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No more heroes – Part 2

Ce fut une nouvelle fois encore une journée bien remplie à Genosha. Bruce Banner ne venait pas très souvent, il en convenait, pas assez à son goût mais il avait autant à faire ici qu’au Wakanda. Il était plongé dans ses recherches, conciliait vie professionnelle et vie personnelle maintenant qu’Elizabeth était avec lui. Depuis deux ans maintenant, ils vivaient tous deux au Wakanda, luttant à leur façon contre l’A.I.M. Bruce n’était pas un rebelle, pas au sens où certains pouvaient l’entendre. Il luttait en aidant les victimes du bouclier Terrigen, il aidait les mutants fortement touchés par la M-Pox. Tout cela était sa faute. Sa lutte était son purgatoire. Il voyait des mutants se dégrader de semaine en semaine. Seulement, il ne pouvait pas venir tout le temps, tous les jours. Il devait également trouver un remède, un moyen de contrer les effets de la maladie. Il était possible de freiner quelque peu l’avancée de la M-Pox mais Bruce avait fait face à bien des échecs. La maladie progressait et parfois progressait vite. Il mettait tout en œuvre pour trouver une solution. Il avait une petite équipe au Wakanda, Betty l’aidait énormément. Mais quand ? Quand la solution serait trouvée, si tant est qu’elle existe. Bruce n’avait pas de réponse mais bien des questions. L’avenir était incertain mais cela n’empêchait pas le passé de le tourmenter toujours plus.

Cette journée qui s’achevait là avait de quoi être particulière. Bruce se contentait des petits bonheurs parfois. Sa rencontre avec Kate Bishop en ferait sans aucun doute partie. Elle s’était montrée fort utile et sa motivation avait incité Bruce à la prendre sous son aile. C’est ainsi qu’ils firent la tournée des patients du docteur ensemble. Il fallait bien que quelqu’un puisse prendre la relève pendant son absence, qui sait quand il pourra revenir. Ses allers et venues étaient assez irrégulières même si elles s’élevaient à environ une à deux fois par semaine. Bruce se fit d’ailleurs la réflexion que, malheureusement, de nouvelles pertes pointaient leur arrivée. Certains de ses patients sont vraiment dans un sale état. Il avait noté les noms et les avait donnés à l’infirmière en chef pour qu’elle y soit préparée. Les temps étaient difficiles. Chaque perte était ressentie comme un échec et permettait à la maladie de persévérer. Bruce ne s’avouait pas vaincu pour autant, pas encore. Ils allaient combattre cette maladie, il en était persuadé. Il était, après tout, l’un des cerveaux les plus brillants de la planète. Il avait à ses côtés de grands scientifiques, il avait sa femme, Betty, biologiste de métier et à portée de main, une technologie de pointe.

- You’re welcome, miss Bishop. I know what it’s like to be alone and want to find friends, acquaintances, someone you can relate to.

Bruce ne pouvait que comprendre la volonté de Kate de retrouver des gens qu’elle connaissait. Les Young Avengers étaient comme les Avengers, une équipe, des amis, des frères et sœurs d’arme. Bien des aventures avaient dû rythmer leurs vies. Elle était seule, ici, et espérait qu’eux seraient vivants, quelque part. Bruce lui promit qu’il ferait quelques recherches au Wakanda, qui sait qui pouvait s’y réfugier. Il n’avait pas encore croisé tout le monde, loin de là, lui qui était souvent fourré dans les laboratoires mis à disposition par T’Challa ou bien dans son appartement avec Elizabeth. Un sourire s’afficha sur le visage de Bruce. Cette rencontre fut réellement constructive. Kate plaisait à Bruce et il lui faisait pleinement confiance pour prendre sa suite lorsqu’il s’absentait. Elle était là constamment, cela serait utile pour les infirmières et autres personnels de l’hôpital. La jeune femme se leva, lui sourit également et lui tendit la main. Bruce fit de même et lui prit la main et posa une seconde par-dessus. Il la regarda dans les yeux et lui répondit en ces mots.

- Pleasure shared, miss Bishop. You’ll be a great help, here. I do not know when I will be able to come back, but I hope it will be soon.

Sur ces mots, il contourna son bureau et raccompagna la jeune femme jusqu’à la sortie. Il devait néanmoins retourner remplir quelques paperasses avant de repartir pour le Wakanda. Se retrouvant seul, Bruce finissait pour la première fois depuis un moment la journée avec le sourire aux lèvres. Pourtant, il n’y avait pas de quoi se réjouir. L’A.I.M. était toujours maître du monde, pourchassant les héros, assouvissant le monde. La M-Pox progressait toujours, tuant à la pelle les mutants qu’elle affectait. Pourtant, cette journée semblait moins harassante. Un espoir était né. Un espoir avait ressurgi par ce simple geste, cette simple rencontre. Finalement, tout n’était peut-être pas perdu.


{@=9}Kate Bishop{/@} Sorry pour la longue attente. J'espère que cette conclusion te conviendra.

Divided We Fall – Part 3 :

Need Help

- HULK VA TE FRACASSER !

