tenue - Cela fait maintenant deux semaines que tu cohabites avec ton meilleur ami, et c'est la folie. Il n'est jamais bon d'être en présence d'une araignée unique, toujours dans sa bulle, toujours une bêtises aux bords des lèvres. Alors, quand deux se retrouvent dans le même appartement, c'est une véritable sortie d'asile ! Mais au fond, tu es bien heureuse que sur cette Terre, dans cette dimension se trouve Peter. Les débuts n'ont pas été faciles, absolument pas, vous étiez autant l'un que l'autre mal à l'aise, déboussolés. Et vos traits déformés par la peine, par la surprise, par tant d'émotions qui se bousculées les une aux autres. Lui avait vu
sa Gwen périr, quand de ton côté tu as vu
ton Peter lui aussi appartenait au monde des morts. Mais l'histoire est la même, qu'importe d'où vous venez, qu'importe la planète, qu'importe les siècles, qu'importe
vos passés. Vous êtes des âmes soeurs. Peter Parker et Gwendolyne Stacy sont fait pour être ensemble. Mais ici, tu ne peux pas, tu n'arriveras jamais a t'amouracher de lui, parce que la plaie que son décès a laisser ne peut être un jour comblée.
Jamais. Alors vous avez appris à vous connaître à nouveau, et l'évidence même est que ce sosie est fait pour être ton ami le plus cher. Ton confident, ton épaule pour pleurer, ton partenaire pour les dingueries qui hantent de vos esprits. Et en ce moment même, tu n'as que lui. Ben a disparu en laissant derrière lui quelques paroles à l'encre vieillie, que tu te balades partout, il y a bien les missions officieuses avec certains Avengers, mais tu ne fais pas -encore- partie de cette drôle de famille. Tu serais bien venue te réfugier dans les bras de Tante May, diable que tu l'adores, mais ici ton nom mène à un seul endroit, aussi froid soit-il, aussi douloureux soit-il.
Une pierre faite de marbre.
Et puis il y a une semaine, tu as appris un beau matin, par deux barres bien distinctes, une nouvelle qui va changer ta vie à tout jamais. Tu doutais, t'étais incertaine et pourtant, voilà toute la réalité :
tu portes la vie, Gwendolyne. Tu ne dors pas énormément, tu manges mal, et tu arpentes la ville nuit et jour, ce n'est pas la plus belle idée du siècle que tu as là, mais tu as besoin de
lui. Tu veux lui dire qu'aujourd'hui, il sera quelqu'un, il ne sera plus qu'un vulgaire clone, il ne sera plus un sosie de Peter, mais bel et bien
Benjamin Reilly, un futur père de famille ! Parce que tu as là, juste sous ton coeur, un être qui est entièrement fait de lui, un petit homme qui fait son nid, pour prendre la relève de deux tégénaires complètement fada. Mais tu n'as pas exprimer ta joie, non pas maintenant, pas tant qu'il ne te seras pas rendu. Et après l'euphorie muette, c'est la peur, la panique, les doutes qui envahirent tes pensées. Seras-tu une bonne mère, seras-tu à la hauteur ? Et si il ne revenait jamais, comment feras-tu,
justicière ? Non, tu ne dois pas penser à cela. Et puis voilà, tu as ton premier rendez-vous, t'as profité de ton petit boulot dans ce centre d'analyses pour avoir une prise de sang, et une datation doit être faite. Tu sors de la clinique, à l'autre bout de la ville, et tu marches tout en te remettant un peu des émotions qui se bousculent à nouveau. Tu as pleuré en voyant cette poche dans laquelle grandit ton enfant...
Tes enfants. Diable, il va falloir t'inquiéter de deux petits qui... Non, non non non, chasse cela de ton esprit. Tu remet les papiers dans ton sac et après bien des minutes de marche, te voilà à nouveau chez toi,
chez vous. Dans l'entrée, tu te débarrasse de ta veste, ton étole, tes bottines et remonte le couloir lentement.
« Peter ? »home - Et tu le retrouve là, dans un hamac fait de toile, le visage tel un suricate prêt a bondir. Tu souris doucement en secouant ton faciès, faisant danser ta chevelure dorée.
« Ne t'affole pas pour si peu, je voulais seulement savoir si tu étais là. » Tu déposes ton sac au pied du canapé et te dirige dans la cuisine afin de te faire un énième café pour aujourd'hui encore.
Tu ne dois pas faiblir.
« Ca te dis pizza ce soir ? » Oh bah oui, t'en rêve, et la dernière n'est réellement pas bien passée, tu as fini la tête dans les toilettes, prétextant une pseudo intoxication alimentaire. Mais surtout, tu as remarqué que ton ami, ton cher ami, est aux petits oignons avec toi, et devinez qui n'a pas sa langue dans sa poche ?
« Je ne vois pas tes yeux, mais cesse de me dévisager comme ça, Spidey ! » Dis-tu en portant la tasse à tes lèvres pour ravir ton palet de cette douce boisson caféinée -mais l'est-elle encore vraiment ? Tu pivotes au moment moment et ne te prives pas pour le rejoindre dans son hamac, repliant tes jambes contre ton buste en gardant ce sourire qui, seulement face à lui, n'est pas aussi rayonnant qu'à l'accoutumé.
« Ce soir je retournerai faire un tour, donc ne t'inquiète pas quand je rentre, je ferai en sorte d'être discrète. » Si tu y arrives, Stacy. Et tu le pointe de ton index vengeur, comme un avertissement.
« Stop ! Je sais déjà ce que tu vas dire, que je devrais me reposer blablabla... Non Parker ! Et puis d'abord, qu'est-ce que t'as en ce moment à me bichonner autant hein ? OUI. Je déprime. Mais ça passera. OUI. J'ai eu une intoxication alimentaire... Et regarde, c'est passé. Ou presque. » Cela te déstabilise, blondie ? Tu parles beaucoup soudainement, du mal a garder cela secret ? Oh et d'ailleurs, as-tu tenu Steve informé de ce rendez-vous, vu qu'il est le seul au courant...