Something human ft. Illyana Rasputin

Something human

Le silence. Il régnait en maître sur le Sanctum Sanctorum depuis des jours, plus précisément depuis l'attaque d'HYDRA sur la ville. Exténués, vidés de nos énergies mystiques et tout simplement physiques, c'était un repos bien mérité que nous avions pris tous les trois. Cela ne nous avait pas empêché de vaquer à nos devoirs respectifs, Clea ne pouvant se permettre de délaisser la rébellion désormais refugiée dans une micro-dimension au sein du manoir. Au moins ce n'était pas loin pour permettre en parallèle de retrouver ses forces et de se reposer facilement, à en tomber ponctuellement de sommeil dans notre lit à toute heure de la journée et de la nuit pour des repos réparateurs ou autres méditations.

Je n'étais pas mieux, n'ayant pas le luxe de pouvoir rester à dormir pendant des jours malgré tout mon corps et mon esprits qui ne demandaient que cela. Je devais continuer mon travail, répondre aux urgences, enquêter sur les affres mystiques et repousser les assauts malveillants. En parallèle, je m'acharnais à veiller sur l'état de Clea - et à surveiller les agissements de la rébellion de loin accessoirement - et plus encore sur celui d'Illyana, toujours plongée dans un sommeil profond et récupérateur depuis New York. Autant de raisons de tomber d'épuisement à chacun de mes retours, car un tel rythme retardait ma régénération depuis HYDRA. Par chance, l'expérience de décennies de rythmes effrénés et une hygiène de vie rivalisant avec celle des meilleurs athlètes olympiques jouaient en ma faveur. Les enjeux et dangers latents qui animaient mes pensées avaient le don de me tenir aussi en éveil plus facilement. Aujourd'hui n'échappait pas à la règle.

Assis tailleur sur ma Cape qui servait de support en lévitation, je méditais en silence à quelques courts mètres du lit où notre jeune apprentie dormait toujours. Dès que je revenais au Sanctum, je revenais ici auprès d'elle, soit sous ma forme physique, soit sous ma forme astrale lorsque mon corps se reposait dans mon lit à moi. Dire que je m'inquiétais était un euphémisme, pourtant je gardais mon calme légendaire et ne laissait rien paraître. Je lui en avais demandé beaucoup, lors de l'attaque, et fidèle à elle-même, elle avait surenchéri en accélérant de plusieurs années sa propre expérience au travers de la temporalité des limbes, et en finissant par absorber en elle ces dernières. Rien que ça. C'était d'ailleurs pour cette raison particulière, et l'emprise de Dormammu, que je persistais à apprendre tous les savoirs anciens que je possédais sur les Limbes et les éléments liés. Avoir été confronté à Wanda, cet échec qui me restait sur la conscience, tout en ayant Illyana sous notre responsabilité avec Clea, avait ravivé une certaine pression et culpabilité. Ma forme astrale était ailleurs dans le Sanctum, à éplucher grimoires et parchemins, comme chaque jour depuis HYDRA dès que j'avais un créneau me le permettant.

« Do you think she'll be alright ? Been a week now, » s'inquiéta Bats, qui s'était calé patiemment auprès de ma forme astrale dans la bibliothèque. « Well, she absorbed an entire dimension so... she needs to rest more than anyone else. But she's fine. I checked on her health an hour ago don't worry. She's stabilized. » Je vérifiais son état plusieurs fois par jour. « Then what are you looking for in those books ? You've already read them ten times each at least through the last half-century. »

Silence. Je lisais en même temps l'une des dernières pages d'un chapitre mentionnant un culte ancien sur les Limbes. Je les connaissais par coeur, ayant toujours eu une soif de connaissance exacerbée, un besoin de tout comprendre, de tout maîtriser, de tout mémoriser pour mieux m'en resservir lorsque le besoin se faisait sentir face à mes ennemis. Mais je pouvais avoir manqué quelque chose. Plus encore, je luttais sur beaucoup de fronts à la fois, y compris partiellement à l'insu de mes proches, pour mieux les protéger. Parfois, c'était simplement en relisant des passages, que les déclics se faisaient sur des vérités jusqu'alors camouflées, ou que de nouvelles idées survenaient par simple rebond imaginatif. Stimuler mon intellect. Canaliser mes craintes, aussi, en me donnant l'impression d'agir et de gérer l'ingérable. Illyana. Clea. Dormammu. Tapi dans l'ombre. Menaçant les deux fronts, les deux reines, et autant de dimensions en plus de la Terre au milieu. Les menaces quotidiennes. Les Limbes absorbées et les conséquences encore obscures. L'autre, trop proche de ma femme.