L’Abomination était l’ennemi ultime du Hulk. Il y a bien des années de cela, ils s’étaient tous deux livrés un combat sans merci dans les rues de New York, détruisant tout sur leur passage. Aujourd’hui, ils avaient tous deux l’occasion de prendre leur revanche sur l’autre. Car ils sont à la fois si opposés que semblables, leur combat fut un match nul. Aujourd’hui, les choses étaient bien différentes. Des années étaient passées. Énormément de choses avaient changé. C’est plus confiant et combattif que le géant vert s’élança alors vers le monstre. Seulement, ce ne fut que trop tard qu’il vit cet énorme rayon laser vert pourfendre l’Abomination. Presque aveuglé, il poursuivit sa course, accélérant et prenant alors son élan, poing armé. Il fut bien déçu à l’arrivée puisque l’Abomination avait laissé place à un monstre encore plus abominable, dopé aux rayons gamma qui l’avaient créé à la base. Le Hulk vola alors dans les airs, balayé d’un simple revers par ledit monstre. Il alla s’écraser contre quelques arbres au loin qui freinèrent sa course. Le champ de bataille n’était désormais plus le même. L’Abomination avait gagné un niveau de monstruosité qui n’était pas permis. A.I.M. avait développé une arme ultime qui avait pour but d’anéantir le Wakanda. L’organisation mondiale ne voulait plus du vibranium. Elle voulait l’extermination du Wakanda. Ainsi, cette bataille était la fin. L’armée ennemie grossit. Lorsque le Hulk, reprenant ses esprits, resurgit sur le champ de bataille, écrasant quelques synthoides au passage, il ne savait que faire. Il n’était pas assez puissant.

Il s’élança alors dans la bataille, tentant de réfléchir à comment il pourrait faire tomber le monstre. Il vit alors au loin une jeune femme, une combattante, une guerrière en proie à son ancienne amie, la désormais nommé Ariadne Hyde. Il s’élança alors vers elles puis atterrit au bon moment pour contrer un coup de celle qu’il ne pouvait appeler que par son vrai nom, Jessica. Il la fit reculer, la bousculant quelque peu. Il ne voulait pas lui faire de mal. Malgré son retournement de cerveau, elle demeurait une amie qu’il appréciait et il espérait qu’un jour, elle revienne à la raison. En attendant, il avait besoin de la guerrière qui lui faisait étrangement penser à une asgardienne. Peut-être en était-ce une. Sur le moment, ce n’était pas le problème. Jessica écartée, en proie à quelques soldats wakandais, le Hulk se tourna alors vers la supposée asgardienne.

- Hulk a besoin d’aide. Hulk ne peut pas vaincre l’Abomination seul. Toi, faire diversion pendant que Hulk revient.

Sans même attendre une réponse, le géant de Jade courut dans la direction opposée de l’Abomination, détruisant quelques ennemis au passage. Il prit alors son élan et s’élança dans les airs pour disparaître dans la jungle. Qui sait ce que le monstre colérique est parti faire là-bas alors que le Wakanda était en train de tomber sous les coups de l’A.I.M. L’Abomination n’était pas le seul gros problème. Le Warbot représentait une menace encore plus grande. L’avenir du Wakanda était entre les mains d’une poignée de personnes seulement et tout allait se jouer sur ce champ de bataille. Il n’y aurait pas de seconde chance. Il fallait donc espérer que le Hulk sache ce qu’il fasse. En attendant, T’Challa et les autres héros, les autres soldats devaient tenir face aux immondices technologiques de l’A.I.M.

Résumé:

Today… – Part 2

Constamment tourné vers le passé, Bruce ne cessait de ressasser tous les événements qui menèrent à l’A-Day. Si l’appellation de ce jour semblait joyeuse, victorieux, il en était tout autre. L’explosion du bouclier Terrigen avait déversé une vague mortelle sur la Terre et décimé des milliards de vie. Ça, Bruce ne pourrait jamais s’en remettre. C’était là l’apogée d’une série d’erreurs, car il en avait fait des erreurs et le Hulk aussi. Aujourd’hui, ils en payaient le prix tous les deux même si Bruce semblait être le seul qui puisse faire face à toutes ces émotions. Le Hulk se terrait, au fin fond de leur subconscient. Heureusement pour le scientifique, il pouvait compter sur la présence de son épouse. Cela n’avait guère été facile entre eux deux mais depuis qu’ils étaient au Wakanda, malgré les hauts et les bas que tout bon couple vivait, ils semblaient plus proches de l’autre. Ils travaillaient souvent ensemble, vivaient ensemble, avaient su retrouver une véritable cohésion de couple. Le Hulk, que Bruce appréhendait bien différemment désormais, n’était plus une entrave à leur bonheur. Bien sûr, la situation mondiale était préoccupante et ils ne l’oubliaient pas. C’était justement pour cela qu’ils profitaient tous deux de chaque instant passé avec l’autre, chaque instant de paix passé au Wakanda. Tout y était sensiblement calme et serein. Cela était également fascinant. Bruce avait été émerveillé la première fois qu’il avait mis un pied dans les laboratoires. Le Wakanda ne payait pas de mine d’un point de vue extérieur mais alors une fois que l’on pénétrait au cœur du pays, il était possible d’être témoin de la technologie utilisée. Cela était bien fascinant et il fallut un certain temps d’adaptation pour l’ex-Avenger.

