save me from the nothing i've become ((clea&stephen))

bring me to life

⋅ ⋅ ⋅ ⋅ wake me up inside, call my name and save me from the dark. bid my blood to run, before i come undone. save me from the nothing i've become.

(( ft @stephen v. strange & @clea strange ))

music ►

❝ it… it was… nothing like this had ever happened to me before. and when you think of all the things i’ve experienced in this world and all the others… ❞

Le souffle imperceptible, le palpitant qui s’affole. Mais ce n’est pas le tien, non, il est animé par une force obscure. Une force indécelable, tapie dans l’ombre d’une puissance ténébreuse. Ta vie n’est plus tienne. Si on te l’a ôtée durant tes premières années de vie, si tu songeais connaître ce douloureux sentiment, c’est une toute autre dimension que prend cette dépossession. Les pensées fuyantes, enchevêtrées dans un brouillard épais et sombre, tu ne parviens plus à déceler le rêve de la réalité. Cette pièce si sombre, ta chambre semble-t-il. C’est étrange, tu n’en perçois aucun trait, aucun mur ne s’esquisse à ta vue. Comme si… Comme si tes yeux ne parvenaient plus à s’habituer aux ténèbres. Comme si tu étais devenue aveugle, face à la noirceur de ton âme, plus obscure que lumineuse depuis bien trop d’années. L’instant fait écho à un passé, un passé lointain qui pourtant, tapisse ta psyché d’images sévères. Ces mêmes images qui parviennent à réveiller en toi un sentiment étrange, que celui de la plénitude. Il y a une certaine chaleur qui se dégage de cet oubli de toi-même, lorsqu’asservie tu faisais appel aux magies les plus obscures. Lorsqu’asservie tu ne ressentais pas même ton âme se briser, se décomposer au simple désir du démon. Aspirée dans un tourbillon de tourments, anesthésiée par les manipulations perfides de l’être biscornu. Manipulations venant briser l’innocence qui autrefois parvenait sans mal à se dessiner sur tes lippes. Tes billes azurées, pleines d’éclat, entachées par le néant le plus complet. Tu te remémores acquiescer mécaniquement, mettant en œuvre une magie sombre, torturant des êtres déjà grandement dénués de toute conscience. Tu parvenais pourtant à arracher les hurlements d’êtres ne ressentant plus la moindre souffrance. Tu as insufflé la vie, donné un second souffle à leur système nerveux, pour mieux les déchirer. Un par un. Pièce par pièce.

La corruption au bord des lippes, les tapissant de cette saveur douce-amère, un murmure qui en émane, venant adoucir les pensées fragiles de tes victimes. Ce simple sortilège, prononcé d’un ton glacial pouvant arracher un frisson à n’importe laquelle des échines, et voilà la victime encline à adresser avec hâte chacune de tes demandes. Ce même murmure qui vient bercer ta nuit, apaisant ta psyché déchaînée. « Illyana –, la voix t’appelle, le froid mordant nuancé par une fièvre infernale. Cet entremêlement de sensations, venant autant adoucir ton âme que l’achever. Let me help you, little one. Let me repair the broken and empty doll that you are. », ce timbre, féroce mais libérant une certaine délicatesse. Tu as envie de t’y perdre, d’y céder, tes muscles cessant peu à peu toute lutte. Ta carcasse s’allège, la brume s’épaissie, elle semble te porter. Tu souhaites répondre, tu souhaites attraper cette main tendue, mais invisible à ta vue. Tu veux courir, courir à grandes enjambées pour en trouver la provenance, mais tu ne fais que te heurter à des murs irréels. Les températures se lient, formant un certain équilibre, doux, doux comme une brise de printemps mêlée aux premiers rayons de soleil de l’année, enfin chaleureux après le mordant de l’hiver. « Kitty? », oses-tu appeler, la sensation te rappelant la caresse de ses phalanges attrapant les tiennes, ses iris croisant les tiens, de simples contacts pour venir calmer tes cauchemars. La silhouette de la brune t’apparaît, mais malgré toute ton envie, tu ne parviens plus à te déplacer. Tu veux courir vers elle, l’enlacer pour chercher réconfort auprès de ta plus tendre et chère amie. La frustration te gagne, ton palpitant s’accélère à mesure qu’elle semble s’éloigner. Tu deviens victime d’une impuissance qui vient briser tes habitudes, vient briser ta philosophie pourtant si caractéristique. Quelque chose t’arrête, toi, la sorcière qui n’accepte pas l’échec sans un combat. Le combat est vain, perdu d’avance. Si tu ressentais une forme d’apaisement, la sensation s’échoue peu à peu. Tu t’affaisses, brisée par le poids de l’aura qui s’abat sur tes épaules. Ce cauchemar, matérialisé par cette prison, où la douceur t’apparaît pour mieux t’être enlevée. Cet écho éternel, carnassier, celui qui s’accroche à ton âme pour mieux te rappeler qui tu es, jour après jour, malgré tes tentatives pour surmonter l’insurmontable, pour reconstruire cette entité brisée. Voir la mutante s’éloigner, comme tous les êtres ayant daigné t’approcher, finalement. Comment peux-tu te montrer digne d’un tel regard, quand tu n’apportes que le glacial chaos dans ta trainée obscure. Comment peux-tu te montrer digne d’un cœur pur, quand le tien n’apporte que fracas dans les consciences. Tu es l’indépendance, marquée par un isolement inéluctable, forcé par des choix que tu n’as jamais eu le luxe de prendre de toi-même.

Les chaines se forment, s’enroulent autour de tes poignets, tes chevilles et ton cou. Aucune force ne vient faire vibrer tes muscles, pour mener cette ultime lutte. « Join me, and together we will damn the unworthy. They can’t understand you, my child. But i do. », un dernier soupir s’extirpe de tes poumons, les vidant entièrement de ce souffle de vie. Le choix semble être pris, une fois de plus à ta place. Le brouillard s’intensifie, à mesure que tu cèdes à son appel si tentant. Un sourire étire tes lippes, une larme perle le long de ta joue. Pour la première fois, tu sens la caresse de l’échappatoire border ta conscience. Pour la première fois, tu sens une finalité douce se prononcer. Ce calme, pourtant annonciateur de la tempête qui viendra fracasser les fragments restants de cette âme meurtrie qu’est la tienne, sans même que tu en perçoives les prémices. Un sombre destin t’attend, et attend les innocents.

save me from the nothing i've become

@Illyana N. Rasputin & @Stephen V. Strange | You learned to run from what you feel, and that's why you have nightmares. To deny is to invite madness. To accept is to control.

✶ On pourrait croire que le retour sur Terre et les retrouvailles avec Stephen auraient permis de retrouver une vie normale, de dormir la nuit paisiblement. Il y avait du bon, à ces retrouvailles, c’était indéniable, mais Clea avait le sentiment de se renfoncer dans cette routine, dans ces vieilles habitudes qu’elle chérissait, mais qui l’éloignaient de son but premier : mener à terme cette rébellion pour renverser son oncle qui, une nouvelle fois, régnait en tyran sur la Dimension Noire.

Les nuits de la Faltine sont soit blanches ou noires. Elle passe la plupart de son temps à garder les yeux ouverts, à réfléchir aux possibilités qu’elle n’a pas encore épuisées pour la suite de son plan, réfléchir, encore et encore, sans trouver de solution viable, ou encore, sans trouver de volontaire prêt à mettre de côté les problèmes de la dimension Terrestre pour apporter un coup de main à la Dimension Noire. Elle comprend leur position. Et si elle n’avait pas attendu aussi longtemps pour agir, peut-être aurait-elle encore certains volontaires à ses côtés. AIM était un problème, mais Hydra, de ce qu’elle comprend, en est un autre, et beaucoup ont refusé de baisser leur garde depuis la prise de contrôle de l’hydre. Même Stephen, même s’il a promis d’apporter son aide en temps voulu, il est lui même pris par ce qu’il se passe ayant même un rôle important dans ce nouvel ordre mondial. Ce monde libre, comme ils l’appellent. Et tous ces problèmes dépassent Clea, elle n’arrive pas à compatir, pas lorsque son propre monde est en danger. Et lorsqu’elle ne reste pas éveillée, lorsqu’elle parvient à finalement trouver le repos tant espéré, son oncle, et même sa mère viennent envahir ses nuits de cauchemars. Il hante ses nuits, Dormammu, celui qu’elle vénérait autrefois, qu’elle pensait être la seule entité capable de diriger sa dimension natale. Bien des choses ont changé, bien des choses sont arrivées : Stephen est arrivé.