« Stephen ? I might not be your wife but I am still a dog who can feel when a human is worried you know. Or feeling guilty. Can't tell. » Les deux. Mais de là à l'avouer. « I just have too many things to handle at the moment Bats, that's all, » éludai-je en poursuivant mes recherches. Certaines angoisses me tenaient encore bien trop éloigné de sommeils faciles même quand j'étais physiquement et psychologiquement éreinté. « Mmm. Well you signed for the job uh. Oh look, there are still the writting of Clea on some pages, from when she was your apprentice too. » Le chien fantôme lévitait et consultait de la truffe les pages que je gardais ouvertes et qui avaient captivées mon attention. Je soupirai, maniant par télékinésie lesdites pages en tentant de ne pas me laisser distraire par les commentaires de mon ami à quatre pattes. « Speaking of her, would you mind going checking if she needs anything mmh ? » J'avais besoin de me concentrer et il ne m'aidait pas, malgré toute ma sympathie pour lui. « You mean checking if he's not too much around her... » marmonna le chien en marchant nonchalamment vers le mur. « What did you just say ? » « On my way. » Mon regard suspicieux et sévère ne put néanmoins suivre que ses fesses trainardes, en train de disparaître dans la paroi. Je me replongeai dans les runes anciennes et repris mes recherches, attendant qu'une nouvelle urgence ne se manifeste.

« Am I dead ? »
Les grimoires et parchemins retombèrent au sol. Ma forme astrale venait de retrouver mon corps, sans que celui-ci n'ait bougé d'un cil pour autant, toujours en méditation désormais partielle dans la chambre. A l'écoute des bruits de son réveil. Car après sept jours il semblerait qu'elle soit enfin revenue parmi les conscients, et mon soulagement, bien caché derrière la statue que j'étais, était pourtant incroyablement réel. « It seems you eventually unmasked me. For I am Mephisto and you're indeed dead, now locked in hell as a soul of my collection, » dis-je d'une voix grave et monocorde, telle une évidence énoncée. Yeux fermés, je finis par arquer un sourcil, et finalement levai mes paupières pour poser mon regard sur la jeune femme dans un léger tour de tête. Et un léger, très léger, sourire dans le fond de l'oeil. Mon humour laissait à désirer, comme souvent. Je savais d'autant plus que pour elle, même en ayant accepté finalement de rester d'elle-même au Sanctum, elle l'avait d'abord vécu comme une prison dont j'étais le geolier principal. Je quittai ma posture stricte de méditation, demeurant assis sur ma Cape de manière plus normale. Je la fis d'une pensée léviter vers le lit pour m'en rapprocher.

« How do you feel ? Are you hurting somewhere... somehow ? » demandai-je plus sérieusement, plus dans l'apaisement aussi, agitant à peine la main pour faire apparaître nourriture et eau sur sa table de chevet. Wong avait gardé depuis New York de quoi manger et boire en permanence dans la cuisine, afin que nous n'ayons qu'à nous servir sur place ou en téléportant le nécessaire.

« No need to say that if you lie I will obviously know it... » ajoutai-je l'air de rien en penchant la carafe à distance pour remplir le verre d'eau. Si je n'avais pas déjà tenté un trait d'humour et un presque-sourire auparavant, j'aurais pu sourire de nouveau. Mais cela faisait trop en trop peu de temps pour quelqu'un comme moi, clairement, aussi l'avais-je dit de manière neutre malgré le côté amusé sous-jacent. Evidemment je tenais à m'assurer en personne de son état à présent qu'elle était réveillée. Jusqu'à présent j'avais usé de magie réparatrice sur son coma, laissant une part d'ombre sur son état réel. Absorber les Limbes était tout sauf un acte anodin. Jamais je n'avais été confronté à cela, surtout avec une dimension aussi complexe et dangereuse.

i feel so alive

⋅ ⋅ ⋅ ⋅ days pass by and my eyes stay dry, and i think that i'm okay, 'til i find myself in conversation fading away. the way you smile, the way you walk, the time you took, to teach me all that you had taught. tell me, how am i supposed to move on ?

