la Sorcière Rouge semble réveiller l’entité enfouie au plus profond de ton être, ce qui provoque des battements irréguliers de ton palpitant. Tu la contiens, manifestant une enveloppe magique de protection sur tout ton corps. Tu armes ton épée, et franchis enfin le disque désormais complet. Cette brève manifestation ne doit pas être bien inquiétante. Tu apparais un peu plus loin, commençant par te débarrasser des agents d’hydra qui viendraient potentiellement t’emmerder. « Allez… - », téléportation. « agite-moi… - », téléportation. « le bout de… - », téléportation. « ce nez… - », téléportation. « Bébé ! », lâches-tu, les mots entrecoupés à chacune de tes téléportations pour mettre hors service les agents. Désormais, ta lame s’apprête à fendre la Sorcière, alors que tu apparais quelques mètres au-dessus d’elle.

L’hydre réveille le monstre enfoui, la sorcière aux manipulations fourbes. L’hydre use de la créature au visage de celle que tu fus, t’ordonne au creux de la puce implantée dans ton corps de déchaîner toute la puissance dont tu es capable. Détruire, éclater, écraser. Tes ennemis, t’as le seul intérêt de leur faire manger le bitume, puis leurs dents, et enfin leur arracher chacun le cœur. Peut-être même que t’en feras une collection, satisfaction personnelle d’un sadisme qui n’est même pas réellement le tien. A cet instant, tu te permets de les isoler, parce-que t’es pas la seule à t’opposer à eux. Vous êtes nombreux, toute une troupe malfaisante prête à appliquer les consignes. Chaque agent d’HYDRA se disperse sur un territoire qui n’est pas encore le vôtre, abattant les civils et se confrontant à ceux qui résistent. Tu échanges un regard complice à une poignée d’hommes qui disparaissent dans l’entrée du Triskélion. « Hey, Scarlet Bitch. » Tes yeux passent de tes alliés jusqu’à la tête blonde. Tu la détailles consciencieusement, remarquant son épée. « Alors comme ça tu nous fais encore une crise existentielle ? T’en as pas marre de craquer ton cul ? C’est quoi cette fois… Ton chat est mort ? On t’a volé ton goûter ? T’as foutu d’la javel sur ton costume et t’arrives pas à le récupérer ? T'as tué tes gosses ? S’tu veux on se fait une petite thérapie, j’fais apparaître un canapé, un calepin et un stylo et on s’y met ? Non ? Très bien… On va commencer par t’enlever ce balai dans l’cul, ma Sorcière Bien-Aimée. » Tu fronces les sourcils. T’es pas autorisée à répondre correctement au sarcasme qui te balaye, mais tu comprends qu’elle vient pour toi. Soit. « Je t’attends. » Une pointe de défi dans la voix, tu tends ton bras dans le but de briser le corps de la jeune femme comme si elle n’était qu’une vulgaire poupée, mais ta magie n’agit même pas, puisqu’elle disparaît.

Les uns après les autres, tes alliés fraîchement rentrés dans le bâtiment rencontrent le sol. Et toi, presque misérable, tu essayes de capter chacun de ses mouvements, mais elle est rapide. Tes yeux s’adaptent, pourtant, et c’est lorsqu’elle se téléporte une dernière fois – alors que chacun des hommes se retrouve à terre – que tu comprends qu’elle va tenter quelque chose. Tu relèves le visage autour de toi, les iris qui rougissent, et tes bras viennent se positionner devant ton visage pour te protéger, accompagnés de ta magie pour bloquer la lame. Créant ainsi un champ de force, tu laisses ta conception repousser ton adversaire dans les airs, et avant même qu’elle ne puisse reprendre un contrôle total sur son corps, ta magie l’agrippe, cette fois-ci, pour l’envoyer s’écraser violemment contre le sol plusieurs mètres plus loin. Tes iris gardent leur aspect peu naturel, et ton propre corps, lui, baigne dans une aura de la même couleur. Tu vois la blonde, plus loin, se redresser. Tu te doutes bien qu’il allait en falloir bien plus pour l’achever. « T’en veux plus ? » à peine sur ses deux jambes que d’un nouveau mouvement de tes bras, tu soulèves plusieurs débris tombés plus loin pour les envoyer sur la demoiselle, les abattant les uns après les autres sur sa carcasse. Tu fronces tes sourcils, patientant que la poussière s’éparpille suffisamment pour que tu puisses la ravoir en visuel. Tu remarques qu’elle se relève encore. Tu ne lui donnes pas un instant de répit que tes pouvoirs enveloppent son corps pour la soulever au-dessus du sol, et tu l’envoies violemment contre les murs du Triskélion, le brisant sur le coup de l’impact. Tu t’approches doucement de sa carcasse éparpillée contre le lino, et tu t’accroupis. Tu dégages nonchalamment une mèche blonde de son visage, et t’as un sourire en coin. Un sourire qui ne transmet pas la moindre émotion, indifférente quant au sort que tu lui réserves. « C’est la fin du voyage. » Tu déplies tes genoux, et tu lui tournes le dos. En parallèle, ta magie la soulève une dernière fois, tandis que tu marches hors des locaux d’un Triskélion qui se brise. Elle te dépasse, traversant la barrière que tu avais imposé quelques minutes plus tôt, et disparaît. Elle réapparaîtra une seconde plus tard en Antarctique. Une fin longue et pénible.