Cette nuit-là est parsemée de blanc et de noir, d’insomnies, de réflexions et de cauchemars. Elle n’arrive pas à trouver le repos, elle n’arrive pas à être en paix avec elle-même, obligée de quitter son corps pour retourner sur le plan astral pour ne pas pousser à bout son corps. Quelque chose ne va pas, quelque chose est en train de se passer, ses cauchemars d’ordinaire toujours similaires mettent en scène une nouvelle variable. Illyana, cette jeune femme aux talents incroyables qui a pourtant refusé de devenir l’apprentie de Stephen – une première – ni même celle de Clea. Le couple garde un œil sur elle, mais pas plus que qui que ce soit d’autre, pourtant cette nuit, la mutante est apparue en rêve, comme pour prévenir Clea de quelque chose, mais quoi ?

Elle quitte le plan astral pour reprendre possession de son corps, cette alternative n’aidant en rien à calmer la Faltine. Puis, alors qu’elle ferme les yeux pour tenter une nouvelle fois de dormir, elle ressent sa présence. Dormammu.

« No. »

Elle se réveille en sursaut, d’un coup. Cette fois-ci, ce n’est pas un rêve, ni un cauchemar, cette présence est belle est bien réelle, reliée à cette dimension. Elle se tourne vers Stephen pour le réveiller.

« By the Flames of the Faltine, did you feel what I just felt ? »

Elle ne peut avoir imaginé cela. Elle sait qu’il est là, quelque part, dans cette dimension, et ce n’est pas sa place, il ne devrait pas être là. Tout autant qu’elle aimerait convaincre les sorciers et sorcières de cette dimension que Dormammu est un danger également pour cette dimension sur le long terme si personne n’intervient, elle ne dit rien à ce sujet, inquiète de savoir d’où cela provient. Elle lance un sort pour tenter de localiser la provenance de ce qu’elle a ressenti. C’est proche, à l’Est de New York, mais ça ne fait aucun sens. S’il s’agissait réellement de son oncle, pourquoi interviendrait-il là bas.

« I don’t understand what is going on, Stephen, we have to find him, or whoever he’s using right now. »

Tous les cauchemars qui ont hanté les nuits de la Faltine ne font que ressurgir. Elle qui pensait pouvoir se tenir loin de cette rébellion, prendre le temps de trouver un plan d’attaque, elle qui a passé les derniers mois à se reposer sur cette vie qu’elle pourrait avoir si elle décidait de tout lâcher, si elle décidait de simplement rester aux côtés de son époux, malgré tout ce qui l’a poussé à repartir trois ans plus tôt. Elle ignore s’il est là pour elle, s’il est là pour tous les rebelles qui se sont rendus dans cette dimension, mais pourquoi ne pas se rendre sur Asgardia directement ?

Let me help you, little one. Let me repair the broken and empty doll that you are.

Soudainement, comme s’il s’adressait directement à elle, Clea entend la voix de son oncle, mais elle comprend bien qu’il ne s’adresse pas à elle. Il ne l’a jamais appelée ainsi, il n’a jamais attaché la moindre importance à Clea.

Join me, and together we will damn the unworthy. They can’t understand you, my child. But i do.

« Stephen. I think I know what’s happening. »

L’esprit de la sorcière n’était pas focalisé sur Illyana, elle n’y a pas du tout pensé en premier, ne pensant qu’à elle, égoïstement, et à sa rébellion, mais la localisation de cette force ne peut mener qu’à un seul endroit : Utopia.

« The young Illyana... Something’s happening to her. »

Ⓒslytbitch.

Save me from
the nothing i've become

@Illyana N. Rasputin
@Clea Strange

Le silence régnait dans le Sanctum. La nuit elle-même était calme. Pas d'urgence mystique depuis quelques heures, pour un repos mérité. Mais malgré cela, je peinais à dormir sereinement. Clea, ne dormait pas sereinement. Comment le pourrais-je, dès lors. Chaque sursaut, aussi léger pouvait-il être, me heurtait, tourmentait mon propre repos, que je ne pouvais trouver. Parfois, la nuit, je l'observais dans la pénombre, éveillé par ses soubresauts nerveux, ses cauchemars, que mes murmures et mes gestes pour la rassurer ne parvenaient pas toujours à apaiser. De quoi m'inquiéter d'autant plus. Je savais quel poids pesait sur ses épaules de reine déchue, épaules sur qui tout un peuple en détresse comptait nuit et jour, dans la terreur face à l'oppression du Terrible. Etre impuissant à pouvoir lui apporter une aide conséquente, alors que j'en avais le pouvoir, me rongeait silencieusement de culpabilité. Je lui avais laissé l'accès libre à tout ce qui dans le Sanctum pourrait l'aider dans sa quête, mais tous les artefacts et grimoires surpuissants du multivers ne pouvaient suffire sans des alliés à ses côtés. Ce que je ne pouvais être.

Une fois encore je restais silencieux à écouter sa respiration. Je savais quand elle dormait ou ne dormait pas. Je sentais son être s'échapper parfois sur le plan astral, et comprenais, même si cela me peinait en silence de la sentir si tourmentée. Je ne la dérangeais pas pour autant, lui laissant le loisir de se perdre dans ses pensées sans l'oppresser, me contentant de la garder physiquement contre moi en silence. D'autres nuit, nous parlions, riions, ou nous regardions simplement sans rien faire d'autre que de profiter de ces moments présents, volés à nos existences autrement trop harassantes et intrusives. Un équilibre qui ne pourrait changer, nous le savions chacun. Jamais entièrement ensemble, jamais entièrement séparés, mariés par-delà les dimensions et le Temps lui-même, tel était notre fardeau et notre bonheur tout à la fois.

Je tentai de me rendormir, laissant le sommeil revenir progressivement, mon visage perdu près du haut de ses cheveux. Mais une énergie étrange, malmenée, fut perçue par mes sens mystiques, allant crescendo, comme une sourdine devenant plus distincte à chaque seconde. Cette même teinte latente depuis des nuits sans savoir ce qu'il en était exactement. Cette énergie sombre émanait de Clea, comme un transfert, un écho, mais pas seulement. Je fronçai les sourcils, et rouvris les yeux dans le noir. Tous mes yeux, en particulier mon Troisième Oeil sur le front. Observant Clea, je perçus comme des émanations subtiles allant de concert avec ses agitations nocturnes. Emanations qui n'étaient pas de son fait, mais pour lesquelles elle agissait comme une caisse de résonnance. Je n'eus pas le temps d'analyser plus loin la trace mystique, que je redoutais au fond de moi du fait d'une perception déjà vécue différemment par le passé à maintes reprises, qu'elle se réveilla d'un bond. A sa question paniquée, mon regard sombre croisa le sien. Il ne m'en fallut pas plus pour que mes doutes ne soient confirmés.

« Dormammu... » dis-je sombrement, toute ma quiétude nocturne évaporée en un instant au profit de l'alerte, de la colère, de l'appréhension et de l'adrénaline. Assis dans le lit face à elle, mon inquiétude était cachée derrière mon visage désormais fermé et concentré. « I don’t understand what is going on, Stephen, we have to find him, or whoever he’s using right now. » « I know. Just focus, my love, what did you see ? What did you feel ? Try to locate him, reverse the link, don't let him escape your sight, hold on to it at least until I can grab it too with the Orb, » fis-je pour la ramener à la raison et structurer son plan d'action immédiat, capitalisant sur son lien particulier avec le Terrible pour gagner du temps. Je saisis ses deux mains pour la pousser à se concentrer, fermant mes propres yeux pour en parallèle envoyer ma projection astrale vers l'Orbe d'Agamotto dans une pièce adjacente pour en consulter les incommensurables pouvoirs de perception mystique à travers les dimensions. L'avantage était que nous savions d'avance que l'intrusion concernait la Terre. Clea fut plus rapide. « The young Illyana... Something’s happening to her. » Je rouvris instantanément mes iris perçants sur elle, évaporant ma projection astrale et retrouvant mon corps aussitôt. Un regard entendu échangé, déterminé. Inquiet. Mais surtout, énervé.

Une fraction de temps, et j'avais rejoint avec Clea le coeur de l'Institut Xavier. La chambre d'Illyana était littéralement gangrénée par des émanations énergétiques sombres, sortes de lianes envahissant les parois, le sol et tout objet de la pièce, partant de son corps inerte lévitant au-dessus du lit. Un épais brouillard noir nous empêchait de voir. Il me fallut saisir l'Oeil d'Agamotto pour en répandre sa lumière presque aveuglante devant nous, et repousser ces ténèbres presque matériellement oppressants. Le corps de la jeune femme flottait tortueusement, comme dévoré dans son sommeil par d'intenses tourments. Vision qui heurta ma neutralité de sorcier, pour confronter ma compassion humaine. Compassion que je dus taire pour rester hermétique, concentré, et donc redoutable. « By the Vishanti, this is worse than I thought, he's already gone too far. We can't help her here without risking lives around. We have to isolate her inside the Santcum, » maugréai-je en amorçant une série de gestes et d'incantations, en harmonie avec Clea pour au plus vite l'extirper de ce cocon de magie noire. Ce fut ardu mais nous étions arrivés avant que celle-ci ne consolide son emprise dans la dimension terrestre et devienne inamovible.

