this feels like the end. (( pietro&lorna ))

les mains dans les poches de ton perfecto, tes prunelles vertes observent l’activité de l’hôpital. les ambulances, les médecins, les étudiants, les visiteurs. tu te pinces les lèvres. est-ce que c’est une bonne idée ?
tu sais pas. t’es pas certaine. tu sais même pas la dernière fois qu’tu lui as parlé. mais de l’autre côté, ça sera le seul partant pour t’aider, tu l’sais. le seul en mesure de pouvoir te venir en aide dans cette lutte acharnée que tu t’es lancé, le désir ultime de pouvoir sauver celle qui partage une partie de tes gènes. personne ne t’écoute, personne ne t’aidera. alex tourne trop comme son frère, ton père semble avoir d’autres chats à fouettés et tu peux pas risquer de méler les jumeaux à ça. si ils leur arrive quoi que ça soit, elle t’en voudra, elle te tuera. elle avait déjà pas été super loin lors de votre dernière altercation. personne ne semblait vouloir réaliser l’ampleur de la chose : wanda, c’est hydra c’est votre condamnation assurée. il fallait la tirer de là-bas, et tu savais qu’une seule personne pourrait t’aider. une seule personne aurait une détermination tout aussi forte que la tienne pour la sortir de ça. toi même t’es pas spécialement proche d’elle, mais dans l’fond, tu agis en sa faveur, parce que c’est ta soeur. et que toi, t’as rien d’autre, rien d’plus. dire que ta besoin d’elle serait hypocrite, tu te débrouilles très bien sans elle, mais elle, elle a besoin d’sa famille. de quelqu’un qui l’aiderait à se tirer des filets d’hydra. d’où ta présence ici.

une énième bulle de chewing gum explose entre tes lèvres et tu recommences à le mâcher. tu commences enfin à t’aventurer dans le hall de l’hôpital, observant alors autour de toi. tu vois l’activité et tu scannes la zone de ton regard émeraude, rien. tu cherches mais tu trouves pas, pas là, tout de suite. alors tu préfères opter pour une solution plus efficace. tu avances jusqu’à l’accueil, percutant une infirmière au passage qui laisse tomber tout ses dossiers. tu t’excuses lamentablement, tu penchant pour l’aider à ramasser lorsqu’enfin ton regard trouve la répartition des zones. et là, tu vois son nom. tu sais ce qu’il te reste à faire.
tu lui donnes ses papiers, avant de t’avancer jusqu’à l’accueil. t’inventes des symptômes stupide, on te fait remplir un formulaire. t’attends pendant plus d’une heures, on t’appelle, te place dans une chambre de transit en t’expliquant que un des infirmiers débarquera prochainement pour un premier diagnostique. la porte s’ouvre, tu te redresses pleine d’espoir. échec. — so what’s wrong miss ? tu te pinces les lèvres. — is that possible to request someone specific ? elle hausse un sourcil, surprise et tu donnes son nom à lui, balançant une excuse bidon. elle sort, tu l’entends soupirer et tu t’lèves, observant alors le paysage à travers la vitre. et alors que tu entends des pas derrière toi, une voix familière s’élève dans la pièce. tu sais pas comment il réagira en découvrant que c’est toi, alors tu prends les devants. l’aura verdâtre apparaît autour de tes doigts tandis que la porte claque et que d’un simple mouvement de main, le bruit du verrou se fait entendre. tu veux être seule, tranquille et tu veux impérativement éviter qu’il soit tenter de prendre la fuite. tirant sur ta capuche dévoilant alors ta chevelure émeraude, tu te retournes pour finalement faire face à ton demi-frère. — hey. tu balances, d’un petit air attristé. t’es attristé, fatigué, t’en as marre, tu craques. — you look great. tu commences. presque aussi bien que dans tes souvenirs, c’est l’cas de le dire. pourtant t’es pas venue ici pour ça, t’as un but précis. vous aurez tout le temps de rattraper le temps perdus plus tard, si il l’accepte. tu te pinces les lèvres. — look, i’m sorry to bother you but i wasn’t sure after all this time you would agree to see me. tu te contentes de dire d’une petite voix paniquée. — i need your help pietro. and you’re the only one that can help me. tu entres dans le vif du sujet, la raison d’ta venue, parce que t’as pas beaucoup de temps. tu sais qu’ils t’en empêcheront si ils apprennent à utopia que t’es prête à tout pour secourir ta demi-soeur. — it’s about wanda. she’s in danger.

(c) mars.