Sans arrêt la même rengaine. Et Billy est las. Las de ces batailles qui s'enchaînent les unes après les autres, les périodes de calme entre-deux n'étant que trop courtes, et s'écourtant de plus belle. Le monde est à l'agonie, extenué, surmené par l'ego d'hommes dénués d'une quelconque âme. Entraînant civils et innocents dans leur crusade. Et dans leurs excès, ils meurent... La mort ne cesse de sonner, ombre étouffante, menaçante. Elle ne cesse de narguer les vivants, fauchant çà et là, sans aucune distinction. Et, ironiquement, elle est sans doute la plus clémente de tous les cavaliers. La guerre fait rage, et Billy ne peut qu'admirer le chaos d'un regard éploré -funèbre dessein qui se dessine sous ses yeux. Une part de lui se meurt à petit feu, et il se demande s'il ne serait pas préférable d'en finir ainsi : se sacrifier pour la grande cause. Mettre fin à tout cela, une bonne fois pour toute. Les cauchemars, les visions. Billy n'est plus que l'ombre de lui-même, sa psyché instable reposant sur les fondations en ruines de ce qu'il représentait autrefois. AIM s'en est assuré. Si Billy peut les féliciter d'une chose, c'est d'avoir bien fait leur travail. Bien qu'il ne soit nullement stable mentalement et psychologiquement, Billy s'avance vers le champ de bataille, la guerre ne cessant de faire rage.

L'assaut a commencé, Billy ne prend même pas le temps de chercher le reste des Young Avengers du regard. Le reste de l'appartement est désert, un signe évident qu'ils sont tous là-dehors, à combattre, peu importe la bataille. Le mutant ne peut qu'espérer pour leur survie. Sa mort à lui semble inévitable, si tant est qu'il l'accueille à bas ouverts. Mais ses amis ne méritent pas un sort aussi funeste. Sa magie est des plus explosive, alors qu'il se concentre sur un groupe d'ennemis à sa droite. Ses sorts sont volatiles et bien trop violents, son subconscient lui ordonnant de tout annihiler sur son passage. Non. Pas son subconscient. Mais les échos d'un groupe pourtant réduit à néant. Si AIM n'est plus, leurs préceptes perdurent. Lavages de cerveau perpétuels laissant des traces. Billy ne contrôle plus rien, si ce n'est son instinct de survie. Lui aussi laissant pourtant à désirer. En cet instant pourtant, il n'y a que la rage au ventre, et le désir d'écraser, de tuer. Le SHIELD peut au moins se rassurer en le voyant décimer ainsi les ennemis, et non les alliés - pas comme autrefois, lui susurre une voix mesquine. Combien de temps avant qu'il ne franchisse cette ligne, néanmoins ?

C'est là qu'il l'aperçoit, plus loin. Reconnaissable même parmi les débris et les morts jonchant le sol. Probablement à cause de ce détail, à tout bien y penser. Et n'est-ce pas là affligeant qu'il ne connaisse sa propre mère qu'à travers mort et destruction ? Cela ne résume-t-il pas sa propre vie ? Sa propre existence ? Né des abysses, sa présence sur terre n'a été ponctuée que par le chaos. Les souvenirs se bousculent, et parmi eux, Billy en distingue quelques-uns en particulier. Il ne voit que le sang, liquide pourpre qui ponctue ses nuits et le tourmente, le hante. Toutefois, il le sait, ils furent heureux tous les quatre, fut un temps. Avant que la fatalité ne les gifle en plein visage. Cela lui fait mal de la voir ainsi, petit pantin désarticulé de l'hydre. Maman. Le mot est prononcé tout bas, et malgré tout, Billy sait que la concernée l'a entendu. Trop loin pour la confronter, trop proche pour fuir son courroux. Doit-il lier ses efforts à ceux du Sorcier Suprême ? Ou risquer un face à face qui se veut tout sauf maternel ? Mais déjà, il peut l'entrevoir dans les yeux de la Sorcière Rouge : l'heure n'est pas aux retrouvailles. Et alors que des débris foncent vers lui à toute vitesse, Billy la laisse faire.