« Alright, now we've stabilized her inside protective spells, and made sure Dormammu can't reach Earth, you can go after Him, inside her mind. You know Him, you know his magic from deeply within, you'll go faster than me to reach her and even more, to reach Him. He'll be destabilized to see you interfere here and confront Him once again. You have to buy me time, Clea, so I can find her, make her understand that she's not alone, that she must not surrender... at any cost she must not, or it would become a deal with Dormammu, and you know more than anyone what mystic deals mean with your uncle, » déclarai-je, stressé mais concentré et efficace comme toujours dans ce genre de situation qui m'était imposée. Nous avions isolé la jeune mutante dans une pièce dédiée du Sanctum, pièce que je venais de transposer dans une dimension de poche destinée à encaisser tout débordement dans le cas où nous échouerions. Pentagrammes au sol et autres runes, rien ne sortirait, rien ne rentrerait dans cette pièce sans la levée des enchantements puissants que nous y avions apposés à peine revenus au Sanctum avec le corps d'Illyana. Les effluves qui s'échappaient d'elle avaient tenté plus d'une fois de nous heurter, comme une réaction protectrice contre nos tentatives d'aide et d'intrusion. A l'extérieur, Wong montait la garde, prêt lui aussi à réagir comme toujours, épaulé par Bats.

« Don't forget, my love... You are stronger than Him. And you are not alone either, we're handling this together today, » fis-je plus doucement pour l'encourager à ma façon, sachant pertinemment les tourments que son oncle lui causait. Mais cette fois-ci était différente. En attaquant la dimension terrestre, au travers d'Illyana, Dormammu me conférait toute autorité pour intervenir face à lui, et j'allais me faire un plaisir d'entrer dans la bataille auprès de la femme que j'aimais. Pour sauver une personne qui, je l'ignorais encore, n'allait pas demeurer une lointaine connaissance bien longtemps dans un avenir proche. « Go. »

* * * * * * * *

Les ténèbres. Des ténèbres si opaques, si tangibles, que je m'en sentais comme compressé dans un étau invisible, suffoquant, tentant à chaque instant de pénétrer ma chair et mon âme. L'Oeil d'Agamotto me protégeait naturellement de ces attaques, bien que d'autres sortilèges auraient pu avoir le même effet. L'artefact m'économisait magie et énergie et plus encore. Le saisissant dans ma paume, je le brandis devant moi, récitant les paroles du livres des Vishantis pour en invoquer la lumière aveuglante et mortelle, capable de terrasser des Dieux. Mais j'en usai seulement de manière à violenter les ténèbres eux-mêmes, qui telle une créature sans forme, se crispa, hurla de douleur, et se rétracta devant l'étincelant et impitoyable objet mystique. Tel un brouillard transpercé, je lévitai dans le néant ainsi tout en me laissant guider par les souffrances captées par mes sens mystiques, tous en alerte, véritable radar.

« Illyana Rasputin. » Ma voix résonnait dans son esprit, cherchant à accrocher une réaction psychique pour mieux me diriger vers la source de tout cela. Aussi, pour la réveiller, lui montrer qu'elle n'était pas seule face à Dormammu, l'empêcher de totalement abdiquer. Je finis par la trouver, littéralement enchaînée, brisée, dans son propre esprit, au milieu des ténèbres que je balayai d'un revers de mon médaillon, toujours fermement tenu dans ma main gantée. Une vision qui avait de quoi nourrir ma colère intérieure, que pourtant je devais réserver pour plus tard. « Illyana Rasputin, this is Doctor Strange, do you hear me ? You have to hear my voice, to focus on it, I know you're still there somewhere. Focus on my voice, I command you to hear me, and to hear me now, » ordonnai-je en levant davantage encore l'Oeil d'Agamotto, repoussant la noirceur qui l'entravait et obscurcissait les environs afin de ne laisser que la lumière la plus pure. Le pouvoir du Commandement, était l'égal de celui du Bannissement. Tout être vivant invoqué de force, était obligé, d'une manière ou d'une autre, de répondre à l'ordre, qu'il le veuille ou non. Voyant son état inerte, enchaînée, je n'avais pas eu d'autre choix que de la pousser à se réveiller de cette léthargie par la force, tout en sachant que ce ne serait qu'une première étape. Une étape qui la ferait souffrir à n'en pas douter, mais inévitable.

Face à sa réaction forcée, même partielle, et m'imposant de ne pas réagir face à cette douleur provoquée par mes mots, je laissai ensuite le pendentif reposer contre mon torse, poursuivant son office de maintien des ombres à distance, et m'agenouillai auprès de la jeune femme, penchant mon visage devant le sien, la Cape enveloppant mes épaules voutées. D'une main, je vins soulever doucement son menton, pour la forcer à relever son visage brisé et courbé vers le sol, dans sa posture enchaînée qui n'existait plus que parce que son esprit la considérait comme réelle. Je voulais voir ses yeux, sans m'étonner de les voir entièrement blancs, sans présence, sans réaction. Pourtant, j'y laissai les miens, vissés face à face, déterminé. « Illyana, Clea and I are here, we are here to help you, we will protect you from Him, from Dormammu. You are not alone anymore, do you hear me ? But you have to fight... you have to help us too. Only you can save yourself in your own mind, you can't give up now, or you will be unreachable for any help, » lui dis-je d'une voix plus douce, bien que toujours grave et semblant se répandre en un écho dans tous les tréfonds de l'esprit de la mutante.

« You have to give us a sign. Right now. » Clea et moi n'avions pas eu besoin de le dire pour le savoir. Si Illyana abdiquait face à Dormammu, elle deviendrait une menace trop dangereuse pour être laissée telle quelle. La bannir à jamais de toutes les dimensions, la condamner au néant, pour Le condamner au même sort à travers elle, et le forcer à repartir dans sa Dimension Sombre, tel était le dernier choix que nous aurions. Ca, ou la tuer, bien que je refuserais d'en arriver là avant d'avoir tout tenté avant, évidemment. C'était néanmoins l'une des raisons pour lesquelles j'avais envoyé Clea face à son oncle, et non l'inverse, sachant pertinemment qu'elle l'aurait fait de toute manière du fait de sa hargne sévère contre ce monstre familial. Je ne voulais pas qu'elle ait à porter ce fardeau si ce dernier en venait à devoir devenir réalité. J'avais néanmoins confiance en nous deux, et en Illyana elle-même, pour que cela n'arrive pas.

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(( ft @stephen v. strange & @clea strange ))

music ► Poignets, chevilles, gorge. Le contact de ces chaînes, matérialisation d’une psyché brisée, brûlent ton épiderme. Ce n’est qu’une illusion, le résultat d’une perdition, pourtant la douleur t’est réelle. Les brûlures se propagent dans ton corps, figent tes muscles, tes pensées, et seul l’air glacial qui circule dans tes poumons t’empêche de sombrer intégralement. Tes forces s’amenuisent, à mesure que les chaînes siphonnent ce qu’il te reste d’énergie. Les ténèbres t’engloutissent, te submergent et bientôt, toute lumière s’échouera pour ne laisser qu’une carcasse vidée de son essence. Tes larmes perlent le long de tes joues aux traits fendus par la fatigue physique et psychique qui te rapprochent un peu plus de la déchéance que tu cherches à fuir depuis tant d’années, peinant à surmonter la destinée qui t’est proclamée. Tu as mené bien des essais, tous soldés par de lamentables échecs. Le drain s’intensifie, coupe ta respiration déjà bien affaiblie. Tes paupières se closent et te plongent dans le néant de l’obscurité, véritable tableau étoilé parsemé d’images douloureuses d’un passé, qui te sont infligées de force. « I can repair your soul, Illyana. Feel the power i detain. It could be yours, if you succumb to my will. I can make you even more powerful than you already are, my Darkchilde. », l’écho persiste, se plonge dans l’éternité de ta psyché, t’incite à céder tes dernières forces de ton plein gré. La sensation te fait l’effet d’un écartèlement de ta cage thoracique, de l’infinité de poignards dont les lames viennent se planter dans ton palpitant qui se tord de douleur. Le vide. Tout espoir vient se briser sur les falaises rocailleuses de ta conscience, la réduisant à l’état de poussière.

Hear me now.

