Flashback - behind the mask (Loki)

♛ Behind the mask

Do you have the time, To listen to me whine,About nothing and everything, All at once, I am one of those , Melodramatic fools, Neurotic to the bone, No doubt about it

@Loki Laufeyson - juin 2017
Brenda. Donzelle au minois insolent, courbes avantageuses. Un mètre soixante-quinze à minima, des talons à presque dépasser le géant Hulk. Décolleté vertigineux. Pomponnée comme si Halloween se fêtait chaque jour. Rouge à lèvres impeccable et tenues toujours trop courtes pour être décentes. Un personnage au caractère singulier. Friande de ragots, toujours le petit mot pour décrier le voisin de bureau. Une perle qui, au niveau organisation et administratif rivalise avec beaucoup. Un as de l’informatique. Une flèche dans son domaine bien que son temps libre ne soit guère la première considération de Sharon, c’est avec ferveur qu’elle lui conte les nombreuses conquêtes sur lesquelles elle tombe. La couleur du poil du chien de son voisin. L’état de la cage d’escalier de son immeuble. La petite anecdote qui va bien sur le nouveau et ce qu’elle fe ferait pour son quatre-heures. Une réelle source d’inspiration pour Carter qui, malgré tout l’amour qu’elle porte à ce côté énigmatique de la belle, lui prête bien des vertus au niveau du SHIELD. Arrivée il y a quelques mois pour travailler sur un nouveau satellite d’observation, ses compétences ne sont plus à revendre. Néanmoins, sa prestance a tendance à détourner de nombreux hommes – et femmes – de leur but initial, la défense du monde. Soit. La blonde et la brune ont appris à dépasser le stade des préjugés. Lorsque l’une est considérée comme trop sévère et même prétentieuse, la seconde ne demeure guère écervelée. Diamant brut qu’il faut creuser afin que la vérité éclate. Brenda a réussi à rentrer dans les petits papiers de l’agent 13 et se trouve même au cœur de certaines confidences de la belle.

Journée maussade qui s’annonce lorsque l’eau claque contre le carreau des locaux du SHIELD. Les températures, pourtant douces en cette saison qui approche de l’été, sont plus froides que d’ordinaire. Brenda, comme à l’accoutume, ne déroge à la règle et se balade en jupe et petit débardeur. Ses épaules ne sont guère couvertes là où Carter en simple tee-shirt et jean observe les données apportées récemment par un autre des membres de l’agence. Sa binôme s’en est allée elle ne s’est où. La pause déjeuner est passée mais Sharon n’a pris le temps d’avaler qu’un simple sandwich trop occupée à lorgner sur les derniers tests du satellite qui devrait bientôt rejoindre l’armada de ceux qui pullulent dans le ciel américain. Faille couverte qui préviendrait de nouvelles attaques ou lubie du SHIELD qui tente d’investir dans la nouvelle technologie. 13 n’est point sûre mais cela semble convenable au regard des rapports. Las, elle repousse ses bras vers l’arrière de son corps dans un bâillement non étouffé. Déformation professionnelle mais elle ne laisse trahir aucune émotion lorsqu’il s’agit de l’agence. Ou de quoi que ce soit d’ailleurs. Ses nuits sont courtes en ce moment et le café devient son seul allié. Levée, elle s’infiltre à l’extérieur, déambule dans les couloirs pour rejoindre la salle de pause. Là, elle se dirige vers la machine à café afin de faire couler l’exquis liquide corsé qui va raviver ses sens. Ainsi équipée, retour à la case départ sans passer par la pause « conversation ». Qu’ils s’accordent des pauses, elle n’est point partisane de la farniente mais préfère assidument agir tel un robot. Probablement plus pertinent. Ou de quoi s’attirer les médisances de plusieurs. Sourire perché sur ses lèvres à cette simple pensée qui ne l’atteint pas.

Ses doigts filent entre ses cheveux et pianotent sur son clavier alors qu’elle donne son avis sur les rapports dès lors étudiés. Le téléphone sonne et une conversation débute, sans grande importance. Au même moment, quelqu’un toque à la porte. Carter d’un signe de la tête, invite l’inconnu à faire irruption dans son espace privé. Jambes droites, pieds contre le sol. Dos appuyé correctement contre son dossier. Air neutre plombant son visage alors qu’elle raccroche. Tête qui s’incline sur le côté lorsque s’avance la silhouette de Brenda. Une Brenda qui d’ordinaire ne prend jamais la peine de frapper. Fronçant les sourcils, la blonde interroge : « Tu as appris les bonnes manières à ce que je vois Brenda ? » Sourire qui s’ensuit transformé presque en rire. Guère des éclats. Minauderie tout au plus. Sharon porte la tasse de café à ses lèvres en ajoutant : « Tu étais longue donc je ne t’ai pas attendue pour la pause café. Je suppose que tu viens encore papoter. Je n’ai pas vraiment le temps en ce moment. A propos de ce que je t’ai confié la dernière fois, j’aimerais que ça reste entre nous. Je sais que je peux te faire confiance mais quand même. Cela ne doit pas sortir de ce bureau. » Chose mystérieuse qu’elle a pu confier à l’autre agente. Secret qui n’en est réellement un mais tout ce qui touche aux affaires de cœur ne doit être perçu comme une faiblesse pour Carter. Que personne ne s’empare de ses faiblesses pour la maîtriser car celle qui maitrise la situation reste la maitresse des actions. Ne jamais faillir. Regard entendu adressé à sa coéquipière et mots qui suivent : « Tu voulais quelque chose en particulier ? »

FB - Behind the Mask @Sharon Carter & Loki Laufeyson

We understand how dangerous a mask can be. We all become what we pretend to be.