Mère et fils. Une histoire qui se répète. Un cercle sans fin.

music ► La lame brandie au-dessus de ta tête, prête à fendre l’épiderme écarlate de la sorcière. L’instant se fige, le choc s’apprête à gronder, les murs du Triskélion en tremblent d’avance, sous la pression magique des lieux. L’épée rencontre le bouclier, l’attaque et la défense, une lutte instable et dangereuse. Ton corps se retrouve projeté, la magie Hex venant étouffer ta cage thoracique, empêchant une respiration propre. Secouée par la sorcière, tu réalises une prouesse gymnastique pour atterrir, plantant la soulsword dans le sol pour ralentir ta course. Les mots de ton mentor font écho. Le Grand Dragon. De ta main libre, tu tentes de canaliser le sort, sans effet. Sourcils froncés face à ton échec de l’instant, la Scarlet Witch revient à la charge. Si ta respiration se veut étouffée, il en est de même de l’affront. Plusieurs débris te sont envoyés, tu tentes de les briser à l’aide de ton épée, mais rapidement tu te retrouves submergée. Projection supplémentaire contre les murs de l’édifice, le bouclier magique érigé, enveloppant ton corps, encaissant les divers chocs jusqu’à s’essouffler. Cette fois-ci, tu ne te relèveras pas. Tu as tenté de prouver à ton mentor tes capacités, pour qu’il cesse de porter ce regard vidé de toute confiance à ton égard. Plus encore, tu as tenté de te prouver tes propres capacités. La magie de la Witch est trop parfaite dans son imperfection, sa simple existence te fait l’effet d’un marteau qui vient s’écraser sur tout ton corps. Au sol, la pointe de ses phalanges venant écarter une mèche de ton visage, tu tentes de te redresser.

En vain.

La glace vient apaiser tes douleurs, engourdissant ton corps. Tu es prise d’une toux, du fait de toute cette poussière infiltrée dans tes poumons. Usant de ton épée pour te redresser, il ne faut qu’une seconde de plus avant que ton mentor ne t’apparaisse, le sermon tant attendu résonnant contre les pans de glace qui vous entourent. La soulsword retrouve sa place sur ton épaule, et tu esquisses un air renfrogné. Tu déglutis péniblement, encaissant douloureusement les paroles de celui dont tu tentes de gagner l’estime. Tu es parvenue à provoquer tout l’effet inverse. Lorsque son discours s’achève, tu dégaines ton épée pour trancher sa forme astrale qu’il commençait lui-même à faire disparaître, annihilant toute forme de magie grâce aux propriétés de l’épée. « Mmpf. », tu souffles pour écarter la mèche blonde qui masquait ta vue. Un disque de téléportation apparaît sous tes pieds, engloutissant ton corps, direction les Limbes.

L’épée s’échoue lourdement au sol, ton armure s’évapore, aux pieds du trône sur lequel tu t’installes. Tu appuies nonchalamment ta tête sur ton poing, le bras accoudé au trône. Ton regard chute sur ton autre main, celle-là même ayant échoué à libérer le sort pour lequel tu t’étais pourtant entraînée durement. Autour de toi, une horde de démons s’approchent, d’un pas dangereux. « Tu es une honte pour ce Royaume. Tu es une honte pour ma propre existence. Ils te sentent indignes, ils sentent ta peur et veulent s’en délecter. Je serais tentée de les laisser faire… A moins que tu ne me laisses le plein contrôle. Tu ne mérites pas ton titre, Suprême. », la voix du Darkchylde fait écho dans ta psyché, tes poings se serrant un peu plus à chaque parole prononcée. Ton visage se défait, se laisse aller à une rage qui déforme tes traits. « Jamais. », rétorques-tu, presque dans un murmure. Ton regard vaque de démon en démon, tentant de leur insuffler ta colère. Qu’ils ne daignent pas s’en prendre à ta personne, où tu réduiras le Royaume à néant. Royaume dans lequel la signature mystique de Dormammu résonne encore, tu peux la sentir dans la roche, dans l’air, sur l’épiderme de chaque démon.

Les jours s’écoulent, un millième de seconde pour le cours du temps terrestre. Tu n’as pas quitté le trône, laissant ton esprit ressasser ton affront avec la Scarlet Witch, et les mots de Stephen qui résonnent en une boucle infinie. Ta propre estime se meurt petit à petit, ta confiance s’ébranle. « Pathétique. », l’enfant sombre revient à la charge. « Strange s’est trompé. Autant sur toi, que dans ses mots. N’importe qui peut maîtriser la magie, mais de toute évidence tu en es incapable. Ton âme en est incapable. Tu n’es que le déchet de Belasco, un pion utilisé dans un jeu qui te dépasse. Tu n’as jamais été indispensable, ni spéciale, seulement une enfant au mauvais endroit, au mauvais moment. », ton palpitant s’emballe, les mots du Darkchylde venant percuter ton esprit, sa puissance rivalisant avec ta psyché fragilisée. « Ta gueule. », yeux clos, tu te contentes de cette simple réplique. « Reste donc ici, à t’appitoyer sur ton sort et l’échec qu’est ta vie. Personne ne te regrettera, ils t’ont rejeté toute ta vie, et n’attendez que ça : que tu fuis. Qui voudrait d’une âme aussi sombre que la tienne à ses côtés ? Personne. Strange ne voulait que te contenir, pour empêcher le moindre désastre, il n’a jamais vu en toi autre chose qu’un danger, un poids mort. Tu n’es rien d’autre qu’un boulet à sa cheville. Wanda te surpasse en tout point… Je suis plus à même de mener ton combat, et tu le sais. Ton âme est mienne. », à chacun de ses mots, l’atmosphère s’alourdit. La roche du Royaume vibre, une aura sombre t’entoure. « TA GUEULE ! », tu bondis hors de ton trône, observant ensuite l’épée échouée au sol. « Tu n’as été qu’un moustique sur son chemin. Lèves-toi de ce trône que tu ne mérites pas. Dormammu a raison. », tu demeures silencieuse, tentant de te rendre hermétique à ses paroles.

