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Penchée sur une pile de papiers tous plus inintéressants les uns que les autres, Sif passait le temps du mieux qu'elle le pouvait. Si ces derniers temps, ses journées étaient partagées entre ses activités rebelles et sa gestion de la sécurité d'Asgardia, depuis l'absence de Thor, c'est de toute la cité dont elle devait désormais s'occuper. La lassitude l'avait saisie depuis quelques jours déjà, la laissant tout à fait inefficace face aux tâches importantes qui l'attendaient. Le regard dans le vide, elle jouait distraitement avec le stylo qu'elle tenait entre ses doigts avant qu'un bruit sourd, semblable à claquement contre la porte, la fasse sursauter. Le stylo tomba par terre sans qu'elle ne tente de stopper sa chute et elle se redressa, lissant rapidement sa tenue avant d'ouvrir la porte pour voir ce qu'il se passait. Un soldat attendait patiemment devant elle, l'air tout à fait calme. La déesse ne put s'empêcher de le dévisager, un sourcil haussé, avant de soupirer. « Oui ? Un problème ? » lui demanda-t-elle en croisant ses bras sur sa poitrine. « Lady Sif, vous étiez attendue à l'infirmerie et vous ne vous êtes pas présentée... Voilà une heure qu'ils vous attendent. » L'infirmerie... Elle résista à l'envie de se gifler, à la place, c'est une claque mentale qu'elle s'asséna. Depuis qu'elle devait tout gérer seule, elle avait pris l'initiative de passer dans tous les espaces importants de la cité flottante, histoire de vérifier que tout fonctionnait et surtout, que la population se portait bien. Seulement, elle avait tout fait pour éviter l'infirmerie ces derniers temps, s'échappant avec soin à la confrontation qu'elle devrait avoir avec Sigyn. Sif savait pertinemment que cette dernière s'ennuyait de son mari et qu'elle voulait le retrouver. Ce n'était cependant pas une des priorités de la guerrière, qui préférait se tenir loin de Loki : elle ne se portait que mieux lorsqu'il n'était pas dans les parages à ruser pour leur rendre la vie impossible.
Elle savait qu'elle ne pourrait pas éviter la fille de Freyja indéfiniment, mais la solution de facilité, convaincre tout le monde qu'elle était trop occupée pour prêter attention à l'infirmerie, était si tentante qu'elle avait préféré la saisir sans réellement se poser de questions. Seulement, elle avait promis la veille au soir qu'elle irait leur rendre visite en milieu de matinée pour voir si cette fonction, vitale au bon fonctionnement d'Asgardia, se portait bien. Un petit raclement de gorge sortit l'Ase de ses pensées et elle redressa la tête pour dévisager le soldat, qui l'observait d'un air perplexe, toujours aussi immobile. Elle l'avait un peu oublié, celui-là. « Très bien merci, vous pouvez disposer, je vais m'y rendre. » Le soldat hocha la tête avant de déguerpir sous le regard aiguisé de Sif qui referma la porte d'un geste brusque avant d'observer la pièce à la recherche de son épée. Himmelska était posée près de la table, attendant sagement que sa propriétaire la récupère, chose qu'elle fit ans attendre, nouant sa ceinture autour de sa taille avant de ranger rapidement les papiers jonchant le bureau désorganisé. La guerrière passa une main dans ses longues boucles noires avant de se rendre dans le couloir, fermant soigneusement la porte à clé. Ses pas rapides la guidèrent avec un automatisme déconcertant vers l'infirmerie, le regard dans le vide, la main posée sur le pommeau élégamment décoré de son arme offerte par Odin lui-même. Elle plaqua un sourire sur ses lèvres rosées en voyant plusieurs personnes la saluer avant d'entrer dans l'infirmerie. Son regard sonda la pièce durant quelques secondes et elle repéra tout de suite la longue chevelure blonde de la déesse de la fidélité, qui était assise à une table un peu plus loin.