Que c’était étrange d’être à nouveau ici. Midgard, la terre des mortels vers laquelle les Dieux, parfois, tournent leur regard. Longtemps, cette civilisation primitive n’a été d’aucune importance pour les Dieux d’Asgard. Mais depuis le dernier passage de Loki sur cet endroit que les Humains appellent la Terre, force fut de constater que les choses avaient évolué. Ce peuple n’était plus aussi primitif que le pensaient les Dieux, du moins certains d’entre eux. Bien sûr, il était toujours aussi aisé pour Loki de corrompre leur esprit faible mais déjà avant 1997, lorsqu’il rencontra des hommes – et même quelques femmes – d’organisations peu recommandables, il s’était dit qu’en apportant sa petite touche finale à l’édifice, Midgard pourrait bel et bien tomber entre ses mains. Il avait alors essayé…et avait cruellement échoué. Et aujourd’hui, en ce mois de juin 2017 selon le calendrier des Humains, il marquait son premier nouveau passage sur Midgard depuis son échec, vingt ans plus tôt, face aux Avengers. Il ne comptait pas vraiment s’éterniser. Cette visite-ci devait être rapide, seulement afin de constater de ses yeux l’état de la Terre, de ses habitants et quelle était leur situation. Ensuite il repartirait pour mieux revenir, quelques mois plus tard mais cette fois pour une durée bien plus longue. Sa dernière visite ayant eu comme destination la ville de New York, c’est tout bonnement là qu’il décida de se rendre…en souvenir du « bon vieux temps ».

Manhattan n’avait pas changé. Toujours aussi grand, toujours aussi peuplé, toujours aussi bruyant. Vêtu d’un costume sombre, Loki se fondit dans la foule et nulle âme ne prêta attention à lui. Tous vaquaient à leurs occupations. Beaucoup se hâtaient vers les bouches de métro ou criaient après un taxi qui ne s’arrêterait de toute façon pas. D’autres avaient les bras chargés de sacs, résultat sans doute d’un shopping frénétique. Et puis il y avait de nombreux touristes qui se prenaient en photo en faisant des poses ridicules devant telle ou telle enseigne ou bâtiment ayant quelque intérêt à leurs yeux. Loki passa près d’un groupe de jeunes, probablement en sortie scolaire vu qu’ils venaient juste de descendre d’un bus avec leur enseignant. Bras croisés de l’autre côté de la rue, Loki les observa un instant sans leur accorder plus d’intérêt que cela puis il décida de traverser la rue, ignorant royalement les idiots qui lui claxonnaient et le pressaient de « bouger son cul de là ». Heureusement pour toi, je ne suis que de passage pensa Loki en finissant de traverser tranquillement la rue tandis que l’autre redémarrait en faisant crisser les pneus de son véhicule sur le bitume. L’observant partir, Loki claqua des doigts et entendit un de ses pneus éclater, propulsant le véhicule du type contre d’autres voitures garées le long du trottoir. Les passants s’effrayèrent et il vit sortir un gros type de sa voiture, le front ensanglanté, un peu ébahi et sous le choc de l’accident. Loki eut un rire discret puis se détourna de lui et reporta son attention sur le groupe scolaire. Celui-ci se mit en route vers la droite de la rue, se dirigeant vers un autre bâtiment mais, en passant près de lui, l’un des adolescents lâcha à son camarade :

J’préfèrerais visiter le bâtiment du SHIELD là plutôt que d’aller dans un musée…

Le SHIELD…Les prunelles de Loki pétillèrent de colère à la mention de ces abréviations qu’il connaissait bien pour s’être également battu contre eux en 1997. Lentement, son visage se tourna vers le bâtiment en question et sa curiosité le poussa à marcher vers lui. Il resta sur le grand parvis devant l’entrée du bâtiment avant qu’une voix féminine attira son attention. Accrochée à son téléphone, une jeune femme brune parlait à un débit frénétique à son interlocuteur, un gobelet de café dans la main droite. Soudain, quelques gouttes se mirent à tomber, précédées d’une averse bien plus forte. La brunette se hâta de rentrer mais, entre son téléphone et son café, ses deux mains étaient prises et elle ne put sortir son pass pour entrer dans le bâtiment.

Je peux vous aider peut-être ? lui dit Loki d’une voix charmante en la rejoignant.

La femme tourna les yeux vers lui et il vit ses prunelles s’écarquiller et ses joues rosir en le voyant.

Attends je…je te rappelle, fit-elle précipitamment en raccrochant. Oui vous me sauvez la vie, merci ! dit-elle à son attention en lui tendant son café. Vous avez un rendez-vous ?