Tu passes les prochains jours à vaquer au sein du Royaume, à détruire et refaçonner la roche du lieu, pour canaliser ta colère. Les démons de la dimension restent en retrait, et se font témoins du chaos que tu engendres dans leur foyer. Wanda te surpasse en tout point…, les paroles du Darkchylde heurtent ta fierté. N'importe qui peut maîtriser la magie mais le faire avec intelligence et stratégie c'est ça qui distingue les vainqueurs des autres !, celles de Stephen ébranlent ta confiance. Dormammu a raison.. Non. Ils se trompent. Tous. Tes paupières se closent, tes poumons se remplissent de l’air chaotique du Royaume. Les pointes de tes doigts se lient, ton aura magique s’éveille. La roche tremble, les démons s’agitent, se rassemblent. L’ensemble de la Dimension se refaçonne selon la volonté de ton esprit, selon la volonté de la Sorcière Suprême. Un immense terrain d’entraînement prend forme. Silencieuse, tu ordonnes à certaines entités démoniaques de venir face à toi. Un sourire malicieux s’esquisse à tes lèvres, l’entraînement débute.

Les semaines s’écoulent, peut-être même des mois, tu en as perdu toute notion du temps. Les entraînements se succèdent, les enseignements de Stephen et Clea t’accompagnant à chaque instant. Lorsque tu échoues, tu recommences. Une deuxième fois. Dixième fois. Centième fois. Millième fois. Les démons succombent à tes attaques, tour à tour. « Tu t’entêtes vainement. Sans moi, tu ne pourras lutter bien longtemps. Tes entraînements ne te feront gagner que quelques secondes, tout au plus… », cette fois-ci, aucune rage ne vient rétorquer à ses paroles. « Tu m’appartiens. Je ne suis pas ton pantin, tu es le mien. Je ne te crains pas. Tu dois me craindre, en revanche. ». La lutte reprend, jusqu’à l’épuisement. Méditation, sortilèges défensifs et offensifs, stratégies, tu n’omets aucun pan de l’enseignement qui t’a été octroyé par les Strange. Aucune épée, aucune armure, seulement toi et ta magie, en quête d’équilibre.

Une année s’achève. Tu regagnes le trône, observant la lame toujours au sol. L’heure est à l’affront. L’heure est à la revanche. L’heure est aux flammes. Derrière toi, un disque de téléportation se matérialise, donnant sur le Triskélion là où la Sorcière t’attend. Ton palpitant s’emballe, ton dur travail allant connaître son verdict. Genou plié, tu attrapes l’épée par son pommeau. Tes pulsations gagnent en repos à mesure que l’armure commence à se matérialiser. Tu t’approches du portail d’un pas lent, et tu t’apprêtes à le franchir. De l’autre côté, tu te retrouves face à la Sorcière. Les lieux n’ont pas changé, une simple seconde s’étant écoulée depuis ton départ. Peut-être même moins. Ton visage ne revête aucune expression, si ce n’est l’ambition d’en découdre une fois de plus. Ton aura magique s’exprime. Le jaune se mêle à du bleu. Ton poursuis ton avancée lente, et des cornes commencent à se matérialiser sur ton front, le Darkchylde succombant à tes désirs après des entraînements acharnés. Un commun accord. Devant toi, deux nouveaux disques parallèles se matérialisent, avec pour objectif d’intensifier la magie qui va s’en suivre. Tu lèves ta lame, droit devant toi, et une lueur écarlate vient entourer ton bras. Cette même lueur qui enroule ta lame. « Brûle la. », ton regard s’anime d’un rouge vif.

Du bout de ta lame, les flammes dansent plus vivement encore. Le Grand Dragon s’exprime, et plonge l’endroit dans un chaos ardent. « Meurs. », lâches-tu du bout des lèvres, la voix légèrement modifiée par l’équilibre trouvé entre le Darkchylde et toi. « Venez à moi, Fils. Faites trembler les Limbes. », plusieurs portails se matérialisent tout autour de toi, tandis que les flammes poursuivent leur course sur Wanda. Une horde de démons s’extirpent des portails, et cavalent sur le pont. Certains viennent en aide aux civils et autres agents, faisant gronder leur chaos sur Hydra. D’autres assaillent la Scarlet Witch. Tu es revenue un battement de cils plus tard, mais c’est une autre Illyana qui fait face à la sorcière.

