There is no hell, and no heaven either (Bruce)

There is no hell and no heaven either Sigyn Freyadottir & @R. Bruce Banner

and all of our heartfelt lies are not enough this time.

Elle avait la sensation d'être une enfant que l'on prenait par la main. Pas qu'elle n'appréciait pas Sif, mais les récents -d'un point de vue asgardien- évènements avaient jeté entre froid entre les deux déesses. Elle savait qu'elle aurait du être chagrinée de la tournure de cette amitié passée: quelque chose s'était brisé entre elles et Sigyn doutait que Sif lui accorde, un jour, une confiance aveugle. Elle ne tenait pas le titre de déesse de la fidélité pour rien ... Cependant, la blonde tentait de voir le côté positif des choses: après son relatif enfermement à Asgardia, elle pouvait enfin voir autre chose que le refuge dans lequel on l'avait emmené au lendemain de l'A-Day. Cela ressemblait presque à des vacances, songea la déesse tandis qu'elle passait ses doigts dans les longueurs blondes de sa chevelure, signe de sa nervosité latente. Elle avait tant voulu partir et elle était sur le point de le faire. Le tintement métallique de l'armure de Sif la ramena à la réalité. Sa chaperonne s'était donné pour mission de faire le lien entre Asgardia et le refuge se trouvant au Wakanda, mais une part de Sigyn ne pouvait s'empêcher de songer que leur voyage commun était une manière pour la guerrière de garder un oeil sur elle. Ses intentions avaient toujours été limpides: Sigyn n'avait pas quitté le confort de la cité d'or pour faire une simple balade au milieu des mortels de Midgard. Elle ne goutait que très peu ce mélange, ce lien que certains de ses compatriotes aimaient entretenir, Thor en premier lieu. Mais elle savait qu'Il était ici et elle s'était promis de le retrouver. Bien qu'elle douta de réussir à fausser compagnie à Sif, elle espérait que cet intermède au Wakanda lui offrirait des informations sur la manière de rejoindre Loki ou la rassurerait, au moins, sur le fait qu'il était toujours en vie et non torturé quelque part. Ses nuits étaient toujours hantée par le souvenir de la grotte, des souffrances qu'il avait enduré et de son impuissance à obtenir du Père-de-Toute-Chose qu'il lève la punition. Tout ce qu'elle avait pu faire, c'était apaiser son tourment en lui offrant du répit, tenant ce bol au dessus de sa tête sans toutefois parvenir en empêcher toutes les gouttes du venin de le toucher. Elle entendait encore ses cris dans ses cauchemars, revoyait ce regard oscillant entre la plus profonde rage et le plus grand désespoir et, une fois encore, elle ne pouvait rien faire. C'était peut être cette culpabilité qui l'empêchait de se jeter corps et âme dans la recherche de celui à qui elle était unie à jamais. On n'avait eut de cesse de lui répéter qu'il ne méritait pas pareille dévotion, mais elle, méritait-elle pareille passion ? Car son mariage n'était pas que l'obscure relation qu'on voulait bien lui prêter. Au delà des ambitions de Loki et du chaos ambiant qu'il créait autour de lui, il y avait eut bien plus. Et sa fidélité à son encontre n'avait rien de l'unique respect de ses voeux d'épouse.

Elle se sentait toujours nauséeuse après ce genre de voyage. S'il n'y avait eut besoin de l'intervention d'Heimdall, les réfugiés d'Asgardia pouvaient compter sur les dons de certains membres de la communauté. Dons qui retournaient l'estomac de la déesse bien qu'elle n'en montra rien. Seul la pâleur de sa peau trahissait le malaise de son enveloppe charnelle face à ce qu'elle venait de vivre. Mais la tristesse et la solitude n'égayaient non plus ses traits, si bien que Sigyn se demandait si quelqu'un remarquerait son trouble. Le Wakanda était différent d'Asgardia mais l'ambiance lui semblait la même: c'était un refuge après tout. Et tandis que Sif la laissa seule quelque minutes, partant s'entretenir avec elle ne savait plus qui tant le nom des mortels lui importait peu, elle se retrouva seule, dans ce bâtiment où grouillait tout un tas d'âmes mais qui, étrangement, était vide là où on l'avait laissé. Cela aurait été l'instant idéal, avait-elle penser. Sif était occupée ailleurs, elle n'était personne pour Midgard, mais sa force lui permettrait d'échapper à ses poursuivants si elle décidait de courir loin d'ici. Restait à déterminer combien de temps il leur faudrait pour avertir Sif, et combien de temps Sif mettrait à la rattraper. Sans doute trop peu soupira l'asgardienne, le regard fixé sur la baie vitrée, observant la verdoyante foret qui se poursuivait à perte de vue. Elle soupira, se détachant finalement de sa contemplation pour faire les cent pas avant que l'ennuie ne commence à la travailler. Sa main se posa sur le canapé, puis se balada le long d'une console en bois précieux sur lequel était disposé d'élégants éléments de décoration. Charmant, songea la déesse avec amertume. Le bruit d'une porte s'ouvrant la fit se retourner avec surprise et une rapidité déconcertante. Une part d'elle oubliait sa mauvaise humeur pour redevenir la Sigyn d'un temps passé, celle qui était si tremblante et impressionnable. « C'est pas moi ! » lança-t-elle automatiquement tout en assurant la stabilité du vase qu'elle avait manqué de renverser dans son mouvement.