Accueillant Betty en l’appelant par son nom d’épouse, Bruce ne pouvait que sourire en voyant ce visage tous les matins au réveil et durant le petit-déjeuner avant de démarrer la journée de travail. Depuis la catastrophe, il était incroyable à quel point le scientifique vivait le jour présent. Bien sûr, le passé le hantait, constamment, c’était une habitude chez Bruce mais jusqu’alors il n’avait jamais songé à juste… profiter de l’instant présent. Là, il venait de se réveiller, de préparer le petit déjeuner, de profiter de la vue. Il était sensiblement détendu, oubliant tous ses tracas qui ne tarderaient pas à revenir le torturer. Lorsque Betty apparut, il en fut ravi et s’approcha d’elle, lui offrant alors un baiser qu’elle s’empressa de retourner. Elle lui prit même sa tasse des mains. Il n’en fit rien et la laissa s’enivrer de l’odeur agréable du café. Puis elle se dirigea vers la cuisine où elle se servit. Bruce fut quelque peu amusé, après une gorgée de café bien réconfortante, il répondit à son épouse, s’inquiétant de savoir si Bruce avait bien dormi. C’était bien sûr plus une question de courtoisie qu’une réelle question. Cela faisait bien longtemps que Bruce ne dormait pas bien. Avait-il déjà bien dormi d’ailleurs ? La question pouvait se poser.

- If we forget the usual nightmares and my four-hour insomnia, I can tell you that yes… I slept more or less well.

Une pointe de cynisme était perceptible dans la voix de Bruce mais rien n’était à l’encontre de sa belle épouse. Elle n’y était pour rien et le scientifique espérait qu’il n’est pas troublé son sommeil à elle. Il avait parfois un sommeil assez agité, les cauchemars faisant resurgir d’anciennes blessures ou bien des blessures encore ouvertes et bien douloureuses. En y repensant, ces derniers temps, il voyait également le Hulk dans ses rêves. C’est une chose qui était déjà arrivée par le passé mais cela restait quand même rare. Pourtant, Bruce notait soudainement la régularité de la présence de son alter-égo dans ses rêves des quelques dernières semaines. Il fit le rapprochement avec sa rencontre malencontreuse du mois dernier mais ne pensait que cela aurait eu un impact sur son sommeil. En effet, Le Hulk était sorti de sa cachette pour protéger le scientifique. Bruce en avait quelque peu parlé à Betty. Après son affrontement contre l’A.I.M. mené par son amie Jessica Drew qui n’était plus du tout la même, Bruce s’était retrouvé au fin fond de la jungle wakandaise. Il avait mis une bonne demi-journée à rejoindre le campement qu’ils avaient installé avec Betty pour leurs recherches. Il ne pouvait décemment pas lui mentir alors qu’elle s’était inquiétée. Quoiqu’il en soit, depuis cette rencontre musclée, il est vrai que Bruce rêvait du Colosse de Jade.

- And you ? I hope I didn’t disturb your sleep too much.

Il alla alors s’installe dans le canapé placé en face de la vue magnifique de la ville et du pays. Il invita bien sûr Betty à la rejoindre pour un petit déjeuner en toute simplicité et tranquillité comme ils en avaient l’habitude. Bruce ne voulait pas gâcher ce moment et laissa de côté ses interrogations soudaines. Il aurait bien le temps de s’y pencher plus tard. Pour l’instant, il profitait du présent en compagnie de son épouse, d’une bonne tasse de café et d’un petit déjeuner plutôt copieux en bref, un début de journée ordinaire dans la vie extraordinaire de Mr. et Mrs. Banner.


{@=75}Elizabeth B. Ross{/@}

No more heroes – Part 1

La journée avançait mais Bruce avait encore quelques affaires à régler. Il était en compagnie de Kate Bishop, ex-membre des Young Avengers. Cette jeune femme l’avait beaucoup impressionné aujourd’hui et il avait apprécié sa motivation et son envie d’aider. Cela manquait en cette période de trouble constant. Les gens avaient peur. Genosha était en proie à une épidémie touchant tous les mutants ou presque. Bruce venait régulièrement pour poursuivre ses recherches, suivre ses patients, s’entretenir avec Charles parfois sur l’avancement des recherches. Cela n’était pas encore probant. Si freiner la maladie était possible, la guérir ne l’était pas encore. Plusieurs dizaines de scientifiques travaillaient d’arrache-pied pour cela. Bruce ne voulait pas perdre espoir. Se plonger dans les recherches, dans le travail servaient à ne pas penser à sa culpabilité. Deux ans s’étaient écoulés depuis l’A-Day qui avait changé leur vie, qui avait changé la face du monde. Des milliards de gens étaient morts par sa faute et jamais il ne pourrait se le pardonner. Ses recherches, son travail à Genosha et au Wakanda, la présence de Betty, tout l’environnement qu’il s’était créé en arrivant chez T’Challa lui permettait d’avancer, d’espérer qu’un jour on lui pardonne, qu’un jour il ferait quelque chose de bien pour réparer le mal qu’il avait causé.

Kate semblait quelque peu étonnée de la proposition du professeur mais accepta de prendre son bureau. Bruce y avait amené quelques effets personnels qu’il reprendrait avec lui en partant de l’île le lendemain. Il ne restait jamais plus de deux jours voire trois quand cela était nécessaire. Pour ce passage, il repartirait le lendemain dans l’après-midi, après un entretien avec Charles Xavier le matin. Reportant son attention sur la jeune femme, Bruce afficha un large sourire, content de voir que Kate était heureuse à l’idée de travail à l’hôpital, heureuse d’obtenir son propre bureau. Cela n’était rien pour Bruce mais il se dit que si elle avait besoin – comme il avait eu besoin à plusieurs reprises – d’un endroit où se poser, d’un endroit où crier, d’un endroit où pleurer, bref d’un endroit pour être tranquille, elle pouvait bien utiliser son bureau. Il pensait la renvoyer auprès des infirmières pour qu’elles fassent connaissance mais la jeune femme sembla avoir d’autres interrogations à propos du Wakanda et des héros. Cela fit disparaître le sourire si beau pourtant du professeur. D’autres héros ? Bruce n’en savait rien. Bien sûr, T’Challa étant le roi du Wakanda, il savait que la Panthère Noire était envie, tout comme il savait que Tony était en vie – quant à savoir où il était, c’est une autre paire de manche.