Darkchylde.

music ► Postée au sommet d’un gratte-ciel, allongée, un fusil de précision entre les mains, tu envisages la ville qui jamais ne s’endort, sombrer dans le chaos de la menace hydra. Stevie laissé entre de bonnes mains dans une planque ultra sécurisée aux abords de New-York, tu peux vaquer librement à éliminer un à un les agents d’Hydra qui viennent se placer dans ta mire. Aucune rédemption ne tient. Ton viseur te permet d’identifier les véritables agents de ceux sous contrôle des nano-puces, en scannant chaque individu. Ainsi, tu décrètes ou non la vie de chacun, d’une précision chirurgicale. Aucun tir ne manque sa cible, et les boîtes de munitions se vident petit à petit. Tes traits sont figés, marqués par le professionnalisme glacial dont tu fais preuve au fil des années. Chaque tir porté permet d’abattre une cible de plus, qui ne sera pas une menace pour ton fils. Chaque proie traquée, et une journée de vie supplémentaire pour ta famille, loin de la menace constante de cet ennemi de toujours. Ton compteur de victimes s’alourdit, lorsque l’armée de l’hydre s’intensifie. Héliporteurs, Quinjets, escadrons humains volants, tout moyen est bon pour ôter aux tiens la ville fortifiée.

Ton regard se porte sur une victime particulière, une ambition bien définie dans ton esprit. Tu te relèves et te dresses de tout ton long, ton nouveau costume arboré pour l’occasion désormais clairement perceptible. Une capuche dissimule grossièrement ton visage, faisant de toi une menace plus imprévisible que d’ordinaire. Un pas en avant, et tu te laisses tomber de ce toit, ce domaine que tu as fait tien le temps d’éliminer plusieurs dizaines d’agents. Un Quinjet s’est posé dans une rue non loin de là, pour débarquer bon nombre de victimes potentielles. Tel un félin, tu t’en approches, avec pour cible le pilote. Seul et unique résident demeurant au sein de l’appareil, malheureusement pour lui. Tu grimpes silencieusement sur le toit de l’engin volant, et t’empares d’un petit dispositif que tu jettes au loin. L’appareil engendre un hologramme d’un allié hydra vraisemblablement blessé, demandant secours au pilote qui vient à lui. A peine extirpé de l’appareil, tu te laisses tombé les jambes les premières, attrapant l’homme par le cou pour l’envoyer valser, projetant une Widow’s Bite pour choquer l’agent et le mettre hors course. Tu t’empares des commandes de l’appareil et quitte le sol new yorkais, direction l’atmosphère.

Ta carrière d’espionne repose sur des fondamentaux, dont le principal : les communications. Mettez tout système de communication hors service, et votre ennemi en est aveuglé. Cela passe bien souvent par des satellites. Sur ta route, tu ouvres le feu sur divers agents équipés de jetpacks. Nul besoin de faire preuve de discrétion, ton Quinjet prenant une direction fort probablement imprévue, les regards d’ores-et-déjà tournés vers toi. Pilote aguerrie, tu navigues entre les obstacles en repoussant les limites de l’appareil, quittant la troposphère, l’ennemi te talonnant. Le temps t’est compté, et les systèmes de défenses d’hydra réduisent ta marge de manœuvre dangereusement. L’engin pris pour cible n’est qu’à quelques centaines de kilomètres d’altitude, laissant libre cours à tes idées aux taux de succès effroyablement bas. Tu t’en rapproches dangereusement, et quittes les commandes. Seul le sérum parcourant tes veines te permettra d’éventuellement survivre aux minutes qui vont suivre, voire aux secondes. Tu t’empares d’un système de respiration que tu revêtes aussitôt, le reste de ta combinaison se chargera de maintenir ton corps au chaud. Un infime instant avant la collision, tu sautes hors du Quinjet, débutant ta chute libre.

La friction est presque insoutenable malgré ton équipement. Tu économises au mieux l’oxygène pour ne pas vider ta réserve en un battement de cils, tentant d’esquiver au mieux les diverses cibles qui te prenaient en chasse. Plus encore, les débris du Quinjet et du satellite débutent à leur tour leur chute endiablée vers la Terre. Un décor métallique que tu exploites à ton avantage, utilisant habilement les débris comme points d’appuis pour te propulser un peu plus vite. Si tu parviens à t’isoler des appareils volants ne pouvant risquer de se mêler à cette pluie de météorites toute particulière, ce n’est pas le cas d’un agent équipé d’un jetpack qui vient à ta rencontre, lourdement armé. Tu t’accroches à une plaque du satellite sur laquelle tu te repositionnes, de manière à envisager l’affront à venir, en une seconde éclair. Tu armes tes appuis et prépares ton corps à la collision avec l’agent, refermant ta prise sur lui à des points stratégiques pouvant amoindrir ses mouvements : les nerfs. Tu armes une nouvelle décharge, et habilement tu viens te positionner dans le dos de l’ennemi, via une rotation parfaite. La décharge vient le frapper à la nuque, mettant hors service l’individu dont le système nerveux faiblit. Tu cherches à t’emparer de son jetpack, mais la sécurité de l’appareil t’en empêche dans de telles circonstances, tandis que d’autres agents équipés de la même manière arrivent en plus grand nombre. Pour éviter la collision, tu lâches l’agent et reprend ta chute, seule.

