Le ciel nous tombe sur la tête | ft. Orphéa C. Green

Orphéa & Miles

Le ciel nous tombe sur la tête

Quel était le prix de l'anonymat ? En voilà une question diabolique. Jusqu'où était-il prêt à aller ? Qu'était-il prêt à accomplir ? Mais surtout quelle était sa limite ? La véritable question n'était vraiment ce qu'il était en mesure d'accomplir, mais plutôt de ne pas faire. Combien d'âme, combien de personnes était-il prêt à sacrifier pour conserver son identité secrète ? L'intérêt dépassait plus que la simple volonté de protéger ses proches et les personnes qu'il aimait, pour la simple et bonne raison qu'il n'en avait plus à l'heure actuelle. Il n'existait que deux possibilités, sauver un nombre de vies limitées à un temps x pour ne plus pouvoir en sauver par la suite ou bien sacrifier ces vies sur l'autel de l'anonymat à ce dis temps x pour pouvoir en sauver plus dans le futur. La première solution signifiait l'incapacité de pouvoir en sauver plus tard et possiblement de souffrir de nombreuses années dans un laboratoire de l'aim avant de de rendre l'âme de la plus lamentable des façons possible. Tandis que la seconde signifiait laisser des innocents mourir passivement sur la simple base d'une possibilité, d'une hypothèse. Cette limite lui était inconnue, pourtant il savait qu'elle existait, qu'elle se tapissait quelque part en lui. Comment savoir quand il l'atteindrait ? C'était sans doute comme savoir quand viendrait sa propre mort.

Sans doute que cela aurait pu arriver à n'importe quel autre moment, à n'importe quel autre endroit, à n'importe qui d'autre. Mais comme tout ce qui lui tombait dessus depuis qu'il s'était fait mordre par cette araignée, c'était sur lui que cela tombait. A croire qu'en plus de lui donner des pouvoirs faisant de lui un inhumain, il avait obtenu la capacité de s'attirer les plus formidables emmerdes que le monde ait pu connaître. Le fait est qu'à l'heure actuelle, c'était lui qui se retrouvait sous des tonnes de béton et de métal. Sans doute que quelqu'un avait mal fait son travail, un ingénieur, un architecte, un maçon, qui sait et puis à quoi bon rejeter la faute. Miles se trouvait sous un immeuble en construction qui était à cet instant plus en déconstruction qu'autre chose. Ce n'était certainement pas la position la plus agréable. Toute sa force physique, tout ces reflexes, n'avaient été d'aucune aide pour se sortir de cette affaire. Dans un bref élan de lucidité, il avait tenté de s'en sortir. Sans y parvenir, avant de sombrer de nouveau dans l'obscurité.

De bref instants de lumière, des visions tout au plus où il peinait à ouvrir les yeux. Les flashs se succédaient, accompagnés de quelques sons, parfois sourds, parfois stridents. Quand il finit par rouvrir les yeux, il était de nouveau allongé, mais il ne se trouvait plus sous les gravas, mais sur un lit. Ce dernier était à peu près aussi confortable que son inconfortable pieu d'appartement délabré dans le Bronx. Son regard paniqué se posa au quatre coin de la pièce, il tenta tant bien que mal d'analyser la situation. S'il paraissait évident aux yeux de n'importe qui qu'il se trouvait dans un hôpital, à ce moment là, c'était une chose bien compliqué à comprendre avec les quelques contusions crâniennes qu'il avait. Son attention se porta instinctivement sur la porte d'entrée de la pièce lorsque cette dernière s'ouvrit. Sans plus de politesse et la voix un brin paniqué par la situation il lança à qui voulait bien l'entendre. "Où est-ce que j'suis ? Qu'est ce que je fais là ? T'es qui ?"