Un hurlement brise ta cage thoracique, tes poumons se vident, la douleur est insoutenable. Silencieux est le hurlement, tu es livrée à toi-même et personne ne peut entendre l’expression de ta souffrance. Souffrance piégée dans ton esprit, immatérielle, emprisonnée dans cette cage dont tu ne parviens à te défaire. Une voix, oui une voix. Elle est différente, cette voix. Elle est lourde, intense, et éphémère. Il a des airs de phare, ce signal. Ce ton, trouvant sa voie dans ton esprit, faisant son propre chemin au milieu du chaos qui t’est infligé. Ils sont percutants, ces mots, qui redonnent naissance à une saveur oubliée, oubliée depuis ce qui te semble être une éternité, mais qui n’en est qu’une matière de minutes. Dormammu. Le nom relance ton palpitant, te nourrit d’une adrénaline qui permet à ton corps de se remettre en marche. Est-ce là une main tendue, un tour de passe-passe pour raviver la flamme éteinte, avant de te l’arracher pour t’assener le coup fatal ? Le Démon en serait capable, le Démon est vil, chaotique. « Betray. He will betray you, use you for his own interests. You can be so much more than a puppet for this old fool. », la lumière s’éteint, ensevelie sous le poids de l’écho bien trop puissant pour être étouffé. Tu sens ton corps s’animer, une drôle de sensation venant réveiller une étincelle. Tu ne sais en localiser la provenance, mais il y a une certaine chaleur qui vient réveiller ton visage. Tes joues ? Non… Ton menton, peut-être. Un souffle, oui, un souffle chaud, mais tu es aveuglée. Tu ressens une présence près de toi, mais sans pouvoir à la percevoir. Fight. Le mot relance un peu plus la machinerie, la lumière refait son entrée. « You. Soul. Is. Mine. Daughter of Darkness. », tu te sens attirée en arrière, tandis que tu luttes pour rejoindre cette lumière. Tu luttes, t’enivrant de l’espoir qui caresse tes pensées. Ne pas abandonner, lutter pour sa survie, faire appel à ses instincts primaires. Les chaînes tremblent. Can’t give up. Elle tremblent, mais elles resserrent l’étreinte. Les brûlures s’intensifient. Ne pas abandonner. Unreachable. « Mine. »

Right now.

« No. », le silence. Un silence assourdissant. Les voix disparaissent. Tes yeux se teintent de nouveau, le blanc du néant qui y transparaissait s’évapore, pour laisser place à la vie. Tu croises un instant le regard du Sorcier Suprême, lui adressant un sourire malicieux, presque carnassier. « I’m nobody’s bitch. », les chaînes se brisent, disparaissent en poussière. Les ténèbres laissent place à une lumière bleutée qui reprend ses droits peu à peu. Ce ne sont pas les murs de ta chambre qui apparaissent à tes yeux, mais bien le Limbo, dans tout son chaos, qui se déroule sous tes pieds. Le pommeau de la Soulsword naît dans la paume de ta main, tandis que l’armure Eldritch se forme sur ton épaule, recouvrant peu à peu tout ton bras. La lame s’achève, immense, d’un blanc éclatant. Le Démon altère les lieux, brûle l’horizon par sa carrure imposante. Les flammes, il n’est que flammes, tandis que le Limbo est plongé dans la détresse de l’obscurité, éclairé par le visage du Démon et les regards flamboyants de tes sujets qui parcourent la dimension. « You need to learn your place, fucker. This is my Kingdom, my Realm, and i really don’t care who you are. You are so NOT welcome here. », lâches-tu amère, alors que tu fais appel à tes droits pour reforger la dimension à ta convenance. La roche noire se déforme tout autour de vous, se reforme en différents blocs, une multitude de plateformes vers lequelles tu t’élances, épée en main et le visage criant toute la rage que tu ne demandes qu’à libérer. « You have brought madness to your abandoned Kingdom, Rasputin. You are a threat i cannot allow, child. », il occupe l’horizon de son immensité, il est terrifiant, briserait bien des individus par sa simple apparence terrifiante. Il n’en est rien, tu brandis ton épée à mesure que ta course te rapproche de sa silhouette titanesque, tu n’aperçois pas même la blonde qui se tient non loin de là. « Thanks for the tip. Do i care? Hold on a second, let me think… mmh… », tu bondis, l’épée se plaçant dans ton dos, t’apprêtant à lui assener un coup de cette lame capable de briser toute magie. « I don’t. »

Figée. Le coup n’atteint pas sa cible, et ton corps s’immobilise, alors que le souffle du Démon vient brûler tes entrailles. « You are a fool, Rasputin. », ton hurlement impose le silence des démons, innombrable, assiégeant la dimension. La souffrance ressentie un peu plus tôt n’est rien, à côté de celle qui gagne chaque parcelle de ton corps, de tes organes et de tes os. Un hurlement qui se fracasse sur toutes les parois de roche noire qui inondent les lieux. Tu sens les excroissances trôner sur ton crâne, former deux cornes significatives. L’armure qui ne recouvrait que ton bras, recouvre désormais tout ton corps. Corps qui rejoint le sol, aux côtés des Sorciers venus t’arracher à ce triste sort. Tes yeux se teintent d’une lumière d’un rouge vif mêlé à un jaune pur, ta chevelure est animée par les flammes. Le Démon t’a forcé à révéler ton véritable visage, à la révéler elle, cette part sombre que tu tentes de contenir depuis deux décennies. Ta lame est recouverte de flammes flamboyantes, tandis que tu t’avances vers les Sorciers. Un pas lent et menaçant, la pointe de ta lame s’enfonçant légèrement dans le sol. « How. Dare. You?! », tu t’apprêtes à fendre l’air, à perdre tout contrôle tel que tu ne l’avais pas perdu depuis de nombreuses années. Lorsque le coup s’apprête à être porté, tu t’immobilises. Figée, une intense douleur fracassant les parois de ta boîte crânienne, ta main libre venant se porter à ton visage par réflexe mécanique. Un nouvel hurlement, plus lourd que le précédent, marqué par l’influence de Darkchilde. Tu t’appuies en plantant l’épée dans le sol, tes jambes fléchissant jusqu’à te faire tomber à genoux sur la roche. Ton menton se relève, tes yeux regagnent leur couleur naturelle, laissent transparaître toute ta détresse, alors que tu plantes ton regard vers les deux Sorciers. « Help… me. », souffles-tu désemparée, succombant alors de nouveau aux douleurs infinies qui brisent ta psyché.

save me from the nothing i've become

@Illyana N. Rasputin & @Stephen V. Strange | You learned to run from what you feel, and that's why you have nightmares. To deny is to invite madness. To accept is to control.

✶ La Faltine avait baissé sa garde. En quittant la Dimension Noire pour revenir dans la Dimension Terrestre, elle avait baissé sa garde et laissé le champ libre à son oncle pour semer la terreur. Elle se sentait coupable d’être partie, d’avoir battu en retraite pour prendre le temps de réfléchir, de trouver un plan B. Elle savait aussi qu’après avoir retrouvé son époux, après avoir mis les choses au clair avec lui, elle s’était encore plus laissée aller, aspirant à une vie plus calme, elle s’était même surprise à vouloir laisser tomber cette rébellion. Mais ce n’était pas une option. Avoir renoncé au trône pour protéger ceux qu’elle aime ne l’avait pas déchue de toutes ces responsabilités envers la Dimension qui l’avait vue grandir.

Ce qui était en train de se passer cette nuit-là était l’exemple type de ce que la sorcière avait redouté. Dormammu n’arrêtera jamais, sa soif de conquête et de pouvoir étant bien trop grande pour s’arrêter à la Dimension Noire. Si elle était restée pour se battre, il serait bien trop occupé, bien trop distrait par la rébellion de sa nièce qu’il n’aurait pas daigné tenter une énième fois d’avoir la main mise sur cette dimension-là. Il est bien trop imbu de lui-même, refusant l’humiliation et l’impression de faiblesse. L’humilier et le piéger, ça ne fonctionne malheureusement pas sur le long terme, elle le sait et c’est pour cela qu’elle est en quête d’une solution plus efficace, plus permanente de manière à éviter des situations similaires à celle-ci. Il était parvenu à s’imposer dans cette dimension de manière provocante, c’est du moins ce que pensait Clea jusqu’à ce qu’elle comprenne qu’il n’était pas là pour elle et que la personne utilisée pour créer une brèche n’était pas choisie au hasard.

Elle panique. Elle n’est pas dans une phase très agréable, et ce genre d’événement ne fait qu’accentuer son angoisse. Elle ne sait que faire. Elle sait qu’il faut agir, mais elle s’en sent incapable. Stephen parvient pourtant à la calmer, à l’aider à se concentrer en lui demandant ce qu’elle a vu ou ressenti. Elle ferme les yeux pour se concentrer, elle se souvient des mots, elle se souvient de cette voix qu’elle reconnaîtrait entre mille. Elle se concentre sur l’endroit d’où provenait cette sensation, cette présence en entrant dans cet état second de méditation. Elle évacue tout ce qui obscurcit ses pensées pour se concentrer uniquement sur Dormammu, sur sa voix, sur sa présence et non pas sur ce qui l’amène ici. Sa colère et sa haine envers lui, lui font parfois oublier les enseignements de son ancien mentor devenu époux. Clea n’est pourtant pas une femme sanguine, généralement douce mais franche, cette guerre l’a changée, cette frustration la rend plus à cran, mais elle parvient à se contrôler.