Bruce n’avait que très peu de contact avec d’anciens héros. Il faut dire que de base, il était très introverti et depuis l’A-Day, il avait retrouvé cette mauvaise habitude de rester dans son coin, sans se mélanger aux autres. Bien sûr, il avait son épouse à ses côtés mais cela lui allait. De plus, et il ne le mentionnerait pas ici, il s’était bien disputé avec Tony. Leur amitié n’avait pas survécu à l’A-Day elle non plus. C’était déchirant pour l’un comme pour l’autre mais le poids des responsabilités, le poids de la culpabilité avaient été trop forts. Les deux hommes ne se parlaient plus alors qu’ils se trouvaient tous deux au Wakanda. Quant aux autres, Bruce n’avait pas ou peu d’informations. La seule chose dont il était certain, c’était que Captain America ne reviendrait pas. Steve était mort. C’est possiblement la seule certitude que Bruce avait en ce moment.

- In Wakanda, it’s like everywhere. Some days are better than others. As heroes… well… I wish I had informations, but I don’t. Avengers broke up after A-Day. We’ve been separated.

La jeune femme devait probablement attendre des nouvelles de Clint Barton. Malheureusement, Bruce n’en avait pas. Voyant que la jeune femme se permettait tout de même d’espérer, il alla dans son sens. Après tout, l’espoir était tout ce qu’il leur restait.

- I also hope one day, everything will go back to normal. In the meantime, we must not give up and continue what we are doing, here in Genosha or, for me, in Wakanda too.

Il marqua une courte pause avant de revenir sur le groupe auquel Kate appartenait avant tout cela.

- As for Young Avengers, maybe I can find out when I get back, see if any of the members are in Wakanda.


{@=9}Kate Bishop{/@}

The Puny God – Part 2

La présence de Loki ravivait de bien douloureux souvenirs au scientifique. Bruce était prêt à appuyer sur sa montre connectée. En un rien de temps, les renforts viendraient et mettraient hors d’état de nuire, cette immondice. Son regard provocateur, cette attitude décontractée, ce sourire. Tout en Loki avait le don d’énerver Bruce et il n’était donc pas étonnant que sa voix se durcisse tout comme ses veines commencèrent alors à se verdir. Pourtant le dieu de la Malice ne prit pas peur et prit à parti des enfants qui les regardaient bien bizarrement. Il ne devait pas se transformer en Hulk ici. Même si les Avengers étaient désormais connus de tous, après près de vingt ans de bons et loyaux services, le Hulk ne faisait toujours l’unanimité auprès des gens. Le scientifique se calma et accorda – pour une fois – raison à Loki. Il ne semblait pas agressif ni même désireux de mettre tout le monde à ses pieds. Cela était encore plus intriguant pour le coup. Bruce ne savait que faire mais voilà que le demi-frère de Thor le provoquait de nouveau. Un mot de plus et une main verte se serait retrouvé à prendre cet énergumène et l’envoyer le plus loin possible. Bruce n’en fit rien et reprenant une attitude normale, vit les gens qui le regardaient tourner les talons et poursuivre leur vie, allant eux-mêmes se recueillir sur le monument.

Les mots de Loki sonnaient comme une énigme. Bruce détestait cela encore plus en ne sachant que faire de Loki. Il mériterait d’être enfermé. Il mériterait de connaître la justice divine de son père. Bruce n’était pas au fait de tout ce qui concernait Asgard mais n’avait-il pas un membre de leur panthéon capable de tout voir ? Ne voyait-il pas Loki en cet instant se pavaner sur la Terre qu’ils appellent Midgard ? Le docteur aurait rêvé pouvoir faire appel à Thor et regarder ce mécréant cornu se faire battre. Le destin avait voulu que ce soit Bruce qu’il vienne embêter. Bien qu’il semble vouloir rassurer Bruce, celui-ci ne l’était guère. Loki n’avait beau pas agir, observer, venant de lui, n’était pas mieux. Il commença alors à marcher, espérant que le dieu nordique lui emboiterait le pas. Il fallait le tenir écarter des gens et du monument qu’il osait bafouer de sa présence non souhaitée. Bien sûr, Bruce ne pouvait croire sur parole son interlocuteur. Il était le Dieu de la Malice. Il rusait. Il intriguait. Il mentait. Il manipulait. Il était vil et indigne de confiance.

- Observer quoi ? Votre œuvre ? Des milliers voire des millions de morts. Vous en êtes fier en plus ?

Le ton de Bruce n’était pas aussi grave mais était dur. Face à Loki, il était facile de perdre ses moyens et Bruce espérait garder les siens calmement. Il serait bien dommage de voir débarquer le Hulk au milieu de tous ces gens. Énervé par Loki, il pourrait en devenir incontrôlable. Gardant son calme mais montrant son agacement, le scientifique poursuivit.

- Je ne sais pas ce que vous cherchez en revenant ici mais c’est peine perdu. Je ne vous ferai pas plaisir en sortant… « le monstre ».

Il marqua une nouvelle pause, s’arrêtant dans sa course. Il fit face à Loki, l’air sérieux, retenant son envie d’expédier le dieu de la Malice à des années lumières d’ici. Il répliqua de nouveau.