Ta chute se poursuit au milieu des débris, talonnée par l’escadron d’agents. Traversée des nuages, héliporteur en vue. Ton dispositif à oxygène désormais vide, tu l’arraches de ton visage, ton corps désormais engourdi par la température affreusement basse sur cette trop longue durée. Tu sens tes mouvements désormais difficiles, ton champ de manœuvres amoindri. Si tu as songé sur l’instant au plan de jeu pour te défaire du satellite, tu n’as pas encore réfléchi à l’atterrissage, mais la horde à tes trousses semble être une piste envisageable. Tu arranges ta trajectoire en t’aidant des débris qui t’entourent, dans l’attente du timing parfait. Là aussi, la moindre erreur d’un millième de seconde peut t’être fatale, et songeant au petit être à la chevelure de feu, cette erreur ne t’est pas permise. Cette simple pensée regonfle tes poumons, et tes traits revêtent la hargne de l’urgence.

Un des agents se met en position un peu plus bas, et arme son tir. Tes possibilités sont moindres, et ta précision doit être parfaite. Tu armes ton poing à ton tour, calculant le timing d’armement de l’arme énergétique, puis tu laisses ton grappin – tout neuf – venir accrocher son bras et dévier son tir vers un autre agent au-dessus. Sans lâcher prise, tu exploites la déstabilisation de l’agent maintenu en vol stationnaire pour amorcer le ralentissement de ta chute, à l’approche dangereuse de l’héliporteur. Couplant le sérum à ton expérience, tu mesures le timing idéal pour lâcher prise, et dans une gymnastique parfaite viens atterrir sur le pont principal de l’héliporteur, face à des agents prêts à monter à bord d’un Quinjet. La malice habille tes lèvres, alors que tu relèves le visage vers eux. Tu étends ta jambe pour effectuer une rotation sur toi-même et balayer le premier homme, qui laisse échapper son arme que tu rattrapes parfaitement au vol. Et si tu n’ouvres pas le feu sur le deuxième agent, c’est un tir en l’air que tu décoches, faisant chuter le précédent homme volant sur celui sur le pont. L’action devait être rapide, pour ne pas rameuter une armée trop conséquente. Tu montes à bord du Quinjet tout proche, et décolles à ton tour. Il est nécessaire de mener l’assaut sur cet héliporteur mais seule, l’exercice semblerait délicat, même pour la Black Widow.

Tu prends une trajectoire moins atypique pour te mêler aux autres appareils et rester discrète, activant les communications de ton taxi tout neuf sur les canaux de la résistance. Tu pénètres l’espace aérien de New-York et effectues une topographie de la ville pour repérer les points de déploiements principaux d’Hydra. « Le babysitting reprend, on change pas les habitudes. », émets-tu simplement via la radio de l’appareil, simplement pour déclarer ta présence, avant d’ouvrir le feu sur l’ennemi, pour dégager l’espace aérien. « Du monde pour récupérer les héliporteurs ou je dois encore gérer seule? »

Tu souffles. Sous ton nez, y’a le bordel qui s’installe, et toi, t’es là, perché en haut d’un bâtiment encore en construction, les bras croisés contre ton torse. T’as une sacrée vue sur la ville, d’ici, et elle est désastreuse. Tu t’es débarrassé de ton costume depuis que tu étais revenu ici, revenu à toi et détaché de l’influence que l’AIM avait exercé sur ton esprit, et t’étais resté en retrait. Tu voudrais continuer sur cette lignée. Tu devrais déjà être parti. Tu tournes ton visage derrière toi, tu jettes un coup d’œil au sac à dos qui t’attendait tout seul, en plein milieu de l’étage. Ouais, tu devrais déjà être parti, et pourtant, t’es encore là. Tes pieds te donnaient l’impression d’être collés au sol, et si t’avais l’impression que tourner le dos à cette ville, à tous ces gens-là, dehors, qui luttaient contre l’ennemi, allait être facile, ton corps refusait catégoriquement de tourner le dos. Tu souffles une deuxième fois, tu te grattes nerveusement l’arrière de la tête. Tu piétines sur place, tu sens l’adrénaline monter et t’arrives pas à l’arrêter. « Oh puis merde. » Tu quittes en trombe l’étage, tu descends les nombreux escaliers, puis tu passes l’encadrement de ce qui allait être la porte d’entrée du bâtiment. T’es surpris, cependant, levant les mains en l’air alors qu’une troupe de l’hydre t’encercle déjà. Ce n’est le temps que d’une seconde, avant même qu’ils ne daignent exécuter le moindre mouvement, et t’attrapes déjà le premier gars pour le balancer sur l’autre. Tu te colles presqu’immédiatement à eux, laissant les autres céder à la paniquer mais surtout hésiter à tirer dans le tas pour ne pas blesser leurs collègues. Tu profites pour pousser les deux hommes qui s’entrechoquaient vers un troisième dans le but de le désarmer. Tu lui tires immédiatement dans la tête, et tu cribles les deux autres de balles. Avant qu’ils ne tombent au sol, raides morts, tu maintiens leurs cadavres devant toi dans le but de pouvoir te déplacer vers les deux derniers hommes sans subir trop de dégâts. Les deux hommes de l’hydre reculaient, bien trop lentement, l’un pensant à recharger, l’autre amochant davantage les deux corps qui te servaient de protection. Tu abats les deux sur l’agent qui tirait, profitant qu’il hurle au contact des deux macchabées pour te ruer sur le dernier, lui arrachant violemment l’arme des mains que tu retournes pour y abattre brutalement la crosse de nombreuses fois sur son visage jusqu’à ce qu’on ne le reconnaisse même plus. Et sans même te retourner, tu tires. L’homme que t’avais laissé avec les corps des deux premiers s’effondre quelques centimètres plus loin, à cause de l’impact du fusil à pompe. Fusil à pompe que tu ramènes devant tes yeux, l’admirant un instant, te permettant une moue satisfaite. « J’vais garder ça. »