Elle finit par comprendre ce qu’il se passe après avoir localisé la provenance des voix et de la force mystique anormale. Illyana Rasputin, la jeune mutante qu’ils avaient à l’œil depuis quelques temps. Il n’y avait pas de temps à perdre. Pas étonnant que l’oncle de Clea ait pris cette enfant pour cible, ce n’était pas non plus sans raison qu’elle même et Stephen avait décidé de garder un œil sur elle. Elle a un potentiel incroyable, mais un potentiel qui pourrait s’avérer dangereux s’il n’est pas parfaitement contrôle. Une ancienne apprentie de son époux en avait été la preuve, et elle savait que Stephen ne voudrait jamais prendre le risque de mettre en danger sa dimension en fermant les yeux sur ce qui était en train de se passer. Le couple se rend sans attendre jusqu’à l’institut Xavier où se trouve la jeune fille et c’est un décor macabre, sombre et malaisant qu’ils découvrent. Une chambre clairement gangrenée par la présence de l’oncle de Clea. Il n’y a rien de positif, rien d’inoffensif dans cette pièce, et si tout cela est dangereux pour la jeune femme, ça l’est d’autant plus pour tous les résidents de l’Institut. Ce n’était pas la première fois que Clea était témoin d’une telle chose, mais de voir la jeune femme dans cet état, flottant comme si elle était dépossédée de toute vie provoquait un malaise qu’elle tenta de réprimer aussitôt.

En chœur avec Stephen, elle se mit à lancer quelques incantations pour la sortir de là. Sa présence dans l’institut était un danger certain et Clea savait qu’elle et son époux auraient besoin d’un terrain neutre pour pouvoir s’en prendre à cette menace. Une fois de retour au Sanctum et une fois la jeune femme isolée, Stephen expliqua à la Faltine qu’il était temps pour elle d’aller l’affronter lui, directement, à l’intérieur de l’esprit d’Illyana. L’idée n’inspirait pas la sorcière, elle n’était pas prête à faire face à celui contre qui elle se bat depuis bien longtemps à présent, mais elle savait pourtant qu’il s’agissait de la seule solution. Occuper Dormammu pendant que le Sorcier Suprême se chargerait d’aider la mutante était la seule solution.

« I know. You can count on me, I’ll take care of Him. »

Elle ne discuta pas le plan sachant qu’il n’y en aurait pas de plus efficace.

« Please, do what you have to do to help her. She’s too young to suffer like that... »

De voir Illyana dans cet état provoqua un pincement au coeur de la Faltine. Après toutes ces années passées dans cette dimension, elle était devenue bien trop sensible au sort des humains, mutants ou non. C’est armée d’une confiance aveugle en son époux et avec ses mots rassurants qu’elle se rendit dans l’esprit de la mutante afin de traquer Dormammu. Elle doit l’occuper, l’affronter s’il le faut, de manière à ce qu’il ne puisse se concentrer pleinement sur son plan initial. Elle le sait puissant, elle ne l’a jamais sous estimé, mais il n’échappe pas à la règle et la moindre distraction peut être une chance de se débarrasser de lui. Elle ignore ce qui l’attend lorsqu’elle débarque dans cette dimension démoniaque. Les Limbes, une dimension dont la Faltine avait déjà entendu parler – par son oncle – mais qu’elle n’avait jamais eu l’occasion de visiter par le passé. Son premier réflexe est de récité ces paroles qu’elle connaît bien pour invoquer le bouclier de Seraphim et se protéger contre toute menace imprévisible. Cet endroit est tout sauf accueillant, bien au contraire et Clea est sur ses gardes. Elle ne s’arrête pas, se dirigeant tout droit vers sa cible qu’elle finit par retrouver, là, au milieu de cette dimension, confiant comme il sait l’être mais elle sait que ce n’est pas lui, pas entièrement, ce n’est qu’une partie de lui, affaiblie mais suffisante pour provoquer le chaos dont elle est témoin ici comme dans la dimension terrestre.

Elle se trouve alors face à lui, pour la première fois depuis bien longtemps, loin de la Dimension Noire, loin de cette dimension qu’ils se disputent, loin de leur zone de confort. Les pouvoirs de Clea sont bien entendu moins puissants lorsqu’elle n’est pas dans la Dimension Noire, mais c’est également le cas pour lui, pour son oncle.

« The Dark Dimension is not enough for you ? You can’t even contain a rebellion and you’re already trying to rule the Limbo and Earth. I won’t let you, Dormammu. »

Elle remarque alors la présence de la jeune Illyana. Ce n’est peut-être pas son corps physique, mais elle peut constater la douleur, et la torture que le Roi actuel de la Dimension Noire lui inflige.

« By the Chains of Krakkan... »

Elle exécute les mouvements sans le moindre tremblement, confiante, bien plus qu’elle ne l’a été ces dernières années, motivée par les mots et la présence – pourtant dans une autre dimension – de son époux. Le sort fait apparaître des chaînes puissantes permettant de restreindre un ennemi. Elle sait que ça ne suffira pas, mais l’idée est de gagner du temps pendant que Strange s’occupe de la jeune femme. Les chaînes ne tiennent pas éternellement mais ça ne suffit pas à arrêter la sorcière.

« You should be ashamed of you, keeping a young girl in chains. What are you afraid of, uncle ? »

Si elle déteste le fait qu’il soit son oncle, qu’ils soient de la même famille, elle sait que l’appeler ainsi le fait rager encore plus. Il n’a jamais apprécié Clea, il a toujours méprisé le fait qu’elle soit à moitié Mhuruuk. Elle tente de contrôler sa colère, l’envie de s’en prendre à lui pour ses motivations personnelles est forte, mais elle doit se concentrer sur le problème présent, sur ce qu’il fait à la jeune Illyana, et elle doit le ralentir, gagner du temps, occuper son attention. Seulement, Dormammu n’est pas la seule menace, et la Faltine affronte des démons qui s’en prennent à elle et à Dormammu également, tout en se défendant face aux contres attaques du roi de la Dimension Noire. C’est comme si les Limbes se défendaient contre toutes les menaces extérieures, contre tout ce qui n’est pas originaire de cette dimension. Elle se défend et constate que son oncle est coriace, sans grande surprise. Elle utilisa alors une incantation plus offensive, les Sept Soleils de Cinnibus, produisant une énorme explosion d’énergie. Et malgré ses efforts, malgré ses contre-attaques, il ne semble pas démordre de son intérêt premier, comme si affronter Clea n'avait absolument aucun intérêt pour lui.

« Leave. Her. Alone. »

Elle reste concentrée sur ce sort qui demande énormément de force et de concentration, tout en surveillant l’état d’Illyana qui – pour l’instant – ne semble pas réagir et semble toujours autant souffrir.

« Please, young one, do something. »

Chuchote-t-elle à elle-même, espérant que son époux parvienne à lui faire reprendre conscience, à la convaincre de se battre d’elle-même. Puis, tout prend une nouvelle tournure, ces Limbes alors si sombres et hostiles changent du tout au tout, et Clea remarque que la jeune femme se ressaisit, finalement débarrassée des chaînes. La dimension devient incontrôlable, ne répondant qu’aux exigences d’Illyana, reine des Limbes. Elle est alors témoin de la rage de la jeune mutante dont l’épée et l’armure font d’elle une entité complètement différente de la pauvre jeune fille possédée qu’elle a retrouvée avec son époux quelques temps plus tôt. Elle n’agit pas, bien trop concentrée à ne pas être une victime de cette dimension encore trop hostile, mais le coup de la Soul Sword n’atteint pas Dormammu, alors la Faltine se jette sans réfléchir jusqu’à la mutante pour tenter de la protéger, mais c’est une toute autre entité qui se présente devant elle, les yeux rouges, deux cornes immenses. Clea reste sans voix devant tout cela, réalisant que la mutante a un potentiel bien plus accru que ce qu’elle imaginait et qu’il est hors de question que Dormammu ne s’empare d’elle pour son bien à elle, et pour le bien de toutes les dimensions. Elle se tourne vers les deux sorciers, ne distinguant pas ses alliés de ses ennemis, de la même manière que les Limbes elles-mêmes, comme si elle était à présent une incarnation des Limbes, ne faisant qu’un avec la dimension qui l’entoure – une faculté qui ne peut que rendre envieux toute personne avide de pouvoir suprême tel que Dormammu pour ne citer que lui. Finalement, l’enfant s’effondre, épuisée, impuissante, demandant de l’aide.