- Hors de question de vous laisser vagabonder à New York. Soit vous me dîtes ce que vous êtes réellement venu chercher, soit vous partez.


{@=30}Loki Laufeyson{/@}

Yesterday… – Part 1

Deux ans s’étaient écoulés depuis l’A-Day. Bruce se souviendrait toujours de ce jour tragique, de ces jours tragiques. Car il n’y avait pas eu que l’A-Day en lui-même qui fut catastrophique. Tout l’été 2018 ne fut qu’une suite de mésaventures et de catastrophes. Le bouclier Terrigen qui explose. Des millions puis des milliards de gens qui meurent, exposés à cette substance. Des mutations de toute part. Des arrestations. La désillusion des héros. La dissolution des Avengers. Tout s’écroulait. Le monde s’écroulait. Au milieu de tout ça, Bruce Banner, accablé par le chagrin et la culpabilité ne présenta aucune résistance quand on vient l’arrêter. Le Hulk ne se manifesta pas. Si à l’époque, le scientifique avait pensé qu’il s’agissait là d’un effet du Terrigen, il savait qu’aujourd’hui, son alter-égo colérique n’avait pas désiré se montrer, se terrant dans son inconscience, préférant disparaître, rongé par la culpabilité de leurs actes. Ils avaient causé la mort de milliards de personnes et aujourd’hui, ils en paieraient le prix. Le procès se tint un mois plus tard, alors que les mutations se développaient, que des humains devenaient Inhumains, que des mutants tombaient malades, les héros autrefois adulés comparaissaient en justice. Bruce faisait partie de ceux-là et il était prêt à assumer sa part de responsabilité. Trop rongé par sa culpabilité, il était loin de s’imaginer qu’en secret, l’A.I.M. assouvissait un peu plus chaque jour son désir de contrôler le monde. Quoiqu’il en soit, ce jour-là, il fut sauvé par Captain America qui effectua là un dernier geste avant de mourir d’une balle. La mort de cet ami, ce collègue, ce frère d’arme marqua et marquait encore le scientifique. Profitant de la panique générale, il finit par retrouver Betty et tous deux s’enfuir des États-Unis. Cette fois, il ne l’abandonnait pas. Cette fois, il l’emmenait avec elle. Ensemble, ils étaient plus forts.

Bruce se réveilla en sursaut ce matin-là. Il faisait souvent le même rêve où il revoyait Steve traversé par cette balle sortant de nulle part. Cela faisait maintenant deux ans qu’il était parti mais il restait graver dans sa mémoire. Le scientifique avait pleins d’autres préoccupations qui lui permettaient d’oublier sa culpabilité, ses remords, ses regrets, son deuil. Il travaillait d’arrache-pied pour comprendre la maladie qui touchait les mutants, pour trouver un remède, pour combattre cette saloperie. Il travaillait dur pour soigner les gens, petits comme gros bobos. Il passait des heures dans les laboratoires mis à sa disposition, dans la jungle cherchant potentiellement des plantes qui aideraient. T’Challa lui avait conseillé de chercher au fin fond de la jungle. Certains dires des locaux parlaient de plantes qui pouvaient agir sur les maladies. Jusqu’ici, il n’avait trouvé que des végétaux capables de ralentir la maladie, d’apaiser les souffrances des patients mais pas de les guérir, pas tout à fait, pas encore. Buvant la première tasse de café de la journée qu’il savourait toujours, Bruce avait fait attention à ne pas réveiller Betty. Ils avaient besoin de sommeil, elle plus que lui. Cela, c’est le docteur qui l’estimait mais c’était évident qu’il avait besoin de dormir. Ils étaient passés par tant d’épreuves autant ensemble que séparément. Pourtant leur amour pour l’autre ne s’était jamais estompé ni brisé. Bruce espérait qu’il en était ressorti plus fort. Pendant de longues années, ils se sont réapprivoisés, réhabitués à l’autre, se laissant le temps. Ils avaient eu besoin de temps pour se retrouver, se refaire confiance, Bruce multipliant les preuves de son amour, réparant ses fautes passées. Encore aujourd’hui, il continuait avec de petites attentions comme préparer le petit-déjeuner. Cela lui paraissait étrange alors que le monde s’écroulait autour d’eux et que désormais, l’A.I.M. avait la mainmise partout tandis qu’eux, étaient devenus des réfugiés.

En arrivant au Wakanda, il avait fallu un temps d’adaptation, un temps de réflexion qui finit par porter ses fruits. Bruce et Betty travaillaient désormais ensemble, sur la M-Pox et chacun sur leurs recherches respectives. Leur couple vivait normalement, avec ses hauts et ses bas. La situation faisait que parfois ce n’était jamais simple ni pour l’un ni pour l’autre. Bruce redoublait d’efforts, toujours dans cette volonté de ne plus jamais délaisser son épouse comme il l’avait fait il y a de cela vingt-cinq ans maintenant. Bien sûr, c’était pour la protéger du Hulk, de cette bête féroce grisâtre, incontrôlable qui aurait pu lui faire du mal mais la scientifique n’avait pas vécu cela comme ça. Bruce le savait, en était conscient, s’en était toujours voulu. Aujourd’hui, du temps a passé, ils se retrouvaient ensemble, dans cette situation délicate, ce contexte difficile où il fallait plus se soutenir que se déchirer. Il repensa alors aux premiers instants où ils avaient partagé un labo, l’aisance avec laquelle ils reprirent le travail main dans la main. Cela le fit sourire tandis qu’il préparait le petit-déjeuner. C’était là le début d’une journée tout bonnement banale, au Wakanda, dans ls appartements des Banner. Il s’installa quelques minutes devant la vue magnifique qui s’offrait à lui dans le salon, attendant que Betty ne se lève pour le rejoindre. La ville s’étendait et au loin la jungle wakandaise – la célèbre ! – habillait l’horizon. Le Wakanda était un réel havre de paix dans lequel Bruce et Betty avaient été chaleureusement accueilli par le roi T’Challa, ami du scientifique. Plongé dans ses pensées, il fut interpelé par la présence féminine qui se manifestait alors derrière lui. Le sourire aux lèvres – chose qui semblait de moins en moins rares chez lui, signe d’une amélioration de son état mental, lui qui était fortement sujet à la dépression – Bruce se retourna, posa sa tasse sur la petite table et accueillit son épouse d’un simple baiser.