Tu te frayes un chemin, tant bien que mal, décimant les hommes sur ton chemin discrètement, en leur brisant le cou ou en les étouffant. T’arrives alors non loin du Triskélion, remarquant de plus près le mur magique érigé autour, mais tu te délaisses de cette vision pour te concentrer sur un fourgon garé qui trainait. Intact. Un peu soulagé, t’ouvres l’arrière pour t’y glisser. Si ta barbe te rendait méconnaissable, tes ennemis allaient vite savoir à qui ils avaient à faire, alors que quelques minutes plus tard tu ressors avec un arsenal complet entre tes mains, et ton costume en kevlar. Une pointe de nostalgie et un pincement au cœur, mais c’était pas le moment pour faire dans l’émotion. De toute façon, tu détestais ça. Ta main rejoint ton oreille dans laquelle t’avais glissé une oreillette, captant alors la fréquence que les survivants utilisaient pour communiquer entre eux. « Araignée à terre. Une balle à l'épaule, et un tout autre genre de Spidey. Ant-Man, j'aurai bien besoin d'un rouleau compresseur de fourmis ! » T’entends la voix qui émet non loin de toi. Tu ne la reconnais pas. Tu te tournes en direction de la voix, remarquant alors la jeune femme costumée. A ses côtés, une femme que tu reconnaîtrais entre mille, que tu as déjà pu croiser en plus de trente ans de vendetta : la Veuve Noire. Tu fronces les sourcils, courant pour rejoindre les deux personnages, t’interposant alors qu’elle s’apprêtait à porter un nouveau coup à l’héroïne. Tu actives ta mitraillette, suivant les mouvements de l’ennemie qui, sans trop de difficultés, esquives les balles, atterrissant finalement quelques mètres plus loin. Elle vous toise tous les deux du regard. « Je m’incruste à la fête. » Puis tu te tournes vers l’araignée, grimaçant. « C’est pas la vraie, hein ? » Tu remarques sa dégaine, le logo, et tu devines que ce n’est qu’une doublure. « Dommage. J’aime pas l’originale. » Tu balances ton arme à tes pieds, et tu laisses la jeune femme derrière pour t’élancer directement vers le clone de l’espionne. Si elle commence à t’asséner des coups, t’es assez polyvalent pour la contrer, les lui rendre, mais aussi pour t’adresser à Gwen. « En forme pour prendre l’autre ? » Tu pointes le Spidevil du menton. « Ou faut que je me débarrasse de celui-là aussi ? »