« I can try to hold Him back for you, Stephen. »

Elle s’avance, lévitant dans les airs, exécutant des gestes précis tout en prononçant les mots d’une incantation qu’elle connaît bien pour avoir été utilisée sur elle par le passé.

« Your hell will be cold within the Icy Tendrils of Ikthalon ! »

La présence de Dormammu, imposante et titanesque mais incomplète se retrouve alors enfermée dans un amas de glace, l’immobilisant et permettant alors de gagner le temps qu’il faut.

« Do what you must, my love. We need to take her back to the Sanctum as soon as possible. »

Clea s’était vidée de presque toute son énergie à essayer de contenir Dormammu. S’il n’était pas complètement présent, il demeurait puissant malgré tout, et la Faltine était déjà affaiblie par son état actuel. Ses genoux lâchent, impuissants, incapables de supporter le corps pourtant si frêle de la sorcière. Elle se retrouve alors au sol, venant machinalement serrer le corps de la jeune mutante contre elle, comme une mère tenterait de rassurer sa propre enfant.

Ⓒslytbitch.

Save me from
the nothing i've become

@Illyana N. Rasputin
@Clea Strange

La situation était critique, mais je persistais à maîtriser comme toujours toute émotion pouvant entraver mon efficience maladivement obsessionnelle. Mes iris perçants et animés par la concentration, l'espoir et l'exigence, ne quittaient pas une seconde la jeune mutante. En parallèle, ma connexion télépathique établie avec Clea me permettait de suivre en simultanée son combat contre son oncle. J'aurais souris en percevant ses phrases provocatrices à l'égard du Terrible, si je n'avais pas été concentré sur ma propre tâche de mon côté. Le soulagement de voir Illyana reprendre le contrôle ne dura cependant qu'une fraction de seconde, lorsque je réalisai la rage et l'intention que celle-ci abritait. « Illyana, NO ! » m'exclamai-je en tentant aussitôt de l'attraper par le bras. En vain. Rapide et furieuse, elle s'élança vers Dormammu, immensément imposant, son armure infernale se formant sur sa silhouette jusqu'alors vaincue et frêle. Le passage à l'extrême opposé était aussi fulgurant qu'impressionnant, remodelant les Limbes à sa seule volonté, brandissant la Soulsword droit vers le Terrible sans une once de peur, bien au contraire.

En cet instant tout pouvait basculer et ce pour le pire, au vu de l'agissement inconsidéré de la jeune mutante qui courrait à sa perte en pensant avoir le dessus ici contre lui si aisément. J'avais bondis à sa suite, lévitant tout en frappant tout démon sur mon passage, mais le choc de son attaque me poussa à atterrir auprès de Clea, prise de court elle aussi. Le coup échoue, et le cri déchirant d'Illyana figea tous les démons alentours le temps de quelques instants salvateurs. Mon regard se reporte instantanément sur elle, en proie à une transformation forcée en Darkchylde, ce qui n'annonçait clairement rien de bon. Dormammu ricanait déjà de sa victoire, ayant provoqué ce qu'il voulait en provoquant précisément son ego à elle et la réaction qui en avait suivi.

« Help... me. » La compassion que je tentais de museler comme toute émotion perturbatrice, fut pourtant celle qui me fit rager intérieurement, voulant mettre fin à tout prix à cette douleur qui l'abattait littéralement. Un regard vers Clea et nous nous comprîmes. Elle prit les devants pour le contenir et m'offrir une fois encore, du temps, pour sauver la jeune magicienne possédée, brisée, en souffrance. Une souffrance qui déchirait les Limbes et faisait vibrer le sol, les démons eux-mêmes, presque tangible au point de nous heurter nous aussi si nous n'avions pas les Boucliers de Seraphim pour nous en prémunir. Toute la dimension était en proie au chaos du duel entre deux entités surpuissantes : la Reine brisée et incontrôlable, et son challenger, déjà Roi d'une autre Dimension non moins chaotique, bien plus expérimenté, en parfait contrôle de sa puissance, et fourbe comme jamais. Je lévitai jusqu'à Illyana tombée au sol tandis que Clea invoquait les Glaces d'Ikthalon pour immobiliser son oncle, dans une attaque implacable.

« It will hurt. But you left me no choice. I am sorry, » murmurai-je à Illyana, brandissant l'Oeil d'Agamotto devant elle tout en invoquant certains de ses nombreux pouvoirs avec fermeté et précision. La situation était urgente et Clea ne tiendrait pas éternellement. Désormais, outre Dormammu, Darkchylde devait aussi être combattu. Un tel être, sans la force morale et physique d'être contenu, comme Illyana se devrait de l'avoir à terme sous peine d'en être l'esclave, ne pouvait être laissé libre d'une manière si imprévue et destructrice, même au coeur des Limbes. L'Oeil se mit à scintiller avec puissance, et j'en dirigeai le faisceau sur la jeune femme, forçant l'âme du Darkchylde à souffrir sous son pouvoir. « Now is not your time, Darkchylde. Give up your control over your host, right now, or face the Binding Light of the All-Seeing Eye of Agamotto ! » déclarai-je, tenant ma posture malgré les hurlements de l'enfant. Le Démon enragea, voulut ressortir pour faire face à cet affront, mais recula, se tordit de douleur face à la lumière aveuglante et transperçante de l'artefact et du pouvoir que j'infusais au travers.

C'était un pari risqué mais déjà fait maintes fois dans ma longue "carrière" : les démons acceptaient rarement de laisser leur hôte mourir, ce qui les ferait disparaître eux-mêmes. Pire encore, celui-ci était viscéralement lié à elle, qui se retrouvait dépourvue de toute énergie, déjà drainée par la torture de Dormammu et sa propre perte de contrôle. Finalement le Darkchylde disparut, et elle s'écroula totalement, rejointe par Clea toute aussi épuisée d'avoir contenu son oncle. « Do what you must, my love. We need to take her back to the Sanctum as soon as possible. » Les craquèlements du givre se faisaient de plus en plus audibles et bientôt Dormammu serait libre de nouveau. J'acquiesçai et tendis les mains pour les envelopper toutes deux. « In the name of the Eternal Vishanti, grant me the Crimson Circle of Cyttorak ! » invoquai-je, la Cape se soulevant sous les effluves d'énergie rouge qui formèrent un pentagramme mystique au sol et une sphère tout autour des deux femmes. Un sort protecteur et surtout régénérateur, pour stopper leurs pertes d'énergie et permettre à Clea de tenir un peu plus longtemps, au moins pour pouvoir se téléporter elle et la jeune femme de nouveau au Sanctum sans craindre les démons ni Dormammu. Une explosion retentit, fit trembler toute la dimension. Il n'était pas dur de savoir de qui il s'agissait. « Keep it and bring her back to the Sanctum as soon as you are able to. » Je décrochai l'Oeil d'Agamotto de mon torse pour le lui confier afin qu'elle demeure protégée, et Illyana avec, même d'elle-même et du Darkchylde. Mon regard accrocha celui de Clea tandis que je sortais du cercle. Ne m'attends pas. Tout ira bien.

« STRANGE ! » ragea le Terrible, frustré de voir sa proie lui échapper un peu plus, de même que sa nièce plus que nuisible envers sa régence. Aussitôt un énorme poing d'ombre et de flammes s'abattit sur mon champs de force au point d'en exploser le sol sous mes pieds, le bouclier restant intact mais pas l'environnement. Je me retrouvai enseveli sous les gravats enflammés des Limbes, un flot de monstres me suivant dans ma chute pour toujours tenter de me tuer tel un essaim d'insectes enragés.

Ayant bien sûr anticipé, d'où ma sortie du cercle, je ne demeurai pas longtemps enseveli, et ressortis brusquement de terre en grandissant, et grandissant encore, sous forme de flots d'énergie mystique recréant mon apparence à la même échelle imposante que mon adversaire. Il avait réussi à m'énerver, et je profitai de l'effet de mon agrandissement surprise pour aussitôt saisir sa gorge dans l'une de mes mains. « ARE YOU REALLY WILLING TO STAND UP A FIGHT AGAINST ME HERE AND NOW DORMAMMU ? They're out of your reach and you're not even in your own dimension to have the slightest chance to win ! » fis-je d'une voix caverneuse à en faire trembler toutes créatures autour, menaçant, prêt à un déferlement de puissance s'il le fallait. Il ragea, saisit mon poignet pour tenter de défaire mon emprise, faisant rugir les flammes de Faltine tout autour de son être, sans que cela ne me fasse reculer, enveloppé de pure énergie au centre même de ce moi gigantesque. Pour toute réponse je tendis la main et matérialisai la Hache d'Angarruumus à une taille proportionnelle à la nôtre, pour mieux l'abattre en travers de son torse et le faire reculer de plusieurs pas.