- Hi, Mrs. Banner.

Tous les matins, c’étaient ses premiers mots. Au début, il se croyait dans un rêve, pensant se réveiller dans une cellule de l’A.I.M. ou bien sur une table tel un cobaye que l’on disséquait. Il s’avéra que non, il s’agissait bien de la réalité et il garda comme petit rituel, ces quelques mots, ce « Mrs. Banner » qu’il adorait dire, se rappeler, se remémorer que malgré tout ce qu’ils avaient enduré, ils étaient là ensemble. Ensemble.


{@=75}Elizabeth B. Ross{/@}

Help is always liked – Part 3

Alors qu’il auscultait, examinait, prenait soin de ses patients, griffonnant dans leur dossier, faisant signe aux infirmières quand l’état du patient s’était dégradé et qu’elles devaient prendre la suite, Bruce Banner observait Kate Bishop. Cette jeune femme s’était montrée désireuse de le suivre, de l’observer, d’en apprendre plus sur ce qu’il faisait ici. Elle voulait aider et sa motivation s’en ressentait. Elle prenait des notes, observait attentivement les faits et gestes du médecin, restait auprès des patients. Il va sans dire que la demoiselle était exemplaire. Cela le ramena bien des années en arrière où lui-même était étudiant. Avant d’effectuer ses études en physique nucléaire, il avait tenté médecine. Il était bon et aurait pu persévérer mais il en fut tout autre. Un doctorat de physique nucléaire en poche, il garda néanmoins un attrait pour les autres sciences et surtout pour la médecine. Aujourd’hui, il officiait en tant que médecin. Il n’aurait de cesse de remercier T’Challa pour cette opportunité de faire un métier qu’il avait toujours aimé. De plus, il se sentait réellement utile et cela se couplait avec ses recherches scientifiques sur la M-Pox. Il était loin de trouver un remède malheureusement mais les recherches avançaient pour au moins mieux comprendre la maladie. Il réussissait même à freiner les effets ou bien, dans les pires cas, à apaiser les souffrances des patients.

Ainsi Kate Bishop était son élève, lui devenant le temps de quelques instants un professeur. Il l’avait été de nombreuses fois au cours de sa carrière de scientifique. Il avait appris bien des choses à Elizabeth bien qu’avec elle les enseignements étaient dans les deux sens. Il y a quelque temps, il avait un jeune homme sous son aile et aujourd’hui, ils travaillaient souvent ensemble sur la maladie. Quoi de mieux que la pratique après la théorie. C’est donc tout naturellement que Bruce proposa à Kate de finir la tournée des patients en s’occupant du tout dernier patient. Elle se montra hésitante mais accepta finalement et Bruce resta en retrait. Prenant quelques notes sur ses propres réflexions, Bruce étant un homme qui ne cesse jamais de penser – sacré scientifique ! – il observait également les faits et gestes de la jeune femme. Elle semblait délicate, posait les questions, examinait le patient, faisait comme Bruce et le faisait bien. Le docteur était ravi et fier de voir l’implication de la jeune femme. Il ne regrettait ainsi pas sa décision d’accepter son aide, loin de là. Après avoir terminé, la jeune femme revint vers Bruce et celui-ci se montra plus qu’attentif, écoutant alors les retours de Kate. Il demeura dans un premier temps silencieux réfléchissant à cette remarque sur le fait qu’il n’est pas touché à la nourriture. Il attendit que Kate ait fini sa question puis, s’éclaircissant la gorge, le médecin finit par dire.

- Some patients aren’t hungry, indeed. I think it’s because of the disease, but for some of them it’s clearly that the food is not to their liking, I agree.

Il afficha un sourire quelque peu amusé. Il est vrai que la nourriture de l’hôpital n’était pas connue pour être vraiment superbe. Mais, c’était ainsi, il fallait s’en accommoder. Bruce reprit rapidement son sérieux car les réflexions de Kate étaient des plus intéressantes. Il avait en effet déjà réfléchi au fait que la maladie pouvait être endormie et que si tout va bien en surface, le corps, en son for intérieur, n’allait pas bien du tout. Dans toutes maladies, ou presque, certains patients pouvaient asymptomatiques. Pour la M-Pox, c’était rare et cela ne durait guère longtemps. Les boutons et la fièvre arrivaient assez rapidement mais il consentit à approuver l’hypothèse de la jeune femme par ces mots.

- You’re right, miss Bishop. Some mutants may look totally healthy but the disease is still present. However, I have noticed that the few asymptomatics are hardly asymptomatic in the long run. As the patient you just examined, the fever or the pimples in his case, does not delay to arrive a few days later.