Détournant rapidement le regard, Sif se tourna vers le médecin en chef qui s'approchait d'elle, soulagé de la voir. « Tout va bien ? » lui demanda-t-elle en haussant un sourcil, curieuse de le voir si enjoué face à sa venue. « Nous vous attendions, Lady Sif. Tout se passe très bien, vous n'avez pas à vous en faire pour nous. » La guerrière hocha la tête, plus raide qu'un piquet, avant de regarder Sigyn s'approcher d'eux du coin de l'œil avant de pousser un lourd soupir. Elle lança un regard au médecin qui s'éloigna pour vaquer à ses occupations avant de rejoindre l'Ase blonde en quelques pas rapides. « Sigyn ! Je suis ravie de te voir. » La déesse avait toujours apprécié Sigyn mais lorsqu'elle s'était mariée à Loki, l'amitié avait cédé sa place à une certaine méfiance : elle était fidèle à son mari, trop d'ailleurs, et Odin seul savait ce qu'elle aurait pu faire par amour pour lui. Cette appréhension face aux futurs actes de la fille de Freyja ne l'empêchait pas de lui parler ou de la motiver à faire face aux différentes absences de Loki, bien au contraire. Mais tout au fond d'elle, Sif ne pouvait s'empêcher de s'en méfier comme de la peste, c'était plus fort qu'elle. Elle était d'ailleurs presque certaine que Sigyn connaissait ses doutes et sa méfiance, mais elle avait le tact de ne rien relever, ce qui soulageait grandement l'Ase brune. « Comment te portes-tu ? »
Pando
Dernière édition par Sif Sylvan le Dim 8 Nov - 15:02, édité 2 fois
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Sujet: Re: against all odds | Sigyn Mar 3 Nov - 19:16
You could come and save me and try to chase the crazy right out of my head
Les jours se ressemblaient, inlassablement. La routine d'Asgardia était simple, rappelant les jours heureux de sa jeunesse à la forteresse des Ases, le mal du pays en plus. Elle aurait pu s'en satisfaire, se contenter du plaisir simple d'une liberté relative, de la présence d'amis et de compagnons d'enfance, de la reconnaissance que lui témoignait ceux qui venaient la voir à l'infirmerie. Prodiguer des soins n'était pas son talent premier: elle ne possédait nulle magie de guérison, nulle compétence de régénération. Mais ce travail, qu'on lui avait donné, avait le mérite de garder son esprit occupé. Lorsqu'elle avait été retrouvée, quelques jours après l'A-Day, elle avait été immédiatement envoyée auprès de son peuple, retrouvant le visage familier de Thor et celui, plus sévère, de Sif à son coté. Depuis des siècles, Sigyn supportait les regards: son mariage n'avait pas fait l'unanimité, loin de là, elle s'était habituée aux oeillades emplies de pitié qui se voulaient, au départ, compatissant, certains ne lui adressaient qu'un air dédaigneux, parfois apeuré et même, aussi étrange qu'il pouvait paraitre, il lui semblait avoir vue quelques mines jalouses. De tout ce temps passé à Asgard en Sa compagnie - ce qui représentait un séjour très court à mesure qu'Odin ne cessait de l'exiler en guise de punition - elle avait ressentie une certaine toute puissance. Qu'importe ce qu'ils pensaient de Loki, elle était sa femme et si, au départ, elle s'était attristée de la fuite soudaine de certaines de ses amies, elle n'avait pu s'empêcher d'aimer la pointe de doute qu'elle avait pu observer dans les regards. Auprès de Loki, elle n'était pas une frêle et fragile déesse. Elle ne pouvait nier avoir aimé ce sentiment de protection que lui apportait Theoric par sa simple présence, mais Loki, lui, l'avait rendue forte par elle même. Il n'était pas un simple bouclier se plaçant entre elle et le reste du monde, il lui avait apprit à y faire face sans trembler. Et cela l'avait chamboulé. Aussi, la routine de l'infirmerie lui semblait bien fade en comparaison de ce qu'elle avait vécue. Sigyn se demandait même si cela n'appartenait pas à une vie passée, tant l'absence du dieu du chaos était symbolisé par ce silence, pesant qui l'entourait. Silence à deux vitesses: personnelle, d'abord, la laissant se languir de lui et regretter qu'il ne lui fasse pas signe de le rejoindre. Social, ensuite, tandis que même son nom commençait à devenir tabou. Nul ne parlait de lui devant elle: pudeur face à sa tristesse, ou crainte de la voir tout quitter pour repartir dans ses recherches effrénées, elle n'aurait su le dire. Mais l'absence se faisait toujours sentir et sous sa facette d'infirmière douce et dévouée, elle se sentait dépérir.