« By trespassing your dimension's borders and assaulting a young girl from mine, you broke our Agreement and just granted me the absolute right to confront you... and BEAT THE HELL OUT OF YOU just like I always did, you despicable idiot ! So hear me well when I say that I will not spare my powers to send you back from where you come from, SO WEAKENED that Clea will just have to grab the crown from your head and give your weakened corpse to the Mindless Ones ! » Si Dormammu avait su provoquer l'ego d'Illyana pour la faire foncer tête baissée et déclencher le Darkchylde exprès pour mieux la manipuler, il n'était pas le seul à maîtriser l'art de la provocation. A vrai dire, j'excellais dans ce domaine, et il suffit de voir avec dans quelle fureur le régent de la Dark Dimension entra pour le savoir. Le combat fut drastique, les démons des Limbes tentant simultanément de grimper sur nos êtres énergétiques pour nous attaquer, s'autodétruisant pour la plupart dans leur action. Autour de moi, les Principats invoqués alimentaient mes pouvoirs sans limite.

Parler de Clea, du trône, de son incapacité à lui à la tenir en échec permanent, et le simple fait de me voir encore dressé sur sa route, cocktail explosif pour un être tel que lui. Contrairement à lui, j'avais peu subi jusqu'à présent et avais encore une bonne partie de ma puissance. Lui en revanche, avait subi les attaques aussi puissantes que les siennes, de la part de Clea, et celle d'Illyana, quand bien même de courte durée. Le tout hors de sa dimension de prédilection, ce qui le rendait moins puissant. Il ne pouvait gagner, et il le savait, malgré toute son arrogance. Tout comme je savais qu'un tel duel, non prévu, non anticipé, n'était pas pour autant désirable pour moi. Fracturer les Limbes jusqu'à leur essence et risquer de les voir se déverser dans le multiverse était un risque croissant au fur et à mesure que nous nous affrontions. « Illyana Rasputin is under our protection now ! SO KNOW YOUR PLACE AND LEAVE THIS REALM AND THIS CHILD FOREVER ! »

Soudain, à ces mots, tout se figea dans un tourbillon suspendu autour de nous, et je sentis l'emprise du Terrible cesser sur mon avatar de combat. Un sourire narquois se vit dans les flammes Faltine de son visage et il s'évapora brusquement pour atterrir à une forme de taille humaine, tandis que les Limbes perdaient de nouveau de leurs flammes et couleurs au profit des ténèbres présents avant notre arrivée du seul fait de Dormmamu l'Usurpateur. Il gangrénait les lieux, et l'évanouissement de la Reine des Limbes lui permettait de reprendre son pouvoir de domination. Comprenant le message, je le fusillai du regard et fis de même, me retrouvant face à lui de nouveau sous ma véritable taille.

« Oh, Sorcerer... won't you ever learn ? » sourit-il. « There are forces that no mentor nor tutelage can bend. Especially forces superior to yours. I thought you had understood that with your last apprentice... your last failure... » Wanda. Evidemment. Immobile, je savais ce qu'il faisait. J'étais habitué désormais à ces épreuves de force, et ensuite morales. « Your words have no impact on me Dormammu. » Mais il s'en ficha tout autant en retour, commençant à marcher en cercle autour de moi. Dans mon dos, mains croisées, je tenais toujours fermement la Hache, prêt à répliquer en cas de coup en traître. Mes yeux sévères ne le quittaient pas un seul instant. « What do you think will happen when you fail her too, Strange ? When you fail them, too, actually. Two potential Queens of two of the most powerful and unstable dimensions in existence... depending on your guidance... when we see what your last protegee caused to billions of lives in only one dimension, what will it be when it will be them two ? » Son ricanement s'intensifia. « Let's face it. They're both weak. Rasputin will cause chaos by trying to rule forces that she can't even understand or control. And my niece... is powerful indeed, but so weak inside. They're both due to fail. And you know it. You could have helped Clea from the beginning, in many ways. You're the Sorcerer Supreme that bypasses natural laws and tricks the system to his will more times than any other mystic being before. But you didn't. And we both know why. »

« Absolute power corrupts. You know it more than well. » « Clea already ruled. She remained who she was. She's stronger than me, and anyone I know when it comes to soul corruption. » « Are you sure of that ? Deeply, sure of that ? You who are blinded by your marriage bonds and was ignored by her in favor of the Crown, you who ignores what kind of compromising decisions she's able to take to beat me... Because, that is precisely the point. My niece is so good, so generous - le dédain était plus que perceptible - that she can't be a proper ruler. Ruling will consume her alive. And as you can't be by her side if she gets the throne again... what if you die and she loses faith and hope to only become a cold-hearted tyrant at war against everything ? What if she falls in love with another one... who drives her on darker paths without her knowing... Corruption has so many, many forms... » D'un geste de la main, des flammes firent apparaître des illusions un peu trop réalistes. La salle du trône de la Dark Dimension. Rhal. Clea. Bien d'autres choses encore. Je ne répondis rien. Je restai hermétique, forçant mon âme à demeurer vide de tout ressenti.

Du moins j'essayais. Si voir Clea dans les bras de Rhal était une chose que j'étais parvenu à m'infliger tout seul durant les trois années de séparation, et à laquelle j'étais préparé et plus enclin à résister, la vision en revanche de celle-ci sur le trône, impétueuse, et tyrannique, le regard aussi sombre et froid que les ennemis qu'elle combattait aujourd'hui, était bien plus perturbant. « Go to your point, Dormammu. You're annoying and your little manipulations don't work on me, you should know it. I have absolute faith in Clea. And Illyana as well. She will learn. She will learn how to prove you wrong. It's a matter of time before Clea kicks down your ass properly believe me, » déclarai-je, dans mon éternelle posture droite et observatrice, bien que sur le qui-vive derrière cette façade sereine et en contrôle de la situation. « Don't pretend. Not to me. The will to do good, and causing evil instead, is all around them. You know it, because it is your job, to know. To anticipate. To prevent. » Il tendit une main d'un côté, Clea régnant sans coeur sur la Dark Dimension, et de l'autre main, dévoila Illyana, sous sa forme Darkchylde, sourire mauvais aux lèvres, dans les Limbes se répandant dans d'autres dimensions pour les conquérir.

« Only a true ruler can control and bend those dimensions to his will, without allowing the contrary to happen. » « Let me guess, you are this perfect ruler, » raillai-je, cynique, mais sans un seul sourire, bien trop sérieux - et au fond, inquiet - pour cela. « Indeed. And you and I could make a Deal, Sorcerer. » « You're predictable. You can't win so you try to make a deal. » « Yet you're still here, listening, talking, to me. » Silence. Il s'arrêta de marcher pour me faire face à quelques mètres toujours en signe de trève par la distance. « As we tend to be enemies for eternity, we could as well find a new form of agreement that would benefit each side and spare us countless pointless fights and energy. You persuade Clea to give up her claim for the Crown of the Dark Dimension. You're the only one who could convince her, through those stupid sentiments of yours. And you do the same with Rasputin regarding the Limbo. In return, I make another Deal with you : I will not make any attempt to conquer, or harm, the Earth Dimension and its people as long as they're in it, for the entire time of my ruling on those dimensions. I have enough other realms to conquer to leave yours alone for good. »

Ma main se crispa sur le manche de la Hache... et de l'autre artefact invisible que je tenais caché dans mon dos en parallèle du premier, hors de vue du Terrible car plus petit. « Think about it, Sorcerer. They're more important than you are, but their fate is somehow partly in your hands. You could spare both of them many, many harmful situations. Even death. Give them a chance to live a happier life. Give yourself a chance to live with your wife. Free the child from a burden that will bury her alive... and many lives with her. With them. » Je le fixai sombrement. Dire que ses mots ne trouvaient pas de résonnance en moi serait mentir. Mais je n'étais pas assez naïf pour y croire. J'avais bien trop d'expérience pour cela. « You don't get it, do you ? Even if I wanted, I couldn't fulfill your requirements. Clea and Illyana are free to decide their path by themselves. The time when I tried to force her to do what I thought what good for her, is over for decades. You're not as well informed as you used to be. You're actually as powerless as your poor attempt to corrput me with this silly deal of yours, » rétorquai-je posément mais avec subtile provocation bien sûr. Juste assez pour le pousser à briser son propre calme que je savais illusoire. Il me bondit dessus et je brandis devant moi la Hache, certes, mais surtout la Baguette de Watoomb. L'impact repoussa instantanément Dormammu redevenu immense, mais la Baguette fit son oeuvre et ne lâcha plus l'énergie du Terrible, continuant de l'absorber malgré lui, et malgré ses rugissement tonitruants. « Anticipating... Like you said, this is my job. Thanks for the energy. » Je commandai au bâton de cesser l'absorption pour la réexpulser aussitôt sur son propriétaire, ce qui le projeta au loin avec fracas. Saisissant l'opportunité, j'invoquai les Vents de Watoomb pour m'envelopper de bourrasques mystiques qui me téléportèrent hors des Limbes.