(( ft @stephen v. strange ))

music ►

Tourments d’un autre temps, laissés au profit de l’apaisement. Tu te sais éloignée de tout Mal désormais. Cette nuit, cette interminable nuit, est dénuée de tout cauchemar, de toute image démoniaque. Aucune voix lugubre ne vient t’attirer à elle. Aucune poigne sévère ne vient capturer et sceller tes mouvements. Une simple brise, songée, caressant délicatement ta peau, te berçant paisiblement pour t’apporter le repos. Si tu étais consciente, tu pourrais parier qu’un sourire se dessine sur tes lippes. Un sourire satisfait, tranquille. Le Limbo n’est plus, ta destinée est brisée, désormais tu peux te reposer en paix. Tu as vaincu, vous avez vaincu. Tu n’y serais pas parvenue sans l’aide de ton mentor et de sa compagne, et il te sera difficile de l’admettre de vive voix, mais tu peux au moins le concéder dans tes songes. Ton corps te semble horriblement lourd, pourtant il se meut avec autant d’aisance qu’une plume, te transportant de décor en décor, au gré des forêts et autres monts sur lesquels se déversent cascades d’eau pure. Au milieu d’une forêt, tu t’arrêtes, tes pieds regagnent instinctivement le sol et une porte obscure se matérialise devant tes yeux. Tu l’observes en t’approchant lentement. L’heure est venue. L’heure de rentrer.

Tes lourdes paupières se descellent. La lumière tamisée de ta chambre parvient alors jusqu’à toi, t’éblouissant de longues secondes, te laissant aveuglée. La lumière de tes songes était bien différente, et n’avait pas d’effet sur la dilatation de tes pupilles, étrangement. Ton visage se détourne légèrement pour observer celui qui se trouve à ton chevet, en lévitation. « Am I dead ? », souffles-tu instinctivement, presque tragiquement, tant ton état d’esprit te semble inhabituel. L’éternelle statue qui te fait face rétorque, d’une voix aggravée. Ce n’est qu’après quelques instants, et une note faiblement étincelante perçue dans le fond de ses yeux, que tu arques un sourcil. « Oh. That explains why you’re such a jerk. », le taquines-tu, poursuivant sa plaisanterie de piètre qualité, mais en profitant pour réinstaurer ce petit jeu entre vous, dans un contexte moins dramatique que la dernière fois que vous étiez ensemble. Le sorcier se rapproche. « You taught me magic, I’ll teach you how to make jokes. Good ones, I mean. », plaisantes-tu en lui adressant un très subtil sourire, et un regard malicieux.

Tu te redresses péniblement au fond du lit, dans une posture plus ou moins assise. Ton corps est encore douloureux, à vrai dire durant tes songes, tu ne ressentais aucune douleur. Que ce soit physique, ou psychique. Une moue de douleur accompagne tes mouvements, et lorsque tu es installée, tu veilles à ne plus te mouvoir. Le sorcier s’assure de ton état, tout en faisant apparaître boisson et nourriture à portée de ta main. Tu t’empresses de t’emparer d’une pomme, et l’amènes vers toi en l’observant un instant. « Well, except for the physical pain, I feel great. Actually, I never felt that great since… since that day. », admets-tu, détournant un instant ton regard vers le sien pour clore ta phrase. « I feel finally free. », ajoutes-tu avant de croquer dans la pomme. « Now that Limbo is gone, I can live my life on my own terms. », énonces-tu enfin à voix haute, un sourire bien moins discret désormais, ancré sur tes lèvres, et une lueur éclatante au fond de tes yeux. « Right ?! », demandes-tu confirmation à ton mentor, plus par réflexe et désir de partager la bonne nouvelle. Tu te berces d’une naïveté qui ne te ressemble guère, naïveté voyant le jour grâce à cet espoir naissant, grandissant, un espoir convoité depuis le jour de ton enlèvement il y a presque vingt ans.

