Scared about everything that happened to us. ((Marcus & Orphéa))

Orphéa semblait avoir oublié la dernière fois que Marcus et elle avait eu une réelle conversation, ses souvenirs semblaient être trouble, tellement de choses s’étaient passés entre aujourd’hui et « hier » qu’elle ne savait plus rien. La seule chose qu’elle n’avait jamais réussi à oublier fût le début de leur fin, Orphéa savait pertinemment qu’elle avait provoqué tout cela en ayant peur de tout ce qui s’était passé à l’époque et pourtant elle n’avait pas réussi à empêcher celle-ci de prendre le dessus, de lui bouffer la vie. Mais c’était lui, son ami, son meilleur ami sans aucun doute, la jeune femme l’avait toujours connu et pour l’A-Day semblait avoir tout changé, elle savait qu’il avait changé mais elle ne savait pas ce que ces changements allaient provoquer sur leurs vies ; voilà ce qui l’a terrifié vraiment.

Depuis elle avait changé, elle voulait changer, elle avait fait en sorte que ses connaissances en médecine puisse être utilisé pour la bonne cause, ce n’était pas parfait, mais c’était déjà un début pour sa rédemption tant voulu. Sa vie en général n’avait pas tant changé que ça, mais dès qu’elle se faisait appeler, Orphéa y allait avec toute la volonté du monde. Sa vie avait presque repris un cours normal, et maintenant il ne manquait que Marcus pour que tout soit parfait.

C’était avec un simple SMS qu’elle avait contacté son ami d’enfance, ne se sentant pas prête à entendre la voix de celui-ci, probablement car la New-Yorkaise se connaissait et savait que si elle l’entendait elle craquerait, finirait en larmes. Un message lui demandant s’il acceptait de la voir, s’ils pouvaient parler de tout ce qui se passait ; et à la fin de celui-ci se trouvait une date et une adresse d’un petit café qu’elle avait découvert en se promenant dans les rues de New-York, café qu’elle trouvait toujours apaisant dans son esprit ; et au vu de la situation c’était ce dont elle avait besoin. Orphéa avait besoin de sortir, d’aller voir ailleurs et si tout se passait bien ils pourraient se promener ou une activité de ce style.

Finalement le jour J était arrivé, Oprhéa était installée sur une des chaises du café dans un des recoins, là où ils pourraient parler en toute liberté sans avoir peur d’être entendu, ils verraient tout mais seraient cachés du monde et ça semblait presque parfait comme choix. Elle l’attendait sagement, sa jambe bougeait nerveusement, le stress de la rencontre sans aucun doute, Orphéa patientait en attendant de voir le visage familier de Marcus passer la porte, du moins elle espérait que celui-ci vienne, elle comprendrait s’il avait décidé que non ; après tout, le comportement de l’infirmière n’avait pas été au meilleur de ce qu’elle aurait pu.

Elle trempa ses lèvres dans sa boisson à base de thé, levant les yeux à chaque fois qu’elle entendait le tintement de la porte du café.

Orphéa ressentait beaucoup de choses, de la peur, de l’appréhension… Une boule au ventre, sa gorge se serrait un peu plus à chaque instant, ne sachant aucunement comment la situation allait tourner. Du bout des doigts, la jeune femme tapotait nerveusement sur la table. Ses yeux se posaient partout, sur tout les visages du café, une part de Orphéa espérait qu’elle avait fait le bon choix en proposant à Marcus de venir ici, que personne ne les entendrait, que tout irait pour le mieux. Elle espérait… Au final, l’espoir est tout ce qui lui restait. Plus elle y pensait, plus elle réalisait que ce n’était rien, le peu d’espoir que la jeune femme avait sur ce qui allait avec Marcus était comparable à un simple grain de poussière, ce qui était en réalité très ridicule vu ainsi. Mais elle voulait y croire, elle voulait le voir, se faire pardonner, elle voulait beaucoup de choses sans trouver les mots à mettre dessus.

Sans même qu’elle ne réalise, il était là, devant elle. Un léger sourire était en train de se dessiner sur son visage légèrement cernées, depuis qu’elle aidait à son travail mais également à And-Hill, le sommeil n’était pas quelque chose qu’elle connaissait vraiment, au final, c’était sa façon de se punir pour tout ce qu’elle avait fait, une part d’elle ressentait ce besoin de punition, Orphéa avait bien changé en quelques mois, elle n’était plus qui elle était, cette personne pleine de vie, rempli d’espoir et d’amour. Tout avait changé. Mais il était là ; et quelque chose en Orphéa était en train de changer, l’espoir qui semblait presque inexistant, grandissait seconde par seconde. Il était là, la New-Yorkaise se retenait de lui attraper la main, d’avoir cette confirmation que Marcus était présent et qu’elle ne rêvait juste pas. « Marcus… Bonjour. » Son prénom glissait sur sa langue, cette sensation de normalité qui lui manquait tant. Une sensation de bonheur, voilà ce qu’elle ressentait sur l’instant présent. Orphéa posa délicatement sa tasse avant de tendre sa main vers la chaise en face d’elle. « N’hésite pas à t’asseoir ! » Elle s’humectait ses lèvres délicatement, étrangement quand elle avait fait son scénario dans sa tête, tout semblait se passer plus facilement qu’actuellement, la jeune femme voulait parler mais aucun mot ne semblait juste.

Ses sourcils se fronçaient de temps en temps, cherchant les mots juste, cherchant la perfection dans ses paroles. Et en un seul instant, ce fut comme si elle vomissait les paroles, des choses incompréhensibles, des excuses, s’embrouillant involontairement dans ce qu’elle voulait dire. Une gorgée de son thé avant de prendre une respiration et de recommencer. « Je suis désolée Marcus, d’avoir disparu ainsi… De ne pas avoir été là quand tu avais besoin de moi. Je n’ai pas été l’amie que tu mérites, je ne sais pas comment faire pour que tu puisses un jour me pardonner mais je ferais tout pour que nous retournons comme à l’époque, si tu me l’autorises bien sûr. » Toutes ses paroles étaient sincères, elle s’était mise à découvert, plus aucune défense, le sourire qu’elle avait eu en voyant Marcus avait disparu, remplacé par une certaine tristesse dans son regard. Ses mains autour de la tasse encore chaude, la chaleur la brulant doucement, mais ce n’était pas le soucis principal de Orphéa.