Remettant alors la totalité de ses patients entre les mains de l’infirmière en chef, il invita Kate à le suivre jusqu’à son bureau. Une pièce avait été aménagée pour lui-même s’il ne l’occupait que très peu de temps. Il était la plupart du temps dans les laboratoires au Wakanda. Quand il venait ici, il faisait un tour des patients, s’entretenait avec Charles Xavier parfois et examinait également d’autres blessés qui n’avaient rien à voir avec la M-Pox. Il demeurait médecin et la M-Pox, bien qu’elle occupe tout son temps, n’était pas la seule chose médicale qui arrivait aux gens. Si seulement, il n’y avait que cette maladie… Quoiqu’il en soit, la pièce qui faisait office de bureau pour le scientifique était souvent vide. Néanmoins, il y emmena Kate Bishop. Il s’installa, l’invita à s’asseoir et pendant quelques minutes le silence régna. Voilà ce qu’il faisait les rares fois où il s’installait à ce bureau. Il gribouillait quelques trucs dans un carnet, signait des feuilles, notamment celle qui notifiait ses passages à l’hôpital de Genosha. Il reporta ensuite son attention sur la jeune femme et lui dit d’une voix calme.

- Well, miss Bishop, I am pleased with what I have observed. You are attentive, kindly, observant, motivated, you are not afraid to take initiatives. We need people like you, and I’m more than happy that you came to meet me today

Avec un sourire, il poursuivit.

- If you want, you can come to this office. I’m only there very little, so just as much as it serves someone. What do you say?


{@=9}Kate Bishop{/@}

Divided We Fall – Part 2 :

The Rise

La bataille faisait rage au Wakanda. L’A.I.M. avait percé les défenses wakandaises, les forces en présence semblaient être mises à rude épreuve face aux ennemis et machines puissantes de l’organisation mondiale. Bruce Banner, simple scientifique et brillant cerveau de ce monde n’avait pu rester dans l’ombre, pas en entendant les mots d’un roi dépassé par les événements. Il fallait faire quelque chose. Il fallait combattre. En se jetant dans le vide comme il avait fait, il était loin de s’imaginer quel ennemi il allait devoir affronter mais il devait aller les aider. Le Hulk devait les aider. Un grognement puissant se fit entendre tandis que les combats faisaient rage. Les Dora Milaje étaient en difficulté, les machines de l’A.I.M. gagnaient du terrain sur Quasar. Le roi protégeait son peuple et son pays. La guerre était là et il ne fallait rien lâcher. C’est alors que de la jungle épaisse sortit une masse verte fonçant à toute allure sur les ennemis qui n’eurent guère le temps de réagir. Qu’importe leurs spécificités, ils tombaient comme des mouches sous les coups du Colosse de Jade qui se montrait enfin après deux ans d’absence. Coups de poings. Coups de pieds. Tout était bon pour détruire l’ennemi et le visage de Hulk se fronça en entendant l’appel à l’aide d’une alliée. Prenant son élan, le Hulk bondit dans les airs et partit quelques mètres plus loin pour s’abattre sur drone. Il arriva tout juste à temps pour séparer en deux un beekeeper qui était sur le point de s’abattre sur Quasar.

- Renfort !

Le Hulk repartit alors dans le cœur de la bataille, détruisant tout sur son passage, offrant alors à son alliée l’opportunité d’avancer plus avant. Il libérait toute la colère qui s’était emmagasinée durant ces deux ans. Cela lui faisait un bien fou et il était possible d’entendre çà et là des grognements à chaque coup porté. Néanmoins, l’ennemi était coriace et certain donnait quelque peu du fil à retordre au géant de Jade. Voyant alors une fenêtre s’ouvrir à lui, le Hulk se positionna devant un contingent de nouvelles machines – dont il ignorait bien le nom, tant que ça se fracasse, aucun intérêt à retenir leur appellation – et frappa ses deux mains de toutes ses forces provoquant alors une onde de choc qui fracassa les synthoïdes et autres machines de l’A.I.M. sur son passage. Il affichait alors un visage satisfait lorsqu’un énorme uppercut s’abattit sur lui l’envoyant à plusieurs mètres plus loin. Lorsqu’il s’arrêta enfin, reprenant ses esprits, se massant la mâchoire, il porta alors son regard vers celui qui venait de le dégager avec une facilité incroyable. Ses yeux s’écarquillèrent, ne s’attendant pas à voir un vieil ennemi ressurgir sur le champ de bataille. Le Hulk se releva, le visage traduisant toute sa colère. Un ennemi fendit sur lui et il le stoppa d’une main, attrapant sa tête et l’écrasant dans sa main. Son regard était fixé sur son pire ennemi. Détruisant d’autres synthoïdes qui osaient se frotter à sa puissant, il commença alors à prendre son élan, courant dans la direction de l’Abomination.

- HULK VA TE FRACASSER !