Elle remettait un bandage en place, après avoir vérifié la cicatrisation d'une vilaine plaie, obtenue lors d'un entrainement particulièrement violent du guerrier qui lui faisait face. Ne prêtant garde aux oeillades langoureuses qu'il lui lançait, elle arborait le visage même de l'innocence et de la naïveté, espérant qu'en faisant montre de ne pas saisir les intentions de son patient, celui ci la laisserait en paix. Il n'y en avait d'autre que Lui. Et qu'importe combien de siècle elle passerait seule, il n'y aurait toujours que Lui. « Pas d'entrainement pendant encore une bonne semaine, afin que la plaie ne se rouvre pas. » indiqua-t-elle tandis qu'elle serrait le bandage autour du bras blessé du combattant, l'accrochant avec une épingle à nourrice. « Nettoyez le bien tous les soirs et ne le retirez pas avant d'être repassé nous voir. On n'est jamais à l'abris d'une infection. » ajouta la déesse avant de se relever pour déposer le bol en métal contenant les instruments utilisé sur une petite table où se trouvait un broc d'eau clair et un bol plus grand encore dans lequel elle se lava les mains. « Je n'y manquerai pas. Peut être ... Pourrais-je ... » commença-t-il tandis que, lui tournant le dos, elle levait les yeux au ciel: de toute évidence le message n'avait pas du bien passé. Elle le coupa, se retournant dans un mouvement rapide qui dévoila un sourire aussi innocent que faux. « Je suis sure que mes comparses seront plus qu'enchantée de s'occuper de vous s'il venait à ce qu'il y ait des complications. » ajouta-t-elle en braquant sur lui un regard empreint de froideur qui contrastait avec le sourire radieux qu'elle lui offrait. « Passez une bonne journée. » conclut-elle en le poussant vers l'extérieur, soupirant de soulagement une fois débarrassé du gêneur qui l'empêchait de travailler en paix.
Libérée de son fléau du moment, Sigyn revint auprès d'autres camarades de l'infirmerie, prenant serviette et draps dans ses bras pour refaire les lits libérés un peu plus tôt. Ce jour là, son coeur battait avec une rapidité qui l'étonna: l'angoisse soudaine s'emparait de son âme, la rappelant à la nouvelle de la veille et la visite annoncé de Lady Sif. En d'autres temps, elle s'en serait réjouie, mais depuis quelque temps, les choses étaient plus compliquées. Sif avait cessé de n'être qu'une amie, prenant une place d'importance au sein d'Asgardia, une place qui lui donnait des droits sur ses allées et venues. Les tensions ne pouvaient plus être ignoré et son enveloppe elle même s'inquiétait de la recroiser, ignorant comment elle réagirait en sa présence. Elle entendit, tandis qu'elle remplissait l'une des table de soin de gazes et de d'onguent, des médecins s'inquiéter du retard de la guerrière. Et lorsqu'elle poussa la porte, bien après l'heure de rendez-vous fixé, Sigyn avait presque cru qu'elle ne viendrait plus. Elle ne lui lança qu'un regard avant de reprendre sa pile de linge et de retourner à son travail, ignorant la curiosité qui la tenaillait. Elle parvenait à maintenir son regard droit devant elle lorsque les bruits de pas venant vers elle attirèrent son attention: elle ferma les yeux une seconde, retenant un soupire. « Tu es en retard. » fit-elle remarquer tout en coulant un regard en coin vers la déesse guerrière. « Pour quelqu'un de ton importance, ça fait mauvais genre. » rappela la blonde avant de se tourner finalement vers l'asgardienne. Ne pouvant dissimuler ses réels sentiments, elle désigna de la tête la pièce dans laquelle elles se trouvaient en poussant un soufflement las. « Je passe de délicieux moments à réparer des jambes cassées et à nettoyer du sang. Et toi ? » demanda-t-elle, cherchant à lire sur les traits de la guerrière, si le pouvoir lui apportait de la joie ou de l'épuisement.