©️crack in time

An old memory

- Where in the world am I not a threat? -

Le Wakanda était un endroit extraordinaire. Bruce Banner avait eu l’occasion de s’y rendre plusieurs fois mais depuis deux ans, depuis ce jour tragique, depuis l’A-Day, il en avait fait sa demeure. Deux ans. Un temps inconsidérablement long. New-York ne lui manquait pas ceci-dit. La ville grouillait de partout. Au Wakanda, il avait obtenu de la part de Sa Majesté des appartements tranquilles pour Betty et lui. Bien sûr, la plupart du temps, il se trouvait dans des laboratoires à hautes technologies où il opérait ses recherches ou bien revêtait sa blouse blanche de médecin pour l’hôpital. Il lui arrivait souvent de se rendre dans la jungle. Il avait par ailleurs construit – toujours avec l’autorisation du souverain – un petit camp où là encore il menait ses recherches sur la M-Pox, les effets du Terrigen et autres recherches scientifiques. Betty l’épaulait, l’aidait dans cette tâche qu’il avait fait sienne depuis tout ce temps. Certains avaient abandonné. D’autres se rebellaient. Bruce ne faisait rien de tout ça. Il ne voulait ni abandonner ni se rebeller. Il voulait aider. Il voulait mieux faire. Il se tenait responsable des morts de l’A-Day. Il n’était pas seul responsable mais il avait participé à ce projet, y avait cru de toute ses forces. C’était un échec et ils en payaient toutes et tous les conséquences.

Ce jour-là, comme tous les jours, toutes les semaines, tous les mois, Bruce finit par faire une pause dans son travail. Il était constamment fatigué mais son objectif le maintenait en forme. Malgré les alertes de Betty, il continuait, se plongeait dans le travail, voulait à tout prix comprendre les effets de la M-Pox, les effets du Terrigen. Il voulait réparer son erreur. Bruce s’était imposé un emploi du temps des plus stricts qui ne pouvait être chamboulé que par les imprévus naturels, les trouvailles extraordinaires, les urgences médicales. Aujourd’hui, il avait déprogrammé toute recherche et faisait confiance à Betty pour mener l’équipe qui était à leur disposition. Bruce avait une procédure chirurgicale à effectuer. On pourrait croire que le scientifique s’était improvisé médecin en arrivant au Wakanda, voulant simplement faire sa part du travail dans le refuge qu’était devenu le pays de Black Panther. Il en était tout autre. Il avait toujours voulu faire ça et avait même effectué plusieurs années de médecine avant de finalement abandonner pour la physique. Bruce était multitâche, brillant dans divers domaines et il avait pu, grâce au Wakanda poursuivre son rêve de devenir médecin. Il allait ainsi opérer un Inhumain qui avait trouvé refuge ici. L’opération était délicate, dura quatre heures et fut tout simplement une réussite.

Épuisé, laissant le travail aux infirmières qui le sommèrent de quitter le bloc pour aller prendre une pause, Bruce ne se fit pas prier et pour une fois, décida d’écouter. Il sortit du bloc après avoir pris une douche et revêtu des habits civils. Il se rendit alors dans un autre grand bâtiment de la ville. Il y en avait tellement. De l’extérieur, le Wakanda ne ressemblait qu’à un de ces pays d’Afrique sous développé, principalement composé de forêt et de petite bourgade à l’orée de celles-ci. Il en était tout autre lorsque l’on pénétrait le bouclier protecteur. Cet endroit devait être plus développé que New-York, Tokyo et Paris réunis. C’était une pépite technologique et il fallait en convenir, il y faisait bon vivre. Désirant se retrouver seul, il évita au possible toute personne susceptible de le connaître. Bien sûr, il ne put échapper aux regards de celles et ceux qui le reconnaissaient. Le célèbre physicien. Docteur Banner. Il entendait souvent cela et pourtant, lorsqu’il était arrivé, il s’était senti quelque peu dépassé par les événements. Si T’Challa avait été des plus accueillants, sa sœur, Shuri, l’avait fait se sentir vieux. Ce n’était pas fait exprès. La princesse royale était tout aussi avenante que l’était le roi mais le Wakanda avait de nombreuses années d’avance en matière scientifique et technologique. Bruce eut bien du mal les premiers mois à s’acclimater à ce nouveau monde.

Il décida alors d’entrer dans la première pièce où il semblait n’y avoir personne. Raté. Il y avait quelqu’un. Une femme. Bruce voulut s’excuser mais la jeune femme s’exclama en première. Bruce laissa s’affiche un petit sourire en coin, gêné. Il se tenait devant une jeune femme blonde plutôt jolie qu’il ne reconnut pas. Son visage pourtant lui disait bien quelque chose mais il ne saurait dire où ou quand il avait pu la croiser. S’avançant vers elle, regardant aux alentours, voyant qu’elle tentait de garder un vase en place, il rétorqua d’un ton étonné.