Tu déroules ton second bras pour quérir le verre d’eau rempli par le sorcier, et lorsque tu l’apportes à tes lèvres, tu emportes une mèche de ta longue – très longue – chevelure sur ton passage, te faisant froncer les sourcils un instant et cesses ton mouvement. Tu déposes la pomme croquée sur ta poitrine, permettant de la maintenir en place – sorry boys, girl’s advantage – et libérer ainsi ta main. D’un vif mouvement de poignet, ta chevelure se voit réduite, et un serre-tête fait son apparition. Noir, le serre-tête, n’exagérons pas la transformation. « There. My own terms. A normal life. », déclares-tu souriante, cherchant l’approbation de ton mentor une fois de plus alors que tu récupères la pomme pour croquer une nouvelle fois dedans. Tu engloutis ton verre d’eau avant de redéposer le verre sur la table de chevet, gardant le trognon dans ta main, glissé entre pouce et index aux deux pôles du fruit. Ton bras libre se dépose le long de ton corps allongé, tandis que ton regard se plante dans celui de Stephen. Pas un mot, pas une expression, simplement le silence. Tu déglutis péniblement. « Th… », mutisme soudain. Sourcils froncés une fois de plus, rictus au coin des lèvres. « Thank you, Stephen. For everything. », mots surprenants venant de toi, plus encore envers cet individu. Pourtant, chaque syllabe est pensée. Ton index se déplace légèrement, et frôle sa main en même temps que tu prononces ces mots. Le contact te fait te raviser. Subtil, vif, mais suffisant. « So, what do we do today ? I need to move. Quickly. I almost don’t feel my legs anymore. Okay I don’t feel them. », changes-tu abruptement de sujet, te concentrant sur tes jambes qui sont restées immobiles pendant… « How long was I gone ? », demandes-tu, pour éclaircir cette zone floue de ta psyché.

Something human

@Illyana N. Rasputin

« Mmmh. Barely awake and already insulting... I can see you're still yourself, it's a good thing... somehow. » Neutralité du sourcil arqué, interrogatif sur le dernier point, clairement. Mais au fond encore une fois ironique, évidemment. Je lui laissai le temps de reprendre ses esprits et possession pleinement d'elle-même après un si long repos. J'écoutai néanmoins attentivement ses réponses à mes questions, notamment sur son état ressenti, informations venant s'additionner aux analyses médicales et mystiques que j'avais pu effectuer tout au long de son coma pour m'assurer qu'elle allait bien. Mes sourcils se froncèrent en avisant sa soudaine métamorphose, changeant sa chevelure et autres détails à sa convenance, ce qu'elle indiqua d'ailleurs à haute voix avec son éternelle fierté impétueuse. Et joviale, notai-je.

La voir éveillée et soulagée elle-même me rendait heureux et rassuré, au moins le temps de quelques instants, car son engouement à clamer sa liberté enfin conquise ne put que se heurter à mon savoir silencieux soupçonnant fortement tout l'opposé. Une pointe de chagrin qui noua subtilement ma gorge l'espace d'une seconde, la sachant loin d'être débarrassée de tous ses démons - sans jeu de mot - malgré l'absorption des Limbes en elle. Quelque chose me disait aussi qu'au fond d'elle-même, elle devait le savoir. De tous les défauts qu'elle avait pu montrer, la naïveté et la bêtise n'en faisaient pas partie. Le déni était plus probable, surtout après un tel chaos à New York. La volonté de ne pas accepter dès son réveil que les problèmes n'avaient pas disparu était plus que compréhensible d'autant plus après une vie de servitude et de maltraitance. Devoir rompre son bonheur, même éphémère, me blessait d'avance. Je haïssais mon rôle, mon titre, lorsque je me retrouvais confronté à ce genre de décision. Comment pouvais-je envisager de briser ce regain de joie, cet espoir, ce sourire face à moi ?