La blondinette n’était plus une menace – haha pour l’instant meuf – et tu t’extirpes du bâtiment. « Wanda... » La voix, à la fois familière et inconnue, t’interpelle. Tu te tournes lentement pour faire face à cette nouvelle rencontre. Tes yeux rencontrent les siens, et tu devines aisément qui il est. Mais t’es vite distraite. De multiples images apparaissent sous ton nez, des souvenirs qui te donnent l’impression de ne pas être les tiens. Des images qui te paraissent fausses, mais qui te provoque un léger pincement au cœur. Ce pincement au cœur ne devrait pas être là, te murmure quelque chose au fond de toi. Mais la puce te rend têtue. La puce refuse que tu écoutes ce murmure. Cette voix ne te raconte que des bêtises pour te manipuler. Pas vrai ? « Si tu persistes à rester faible face à leurs manipulations mentales, aux mensonges qu'HYDRA t'impose sur ta propre existence, je serai forcé de te neutraliser une fois de plus. J'ai échoué à t'aider par le passé, et j'en suis désolé... mais je n'échouerai pas à protéger le monde de tes actions une seconde fois... quoi qu'il en coûtera... trop de vies sont en jeu par ta faute et la mienne... » Tu fronces les sourcils, baignée parmi les illusions, parmi les mots qu’il prononce. « Ne me force pas à aller jusque-là... » Tu demeures immobile un instant, curieuse. Peut-être trop curieuse. L’aura écarlate dans tes yeux faiblit, bien qu’elle demeure. Alors que tu t’arrêtes un peu plus sur les visages de deux jeunes êtres que tu ne reconnais pas – mais que tu devrais, tu entends un unique mot au creux de ton oreille. Un mot prononcé par un fantôme. « Maman. » Mais c’est trop. L’aura écarlate de tes iris s’intensifie. « Ça suffit ! » Ton bras gauche vint s’allonger en direction de Billy, pourtant bien loin, ordonnant mentalement à une poignée de débris de venir s’abattre sur lui. Instantanément, tu n’accordes plus la moindre attention à cette personne alors que l’enfer se déchaîne sur terre. « Meurs. » Tu remarques les flammes qui foncent tout droit sur toi. « Encore toi. » Tu souffles entre tes dents. « Est-ce que tu as la moindre idée de qui je suis ? Est-ce que tu as la moindre idée ce que je sais faire ?! » Ta magie semble absorber les flammes qui venaient t’assaillir. De ton corps s’extirpe une puissante aura rouge qui se propage sur plusieurs mètres, réduisant en cendres les démons qui s’approchaient trop près, te donnant un espace libre autour de toi. Mais ils revenaient à la charge. Ton nez se fronce, et tu essayes de les éliminer un à un, occupée par ces êtres venus d’ailleurs.

« Hey ! » Tu tournes le visage vers le nouveau venu. Tes sourcils se froncent, furieuse à l’idée qu’on te mette autant de bâtons dans les roues. Tu tentes une première attaque, mais aussi soudainement qu’il est apparu, il disparaît. « Chui pas une illusion et Billy non plus ! Réveille-toi ! Tu peux quand même pas penser que chui l'sosie amélioré de ton propre jumeau par simple hasard hein ?! Cheveux argentés, super-rapidité, belle gueule, et sens de l'humour génial, c'est toi qui m'a créé ! J'suis ton fils et Billy aussi ! Faut vraiment que tu t'réveilles j't'en prie ! » Chaque fois que tu essayais de l’attaquer, il disparaissait pour réapparaître ailleurs. Il est en train de jouer avec ton esprit, soufflait la puce. C’était trop, vraiment trop. Tu perdais le contrôle. Tu les voulais tous morts, qu’ils arrêtent tous de te bassiner de paroles que tu ne croyais qu’à moitié fausses, parce-que c’était trop dur mentalement. T’arrivais pas à faire face au bordel qui s’instaurait dans ta tête. T’avais l’impression que ton cerveau allait exploser. C’était trop. Tues-les tous. « Stop. Stop ! STOP ! » Tu concentres ta magie sur le sol, reconditionnant les débris sur tout le périmètre, les remodelant à ta guise. Ces mêmes débris, transformés en piques de matières diverses, surgissent du sol. L’une d’entre elles, composée des débris qui fonçaient sur Billy quelques instants plus tôt, transperce le dit-jeune homme. T’as fini par l’avoir. Et pour une raison sur laquelle tu n’arrives pas à placer des mots, son hurlement t’interpelle. Sa douleur te tord l’estomac. Elle t’attire. Tes pieds s’extirpent du sol terreux, pour te laisser flotter jusque quelques mètres plus loin, afin de rejoindre ce fils d’une autre vie. Ce fils que tu peinais à reconnaître. Cet étrange personnage que tu as vu dans les illusions du Sorcier, cet étrange personnage auquel t’as l’impression d’être liée. Protégée par un champ de force, les coups des démons qui revenaient à la charge ne semblaient pas t’atteindre. Arrivée à hauteur du jeune homme, tu demeures silencieuse un instant. Il n’est pas encore mort. Bientôt. Ta main se lève, mais pas d’un geste brusque. D’un geste presque doux. Maternel. Tes yeux continuent de s’illuminer de la couleur écarlate de tes pouvoirs. Ta main s’approche de sa joue, et tout le long, ton regard est fixé dans le sien. Ta paume ne touche pas la surface de son épiderme, mais s’y arrête quelques millimètres seulement. Comme si tu craignais que le contact de tes doigts ne le brise. « Laisse-toi aller. » Un bref instant de lucidité, un bref instant où tu sembles le reconnaître. « Je suis tellement désolée. » Tu chuchotes, pour qu'il soit le seul à entendre. Une larme incontrôlée roule sur ta joue, et tu sens ton cœur se serrer terriblement. Une faille dans ton système, dont tu viens de te débarrasser. Tu ne bouges pas et tu patientes. Tu le laisses s’éteindre, parce-que la puce ne t’autorise pas à le sauver.

Et alors que ses yeux se ferment, tu sembles perdre ce brin de lucidité, tout se referme, et tu tournes sur toi-même afin de faire face aux autres. « à qui le tour ? »