* * * * * * * * * * *

Je m'écroulai un genoux à terre sur le parquet du Sanctum, épuisé mais pas assez pour en tomber inconscient. Bien que nauséeux de tous ces efforts, et blessé par diverses brûlures mystiques et hématomes tolérables, je me relevai pour trouver Clea et Illyana dans la chambre protégée, qui avait subi de nouveau dégâts au sein de ses protections. Preuve que les conflits dans les Limbes avaient transgressé jusque dans cette réalité où se trouvait le corps réel de leur reine possédée. « My love, you're alright ? » m'inquiétai-je en prenant Clea dans mes bras, ma main trouvant sa joue peu après pour mieux la regarder et m'assurer qu'elle n'avait rien de grave, hormis quelques blessures et épuisements inévitables. J'avais eu peur pour elle bien trop de fois durant cette épreuve pour les compter, et je pouvais enfin cesser de refouler ces émotions naturelles. Mon front trouva le sien, le temps de quelques secondes de quiétude enfin retrouvée, la sentant affaiblie. « By the Vishanti I am so glad you were back and by my side for this. You hold Him back and saved her. Let me handle this now, you need to heal and rest too. » Sans elle, il m'aurait été impossible d'avoir les marges de manoeuvres nécessaires pour sauver la jeune femme. Avoir affaibli Dormammu avant mon combat m'avait aussi permis d'avoir l'avantage, alors même qu'elle-même était, comme son oncle, moins puissante hors de sa dimension native. Pourtant elle lui avait tenu tête, comme j'avais su qu'elle le ferait. Si le Terrible avait tenté cela durant les trois années de son absence, qui sait si j'aurais été capable de sauver Illyana de son emprise, seul contre lui et toutes les Limbes. « How about her ? How is she ? » demandai-je à Wong en regardant Illyana. Wong était auprès d'elle, à lui prodiguer des soins supplémentaires plus élémentaires après ceux de Clea.

« This room is destroyed and cursed with dark energy that you both will have to fix. Clea stablized her but we should bring her in a better room to allow her to recover properly. She's definitely a powerful one... » J'acquiesçai et, malgré mon état de fatigue, la pris dans mes bras, ce qui me demandait moins d'énergie que d'invoquer un sort de lévitation en cet instant. « Alright, little one... we have much, much work that lies ahead... for the three of us... » murmurai-je en traversant l'étage pour la déposer dans le lit d'une autre chambre libre et saine de toute mauvaise onde mystique. Je m'appliquai à la couvrir d'une sphère de régénération pour poursuivre les bienfaits des enchantements de Clea et de Wong, puis je la laissai se remettre. Je fermai la porte et m'en allai retrouver ma propre chambre et surtout Clea, déposant les artefacts sur leurs socles en passant devant sur mon chemin.

« Still not resting ? So stubborn... » souris-je en rejoignant Clea. « Let me... » murmurai-je en approchant d'elle pour prendre doucement les linges imbibés d'onguents guérisseurs que Wong avait préparé en vu de notre retour, habitué à nous voir revenir abimés de nos urgences. M'asseyant auprès d'elle, j'appliquai le tissu sur ses blessures, formulant mentalement les sortilèges réparateurs qui allaient avec. Un silence revenu appréciable comme jamais après ce chaos. Tout ce que je savais, c'est que j'étais soulagé qu'elle aille bien. Je cédai donc sans mal à l'envie de l'embrasser doucement le temps d'un instant entre deux guérisons, juste parce que je l'aimais, et que j'avais peur pour elle, comme pour nous, pour bien des raisons autres que les dangers de mort. Des raisons, des vérités, énoncées dont elle ignorait tout et dont la culpabilité aurait tout le temps de me rattraper après notre sommeil réparateur bien mérité.

bring me to life

⋅ ⋅ ⋅ ⋅ wake me up inside, call my name and save me from the dark. bid my blood to run, before i come undone. save me from the nothing i've become.

(( ft @stephen v. strange & @clea strange ))

music ► Les batailles grondent, autant autour de toi que dans ta propre psyché. Tu mènes l’assaut, face au Darkchylde, pour permettre au sorcier à la cape consciente de profiter de l’ouverture que tu lui offres. Il a su provoquer l’once d’espoir nécessaire à ce que tu puisses mener cette guerre interne, pour te défaire de l’emprise du Démon. Si le contact avec l’entité a permis au Darkchylde de prendre le dessus, tu couves cet espoir grâce aux dernières énergies que tu conserves précieusement, faisant appel à un second souffle de ton esprit. Ta hargne ne peut t’être enlevée, tant tu en fais preuve quotidiennement, aussi têtue que combattive que tu es. Tu te prépares à la souffrance, celle nécessaire à vaincre toute entité magique, démoniaque qui plus est. Tu consacres la puissance des parts restantes de ton âme, pour brider la puissance de l’entité qui sommeille en toi, et qui s’exprime en cet instant. Si tu étais enchaînée un peu plus tôt, tu t’attèles à désormais enchaîner l’enfant sombre, pour empêcher toute action, tout mouvement. Les hurlements qui émanent de ta cage thoracique mêlent la voix brisée du démon à celle de la sorcière, ta détresse s’exprimant. La souffrance causée par l’œil d’Agamotto est bien supérieure à celle précédemment infligée et ressentie. Tu sentais à la fois ton âme se défaire, se scinder plus qu’elle ne l’était déjà, et la rédemption pointer le bout de son nez, par un surplus de lumière venant se propager dans ton corps. L’épuisement se fait instantané, et tout ton être s’écroule, la lumière disparaissant aussitôt.

***

Un sursaut, qui accentue les maux de tête inconscients jusqu’alors. Ton regard s’évertue à se concentrer de manière à ce que tu puisses capter l’environnement. Une faible lumière vient transpercer les rideaux de la pièce, que tu ne parviens à reconnaître. Cela ne ressemble pas à l’Institut, ni quelconque lieu déjà exploré. Tes pensées s’affolent, tu tentes de retrouver le souvenir des derniers instants, avant ce sommeil dont tu t’extirpes. Toute notion de temps t’échappe, tout comme l’espace. Rien de bien clair ne parvient à ton esprit, composé présentement d’amas d’images floues. Par pur réflexe, tu cherches instinctivement ton épée – qui désormais est constamment matérialisée, pour une raison qui t’est inconnue. La panique te gagne lorsque tu ne parviens pas à la repérer. Tu t’extirpes aussitôt des draps blancs immaculés pour quitter la pièce, le froid du sol t’arrachant un frisson. Les lieux sont non sans rappeler le style de l’Institut – le véritable. Aux aguets, tu vérifies chaque recoin, ta tête enchaînant les rotations, à l’affut de toute activité.

Le bois du sol craquèle légèrement sous tes pas, et au détour d’un couloir, tu tombes nez à nez avec… « What the??? », un chien fantomatique, tentant de prendre un air effrayant. Tu le dévisages un instant, la tête légèrement penchée sur le côté, et un sourcil arqué. « Kurt is scarrier than you, stop doing this you look dummy. », lâches-tu alors, l’animal cessant de prendre cette allure ridicule. Il tourne alors les pattes, et tu te décides à le suivre. « Wait! Where am i, dummy? », tentes-tu de questionner, alors que tu te retrouves subitement nez-à-nez avec les sorciers t’ayant extirpé de là. « Great… Just tell me where my sword is and i’ll get back to the institute. Appreciate the help, blablabla. And the care, blabla. And see ya never. Bla. », lâches-tu, bras croisés et un air dédaigneux sur le visage. Tes poumons se remplissent d’air, toute patience désormais inexistante – non pas que tu en ais une grande quantité en réserve. « My sword? I’m still waiting. I don’t like waiting. You should tell me or… », tu envisages la pièce du regard, avant de tomber sur une soudaine idée. « Or i send the bald one to Limbo. », lâches-tu, accompagnant tes mots d’un geste du menton. Un disque apparaît sous tes pieds, te transportant alors jusque derrière l’homme ciblé. Tu mets la main sur son épaule, prête à vous faire traverser tous deux le portail.

» The way it was || ft. Clea Strange
» Kick ass, save lives, run away, repeat ft. Molly Hayes
» Stephen V. Strange || Trust me, i'm a doctor
» clea ☽ show no fear for she may fade away
» clea ☽ whatever you lack in talent, you make up for in confidence.