Sigyn avait beau être occupée, ça n'empêchait pas Sif de lui parler, loin de là. Cette dernière se rapprocha et vit aisément les muscles de la déesse de la fidélité se tendre, comme si sa présence l'inquiétait. Si elle n'était pas de mauvaise humeur, un sourire narquois aurait presque pu se glisser sur ses lèvres. Seulement, elle n'avait aucune envie de rire ni de plaisanter. « Tu es en retard. » La guerrière ne put s'empêcher d'hausser un sourcil face au reproche que lui faisait Sig. Elle ne l'aurait pas pensé capable de lui mettre son erreur en pleine figure. « Pour quelqu'un de ton importance, ça fait mauvais genre. » Une grimace décora les traits fins de l'Ase qui croisa ses bras sur sa poitrine, plus martiale que jamais. « Merci de me le rappeler, c'est exactement tout ce dont j'avais besoin. » claqua-t-elle en levant les yeux au ciel, toute trace de fausse courtoisie et de joie de la voir envolée. Ce n'était plus la peine de faire semblant, surtout devant la blonde, elle en était bien consciente. Sif savait que prétendre quelque chose qui était faux n'était pas utile : les deux Ases se connaissaient depuis bien trop longtemps pour que Sigyn ne devine pas le mensonge de la brune. « Ne peux-tu pas faire une pause pour me parler ? Le médecin en chef ne t'en voudra pas si tu t'arrêtes, surtout si c'est pour avoir une conversation avec moi. » Plus qu'une demande, c'était plutôt un ordre caché que la déesse formulait, peu encline à voir la blonde travailler alors qu'elle était venue lui parler. Cette conversation n'avait déjà rien d'agréable alors autant qu'elle se termine rapidement.
« Je passe de délicieux moments à réparer des jambes cassées et à nettoyer du sang. Et toi ? » lui répondit Sig en désignant l'infirmerie d'un regard las. La guerrière ne put qu'hausser un sourcil, la toisant d'un regard excédé, toute patience déjà disparue. « Désolée que ce travail ne soit pas à ta hauteur, Sigyn. Il est vrai que mettre les mains dans le sang, pour une femme comme toi, ça ne fait pas très classe. Je dirais même que ça fait mauvais genre. Que dirait Loki s'il te voyait comme ça.... » Un fin sourire moqueur se glissa sur les lèvres de la déesse mais il disparut aussi vite qu'il était apparu lorsqu'elle se mit à réfléchir à comment elle allait. La réponse était très claire : elle n'était pas au mieux de sa forme. Seulement, elle se refusait de le dévoiler à Sigyn : la confiance ne régnait vraiment plus entre elles et Sif avait toujours cette crainte, enfouie sous tout un tas de problèmes, que la déesse de la fidélité informe son mari sur ce qu'il se passait à Asgardia. Sur le départ de Thor, sur sa prise totale de fonction : le nouveau rôle de leader qu'elle endossait dorénavant ne plairait certainement pas à tout le monde et surtout pas à Loki ; sur son état déplorable et son incapacité à fermer un œil de la nuit... Non, elle ne pouvait décemment pas dire tout ça et l'omission était très certainement la meilleure option : Sigyn saurait qu'elle mentait, mais qu'importe, elle faisait ce qu'elle voulait désormais. « Je vais merveilleusement bien, c'est très aimable de ta part de t'en inquiéter, Sig. » Nouveau petit sourire qui disparut plus vite que le battement d'aile d'un colibri.
Lasse de rester debout et bien décidée à faire durer cette conversation, Sif prit volontairement la décision de s'asseoir sur le lit que la blonde venait de refaire, gardant ses prunelles bleutées rivées sur la blonde en face d'elle. Joignant ses mains sur ses genoux croisés, elle plongea son regard dans celui de la déesse à l'apparence de jeune femme. « As-tu des nouvelles de ton... mari ? » lui demanda-t-elle en se retenant d'ajouter tout un tas d'insultes pour qualifier la Dieu de la Malice. Celui-ci demeurait introuvable depuis bien trop longtemps et la guerrière était de plus en plus inquiète à l'idée qu'il prépare un nouveau coup quelque part, à l'abri des regards. Elle ne le connaissait que trop bien : il devait être en train de préparer son nouveau plan machiavélique dans l'ombre et maintenant que son frère d'arme était introuvable, la déesse avait peur qu'il vienne directement à Asgardia. Pas qu'elle le redoute tant que ça, loin de là. Surtout que le Trio Palatin était à ses côtés, mais elle ne voulait pas qu'il vienne mettre son grain de sel dans la mécanique reluisante de la cité volante : la gérer seule était déjà assez compliqué alors si elle devait en plus s'occuper du frère adoptif de Thor, elle n'allait pas s'en sortir. « Si tu sais quelque chose, je te prierais de m'en informer. Le laisser seul dehors est dangereux. » lâcha-t-elle en grimaçant. Nouveau mensonge. Si jamais elle le retrouvait, elle le renverrait à Asgard avec des menottes autour des poignets sans attendre. Mais le dire à Sigyn n'était décidemment pas une bonne idée. Dévoiler ses plans ne faisait pas parti de ce dont elle comptait lui parler aujourd'hui.
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Sujet: against all odds | Sigyn 