- Pardonnez mon intrusion. Je ne m’attendais pas du tout à croiser quelqu’un ici. Vous attendez quelqu’un peut-être ? Je ferai mieux de vous laisser. Loin de moi l’idée de vous déranger.

Bruce Banner. Toujours aussi timide et peu à l’aise lorsqu’il croise quelqu’un qu’il ne connaît. Même quand il connait la personne d’ailleurs, il n’était jamais vraiment à l’aise avec les gens. C’était une des choses qu’il avait hérité de son enfance peu reluisante. Chassant un souvenir aussi lointain qu’était la naissance du Hulk désormais, Bruce se stoppa à une bonne distance et espérait ne pas avoir dérangé la jeune femme dans ces occupations. Il ne voyait pourtant personne aux alentours si ce n’est les personnes qui allaient et venaient dans les couloirs. Les bâtiments wakandais étaient grands, parfois de la forme d’un labyrinthe. Bruce s’était déjà perdu en se rendant au palais royal. Ce jour-là, il préféra l’oublier immédiatement et reporta son attention sur la jeune femme. Plus il la regardait, plus il sentait qu’il l’avait déjà vu quelque part. Mais où ?

#1D702D : Bruce Banner

Code by Sleepy

There is no hell and no heaven either Sigyn Freyadottir & @R. Bruce Banner

and all of our heartfelt lies are not enough this time.

Ses réflexes restaient excellents, songea-t-elle en empêchant l’objet, sans doute précieux -elle était dans un palais après tout- de se fracasser au sol. L’homme qui était entré n’avait rien d’exceptionnel de prime abord. Un homme d’une cinquantaine d’années humaines, aux cheveux grisonnant se trouvait près de la porte. Pour l’asgardienne, ce n’était qu’un enfant : à cinquante ans, un habitant de la cité des Ases n’était qu’une petite chose fragile et apprenante. Sans doute pouvait-elle considérer qu’il en était de même ici. Tuer un humain était si facile, ils étaient si fragiles. Toutefois, Sigyn n’avait nul désir de mort, elle se contenait d’observer l’homme avec intérêt, détaillant les rides de son visage sous ses lunettes, la silhouette qui se dessinait sous sa chemise. Il avait peut-être l’air d’un mortel comme un autre, mais elle sentait au fond d’elle-même qu’il y avait quelque chose de dangereux chez celui-là. Quelque chose qu’elle n’avait pas ressenti avec les quelques humains qu’elle avait croisé lors de son arrivée à Midgard ou même chez ceux, plus fort, qui avaient trouvé refuge à Asgardia. Un sentiment qu’elle avait déjà connu mais que sa mémoire peinait à retrouver. « Non je vous en prie ! » dit-elle tandis qu’il proposait de la laisser retrouver la solitude de son attente. « Je vais devenir folle si je reste face à ces tableaux deux minutes de plus en me demandant ce que c’est censé représenter. » ajouta-t-elle en désigna du doigts, des peintures abstraites qui décorait les murs. Elle préférait nettement les décorations traditionnelles de son peuple, ses runes autant sur ses dorures que les réflexions artistiques des mortels. Elle garda, cependant, le silence, consciente que son avis sur les humains ne heurtent l’égo du mortel qui lui faisait face.

Mains dans le dos, Sigyn s’éloigna du vase, sa démarche dansante la laissant passer d’une jambe à l’autre avec une gêne perceptible. La voilà réduite à demander le secours d’un humain pour la sauver de l’ennui mortel où Sif l’avait laissé. Dire qu’elle ne bénéficiait même pas d’un rang digne de celle qu’elle était à Asgard, c’était une honte ! Thor en entendrait parler ! Ce fut à ce moment que son esprit s’illumina d’une idée, d’un souvenir. « Vous ! On s’est déjà croisé non ? » demanda-t-elle en se retournant vers l’humain dans une cascades de mèches blondes. Elle s’approcha de l’homme, le détaillant davantage, cherchant ce qui lui mettait la puce à l’oreille, cherchant la familiarité dans ses traits. « Vous êtes un ami de Thor n’est-ce pas ? » finit-elle par dire, tapant dans ses mains une fois la vision du personnage revenu. « Celui qui lance des flèches ? Non, avec les lunettes c’est pas ça … Le gars super riche en armure rouge ? Attendez, dites rien, je vais retrouver. » ajouta-t-elle, sa main se posant sur sa tempe, fermant les yeux pour trouver de qui il s’agissait. « Le scientifique ! Vous êtes le scientifique ! » se rappela-t-elle avec une légère hystérie, ravie de remettre une semi-personne sur le visage qui se trouvait face à elle. Elle manquait cruellement de divertissement et l’inconnu lui faisait oublier son éternel ennui. Au-delà, peut-être aurait-il des choses à lui apprendre sur le seul qui comptait vraiment dans son esprit.