Oui mais je suis un peu en avance, prétexta Loki. Où vous avez eu ce café ? J’en prendrais bien un moi aussi en attendant.

Bien sûr ! Venez ! Attendez, je vous ouvre, fit-elle en actionnant le mécanisme électronique de la porte. Suivez-moi, monsieur ? demanda-t-elle en se retournant vers lui, grand sourire aux lèvres.

Laufeyson, répondit-il.

C’est joli, c’est de quelle origine ?

Norvégien.

Les réponses de Loki se faisaient courtes tant il était absorbé par la contemplation du lieu. L’endroit était bourré d’électronique et de caméra de surveillance. Il fallait qu’il change de forme et vite, s’il ne voulait pas attirer l’attention d’un surveillant un peu trop zélé car nul doute que son portrait était dans les fichiers noirs du SHIELD. L’apparence de cette pipelette ferait l’affaire mais encore fallait-il qu’il se débarrasse d’elle. Elle l’entraîna dans une salle de pause à en juger par les machines à boissons, sucreries et aux tables et chaises éparpillées dans la pièce et, par chance, celle-ci était vide. Il n’y avait qu’eux.

Je ne voudrais pas vous déranger Madame ?

Oh appelez-moi Brenda ! répondit-elle en gloussant.

Brenda…vous sembliez avoir fort à faire au téléphone. Je n’ai pas entendu votre conversation mais vous donniez l’air d’avoir quelque chose d’important à régler, dit-il en s’approchant d’elle.

Oh non ne vous en faîtes pas ! C’était juste mon père qui me demandait pour la énième fois si je ne pouvais pas faire sauter une de ses amendes pour mauvais stationnement. Il croit que je bosse pour la police et non pour le SHIELD mais…qu’est-ce que vous…

Shhh, fit Loki, qui se trouvait maintenant juste derrière elle et avait posé ses mains sur ses épaules. Ecoutez-moi Brenda, chuchota-t-il à ses oreilles. Bien que parlant bas, sa voix avait prit des notes douces, suaves et chaudes auxquelles il était difficile de résister et de ne pas y accorder toute son attention. Vous allez rentrer chez vous. Vous prétexterez avoir oublié un rendez-vous médical et vous vous absenterez pour le reste de la journée. Vous avez compris?

Je rentre chez moi…J’ai oublié un rendez-vous médical…Je serai absente toute la journée, répéta-t-elle docilement, hypnotisée.

Bien. Loki lui lâcha les épaules et l’observa quitter la pièce, refermant la porte derrière elle, comme dans un état second. Dès qu’il fut seul, il prit son apparence, attendit une ou deux minutes puis sortit à son tour et alla dans la direction opposée à celle qu’il avait pris en arrivant accompagné de Brenda. Brenda…Elle semblait très connue ici. Beaucoup le saluait, surtout des hommes et à plusieurs occasions, Loki sentit leur regard tomber sur son décolleté ou sur ses longues jambes. Il parcouru ainsi plusieurs couloirs et niveaux avant de tomber sur une porte où son nom était indiqué. Il entra, observa un instant la pièce rempli de papiers, de dossiers et de classeurs – un boulot administratif donc, se dit-il - puis ressortit. Face à son bureau se trouvait une autre porte, fermée, à côté de laquelle se trouvait un petit écriteau indiquant le nom de la personne qui y travaillait : Sharon Carter. Peut-être travaillent-elles ensemble songea Loki. Après tout, elles sont sur le même étage, dans le même couloir et leurs bureaux se font face. Ce serait logique… Levant sa main, Loki frappa deux coups légers puis entra et se retrouva face à une femme blonde, elle aussi au téléphone, mais qui lui fit signe d’entrer sans le voir. Loki entra donc et referma la porte derrière lui. Lorsqu’elle reposa son téléphone, Sharon s’adressa à lui et, effectivement, elles devaient bien se connaître vu comment elle lui parlait et ce qu’elle lui disait.

Ne jamais désespérer ! lança-t-il de la voix féminine de Brenda. Et puis, j’ai entendu que tu étais au téléphone alors j’ai préféré me montrer polie…pour une fois ! rajouta-t-elle en riant plus franchement que le sourire et le rire que lui offrit Sharon. Oui désolé…c’était ENCORE mon père, expliqua-t-elle par rapport à sa longue absence. Il veut ENCORE que je lui fasse sauter une de ses amendes. Je suis bientôt à court d’arguments et d’excuses avec lui…Loki lâcha un soupir ostentatoire puis reprit : T’inquiète pas. Je sais que je parle beaucoup mais je sais aussi quand tenir ma langue !

Loki n’avait pas la moindre idée de ce que c’était que ce « secret » mais comme Sharon lui demandait ce qu’elle venait faire ici, il en profita pour vite changer de sujet avant qu’elle n’en demande davantage au sujet de ce « secret » : Je viens juste de finir de la paperasse et je me suis dit que je pouvais peut-être t’aider ? Ma pauvre t’as vraiment l’air exténué, tu le sais ça ? fit-elle, employant la compassion pour l’amadouer.