Frisson de surprise le long de la nuque. Un contact. Furtif. Presque irréel. Et des mots que je n'aurais jamais cru l'entendre un jour prononcer. Pris de court mon éternelle poker face me protégea de toute réaction de surprise visible, à l'exception du haussement de l'arcade qui accompagna mon regard sceptique et étonné. « Excuse me, did I really hear what i heard ? Is that a thank you ? Is that some... maturity... that I see ? By the Vishanti, maybe you are not entirely back to your normal state after some consideration... » dis-je pour l'emmerder, tendant ma paume sur son front comme pour prendre sa température - alors que mes gants empêchaient toute sensation en vérité - et sachant pertinemment ce moment de remerciement vulnérable et sincère des plus éphémères. Mais non moins touchant pour l'hermétique que j'étais, et qui s'était attendu à tout sauf à cela, clairement. La Cape, dans toute sa bienveillance imitatrice, vint toucher de la même manière le front de la jeune sorcière après que j'eus retiré ma main, comme inquiète elle aussi en me voyant inquiet, avant de réaliser via notre lien psychique que je plaisantais.

Après un silence, je retrouvai un certain sérieux, bien que réticent à montrer toute vulnérabilité et affection pour elle pour bien des raisons. Outre mon caractère naturellement peu expressif en la matière, je craignais toujours que Dormammu ne soit tapi dans l'ombre, à analyser la relation que nous avions pour mieux en tirer parti contre elle. Car avec le temps, elle était devenue plus qu'une apprentie à mes yeux même si cet état de fait ne serait probablement jamais dit à haute voix de ma part. Je savais pourtant que je ne pourrais éternellement rester aussi froid, alors que tout mon être désirait lâcher un peu de leste à présent qu'elle était sauvée et bien vivante.

« I won't say it was a pleasure to endure your temper all days long... » commençai-je en haussant les sourcils de dépit et en grimaçant, le regard dans le vide comme plongé dans les multiples souvenirs de nos échanges chaotiques et fastidieux entre deux leçons d'arts mystiques. « But - Gosh I never thought I would say this - I am glad you accepted to stay with us... » Je n'étais définitivement pas à l'aise pour exprimer l'amitié et l'affection qui me liait à elle, malgré les apparences contraires. « Bats really needed more company you know, » me rattrapai-je, évidemment, pour nier ce qui était pourtant évident désormais, surtout après ses remerciements déjà troublant pour deux entêtés fiers comme nous. Malgré mon humour sarcastique, je savais qu'au fond, le message était passé. Maladroitement, certes, mais passé. Elle eut cependant le bon sens de dévier et changer de sujet, devinant la même volonté qui m'habitait dans ce moment de vulnérabilité passager que nous ne pouvions laisser durer. « You have been asleep for an entire week, » lui appris-je en guise de réponse. « Which is an impressive recovery after what you did... what you accomplished... » continuai-je, ne cachant pas le fait que j'étais véritablement impressionné. Et d'autant plus suspicieux intérieurement.

« Any sorcerer, even more trained than you are, would have been in a much longer coma. I would usually have to thank you for the great help you gave us, but as you made my wife worried sick for the whole past week, I chose to blame you instead. Take this as a preservation of your ego already big enough. It would be a pitty if you became too much like me, wouldn't it ? » souris-je, railleur, bien mal placé pour parler et le sachant parfaitement. Pour qui savait lire entre les lignes, Clea n'avait bien sûr pas été la seule à avoir été inquiète tout le long de son coma régénérateur, et la fierté quant à ce qu'elle avait réussi, en revenant malgré notre engueulade, en ne lâchant rien même dévorée par le Darkchylde et Dormammu, était bien là au fond de mes prunelles perçantes. L'incertitude sur les conséquences de l'absorption des Limbes nous avait poussés dans bien des grimoires et théorisations en vue d'anticiper et d'essayer de la soigner, de la protéger, pour favoriser un réveil salvateur. Je ne m'attardai cependant pas sur le sujet, préférant lui faire préserver sa bonne humeur du réveil, bonne humeur si rare de sa part d'ailleurs en temps normal.