Tu pourrais presque te sentir normal, parmi tous ces gens, parmi cette routine humaine, terre à terre. Tu pourrais presque te sentir comme eux, mais c’est un sentiment que tu souhaitais fuir absolument ; tu savais que tu n’avais rien à leur envier. à un moment tu aurais pu tout donner pour ne plus rien savoir, pour être parmi ceux qui ne savaient pas ce qui les attendait, tu aurais préféré faire partie du public plutôt que du spectacle, mais ce sentiment t’avais quitté aussi rapidement qu’il était venu ; il était inutile de courir après quelque chose que tu n’aurais jamais, et ça tu l’avais appris à tes dépends. Wanda, Crystal, Luna...Ton géniteur. Tu ne cours plus après personne, tu avais abandonné, tu ne tendais plus la main au risque de te retrouver sans réponse encore, ou avec l’opposé de ce que tu recherchais.

Mêlé à la populace, tu essayais de te donner bonne conscience en aidant. T’avais étudié un peu, on t’avait refilé un diplôme parce que les aidants, ça manquait. Et te voilà à changer des pansements, à essayer de trouver un sens à ta vie bien que tout ça ne t'apporte finalement aucune satisfaction. Ça avait au moins l’avantage de te changer les idées, de devoir traiter les moindre petits problèmes du commun des mortels. Tu te rendais compte qu’il ne  fallait pas grand-chose pour être inconfortable, que ça pouvait tomber malade à tout moment, que ça n’avait pas la résistance et la force de ceux que tu avais l’habitude de côtoyer la nuit. Infirmier de jour, tu réglais les problèmes que la nuit et ses dangers apportaient. Tu réparais les dommages collatéraux, tu faisais l’hypocrite, comme si rien n’était de ta faute, de leur faute. Comme si vous n’étiez pas tous les acteurs des catastrophes, des dommages causés, comme si ta race n’avait rien à voir avec les écorchures que tu soignais quelques heures après.

Aujourd’hui, on t'avait assigné à l’urgence. T’avais passé une sale nuit, t’étais littéralement en train de crever de faim, mais tu tenais le coup. Tu faisais ce que tu avais à faire mécaniquement, passant parfois une main excédée dans tes boucles brunes fraîchement teintes. Comme si tu avais le luxe de pouvoir être incognito. Mais ils n’avaient pas besoin de savoir ton prénom, ton nom ou qui tu étais tout court, tant que tu faisais ton boulot, on avait pas besoin de t’adresser...Sauf aujourd’hui. ‘’Pietro?’’ T’es si surpris qu’on te cause que tu ne réponds pas immédiatement. T'essaye de voir quelle connerie tu aurais pu faire mais rien ne te viens. T’approches de l’infirmière qui t’as interpellé. ‘’Hm?’’ T'essayes d’être nonchalant mais t’as un petit excès de nervosité. Elle le remarque, tente de se montrer un peu plus rassurante ‘’Someone asked for you.’’ Mais tu n’es pas rassuré le moins du monde. Tu traines les pieds pour te rendre à la chambre indiquée. Toi qui avais réussi à faire profil bas jusqu’à maintenant, t’avais la crainte que tout s’effondre.

Lorsque tu entres dans la pièce, t’as une impression familière, mais tu ne vois pas immédiatement son visage, comme si elle voulait faire durer le suspense. Tu n’as même pas le temps de réagir ou de réfléchir que tu te retrouves enfermé avec elle. ‘’Lorna.’’ Que tu laisses échapper avant même d’apercevoir ses mèches émeraudes. T’ignores si le malaise que tu ressens est légitime, t’avais cette impression qu’elle ne venait pas pour prendre le thé. ‘’you look like shit.’’ Elle avait l’air encore plus au bout de sa vie que toi, et t’arrives pas à réprimer un petit sourire. Elle sait que tu ne dis pas ça sérieusement et vu sa tête, tu sens bien que détendre l’atmosphère pourrait être bienvenue. Mais visiblement ça ne change en rien son humeur. ‘’You’re not bothering me…’’ Tu redeviens sérieux en comprenant rapidement que le ton n’est pas à la blague. Ton cerveau met quelques secondes à filtrer l’information qu’elle vient gravement t’annoncer, et t’as envie de rire. C’est d’un ridicule. ‘’Wanda doesn’t need me. She left.’’ Tu empestes la rancœur, le regret et t’as du mal à croire que ta jumelle pourrait avoir besoin de ta présence. Elle t’avait prouvé depuis des années que tu n’étais qu’un figurant ; pion d’échec utile, mais sacrifiable. ‘’She’s probably somewhere in the world, drinking a pina colada on a white sanded beach, not even thinking about us.’’ C’était peut-être une excuse pour t’approcher; si c’était le cas, elle avait tout faux, il lui faudrait prendre un autre levier que Wanda pour t’atteindre.

(c) mars.