« Good thing you asked. If you truly feel good enough, I have an investigation for you to unravel by yourself, a little mystical case to get you fully back in game after such a lazy nap, so get on your feet, you'll have time to feel them again on our way, » déclarai-je en me levant d'un coup, énergisé par le soulagement et la perspective de passer une journée positive et non dévastatrice après ces semaines de chaos. Tendant légèrement les bras en croix, j'ordonnai mentalement à la Cape de prendre une apparence plus civile que mystique.

Celle-ci se modifia en un magnifique manteau long, de même couleur pourpre, qui me seyait parfaitement bien sûr, bien que quelque peu excentrique comme souvent par rapport au commun des mortels. L'élégance était cependant un trait de ma personne auquel je ne pouvais déroger. « Let's go, shall we. »

Quelques instants plus tard.

« What are you waiting for ? Don't give me that look ! Go catch him, without killing him please, and bring him back, so we can ask him some proper questions. I told you, this is your case. I'm not moving a finger, this tea is too good for letting it get cold, » déclarai-je posément, jambes nonchalamment croisées assis à la table du salon de cette maison de ville au coeur d'un quartier huppé de New York, reconstruit par le reverse snap de Maximoff. Je sirotai ma tasse de thé fumante sans davantage me soucier du couple quelque peu terrorisé recroquevillé sur le canapé non loin. Nous étions arrivés le plus poliment du monde quelques minutes auparavant, en sonnant à la porte. Cela faisait quelques temps que je surveillais les événements étranges qui se produisaient dans la demeure de ces personnes, qui pensaient les lieux hantés.

Ils n'avaient ni tort ni raison. Ils avaient vite compris, en nous reconnaissant, en plus de mes explications succinctes : nous venions "exorciser" les lieux. Je savais cependant d'avance qu'il ne s'agissait pas d'un esprit, du moins pas d'un esprit intangible, ni même d'un esprit au sens usuel du terme. C'était bien plus original et rare que ça. Ayant laissé Illyanna inspecter l'endroit comme elle avait si longuement été formée à le faire, le dérangeur avait été délogé et s'était enfui comme une fusée, sautant de murs en meubles, renversant vases et chaises dans sa course folle pour aller se réfugier dans une autre pièce tout en insultant toute âme à la ronde entre autres bavardages incohérents et paniqués.

« Don't worry, she perfectly knows what she's doing... » grimaçai-je à l'attention du couple, dont les regards laissaient imaginer qu'ils pensaient tout le contraire au vu des bruits de bagarre qu'on percevait de loin entre l'esprit frappeur et la jeune sorcière. C'est qu'il ne se laissait pas faire le bougre apparemment. « Don't tell me the great Magik, who managed to conquer the Limbo and helped to defeat the Scarlet Witch, is put in check by a little black cat...! » lançai-je de ma place entre deux gorgées, alors qu'elle poursuivait la créature dans le reste de la maison. Elle ignorait encore que tout ceci était partiellement calculé. Que d'une certaine manière, je lui offrais un cadeau. De là à savoir si ce cadeau vivant était positif et accueillant, c'était un autre débat. Est-ce que je m'amusais de la situation précisément parce que cet esprit frappeur avait un caractère au moins aussi terrible que le sien et qu'elle allait apprendre ce que c'était que de subir ça ? Oui. Est-ce que j'appréciais plus encore ce début de journée passé tous les deux, en toute insouciance de la situation tragique du reste du monde ? Totalement. Elle avait besoin d'un répit, même le temps d'une journée. Elle le méritait. J'avais décidé de ne pas briser sa joie de suite et plus encore, de profiter moi-même de ce répit bienvenu et complice malgré les railleries réciproques. Notre langage à nous.

Spoiler:

» (F/LBRE) ANYA TAYLOR-JOY -- (ILLYANA RASPUTIN / MAGIK)
» don't forget, I'm half human. so that 50% of me that's stupid that's 100% you. | Peter
» (fury) and the wars go on with brainwashed pride, for the love of god and our human rights
» Welcome to my Limbo - Illyana
» Supreme of Limbo - Illyana