Résumé:

Help is always liked – Part 2

« […] the chance to meet him […] » Ces mots avaient retenu l’attention de Bruce. On ne peut pas dire que ce soit une chance de rencontrer le Hulk. Encore que. Tout dépendait du contexte de la rencontre. Bruce et le Hulk avaient mis bien du temps à s’apprivoiser l’un, l’autre. Le monde vert avait longtemps été incontrôlable, ne mesurant pas sa force, ne mesurant pas l’étendue de sa puissance, fracassant tout sur son passage. Mais quelque part, il pouvait comprendre l’engouement de certains à l’égard du mastodonte verdâtre. Il poursuivit alors ses directives envers Kate qui le suivait et voulait en apprendre plus sur le métier de médecin, en apprendre plus sur la maladie M-Pox et comment on la contrôlait. Car, finalement, Bruce n’avançait que très moyennement dans ses recherches. Si celles-ci lui permettaient de freiner la maladie, apporter du confort aux patients, il ne pouvait toujours pas les guérir, trouver un remède. Les premiers tests, car il y en eut, n’étaient pas concluants. Les recherches se poursuivaient d’arrache-pied. La jeune femme se montra motivée et prête à commencer. Affichant un léger sourire, Bruce fut satisfait et espérait une collaboration des plus agréables, ce qu’il ne redoutait aucunement. Ils allèrent donc tous deux jusqu’au lit du patient suivant, un mutant qui était dans un sale état avec un avancement de la maladie très prononcé. Bruce procéda à l’auscultation. L’état s’était encore aggravé. Il ne restait ainsi que peu de temps pour cette pauvre âme touchée de plein fouet par le Terrigen. Retourna au dossier du patient pour noter les constations, Bruce écouta Kate lui poser une première question, bien à l’abri des oreilles du patient. Il prit une mine grave et préféra ne pas répondre par des mots mais un simple regard. Ce regard ne trompait pas et Kate Bishop, aussi novice soit-elle, était totalement à même de comprendre que ce mutant ne survivrait pas longtemps à la maladie.

D’autres questions surgirent avant qu’ils n’atteignent le lit suivant, le lit d’un mutant en meilleure santé par ailleurs. C’était, Bruce s’en aperçut avant de se reporter à Kate, un nouveau patient. Il en arrivait souvent en plus de ceux qui étaient là depuis bien longtemps. La question de Kate, les questions même étaient bien légitimes et Bruce pouvait sentir son intérêt, son implication. Cela lui plaisait. Il en avait eu des étudiants, assistants aussi impliqués et cela faisait plaisir à voir. Nostalgique, le scientifique repensa à Rick Jones, son ami, disparu depuis l’A-Day sans qu’il sache où le jeune homme avait trouvé refuge. Quoiqu’il en soit, ne voulant effrayer le jeune patient qui venait d’arriver, Bruce invita Kate à le suivre, les réponses attendraient un peu le temps de cette rapide auscultation. Le mutant n’en était qu’aux prémices de la maladie. Cela encourageait Bruce à faire tout ce qu’il y avait en son pouvoir pour arrêter la maladie. Il griffonna quelques mots pour l’infirmière qui repassera par là puis s’éloigna du lit, reporta son attention sur sa jeune élève.

- Pimples appear between five days and two weeks after the first symptoms. It depends on each individuals.

Il s’éclaircit la gorge puis reprit.

- For your last question… Honestly, I don’t know. The disease seems unpredictable. I eagerly pursue my research to find a way to understand its real functioning.

Bruce se trouvait bien gêné. Non, il ne savait pas quand il pouvait sauver ou ne pas sauver untel ou untel. La maladie était encore imprévisible. Certes, il y avait des moyens de la freiner mais certains cas avaient démontré que le freinage finissait mal ou d’autres fonctionnaient à merveille pour finalement mourir quand même. À quoi bon ? Bruce, en deux ans, avait perdu bien des patients, des morts qui se rajoutaient à sa conscience déjà bien mal en point. Il aurait tellement préféré disparaître ce jour-là et que le Hulk prenne sa place, que le monstre vert aille se terrer loin de tout ce bordel et fasse sa vie. Mais non. Lui avait décidé de disparaître et de laisser Bruce se démerder. Il se retrouvait alors médecin, chercheur, parfois professeur. Il effectuait depuis des mois et des mois des recherches sur la M-Pox, il soignait les petits, comme les gros, bobos de réfugiés, venait sur Genosha ausculter ses patients malades ou bien voir la maladie s’étendre ou pire voir mourir ses patients. Ce n’était pas une vie simple qu’il avait depuis son arrivée au Wakanda mais c’était là sa punition, son châtiment, sa peine. Il avait participé à l’élaboration de ce bouclier. Il avait échoué comme tous les autres au moment où celui-ci explosa. Qu’importe les causes, il avait été l’instigateur indirect de milliards de morts sur la planète et aujourd’hui encore, les humains comme les mutants, en payaient toujours le prix. La question suivante de Kate Bishop le ramena au temps présent, à l’instant T. C’était une question bien plus facile, en apparence.

- It seems, indeed. The disease only attacks mutants. The Terrigen also attacks humans but it’s more random. For example, I’m immune because of gamma’s exposure. You, well, I hope you’re immune too. It would appear that this is the case.

Bruce poursuivit alors le tour de ses patients avec des cas plus ou moins graves, des symptômes plus ou moins violents. Il voyait le comportement de Kate, appréciait ses gestes amicaux envers les patients, leur tenant la main, les accompagnant pendant les divers examens effectués par Bruce. C’est alors qu’ils arrivèrent à l’avant-dernier lit. Il y en avait tellement, Bruce ne les comptait plus, d’autant qu’il n’avait que cette partie à gérer. D’autres médecins géraient d’autres patients également atteints de la M-Pox, sans parler de l’aile où les patients « normaux ». Lorsqu’il s’approcha du patient et que ce-dernier le salua avec engouement, le docteur se retourna vers sa jeune élève.

- Well, Miss Bishop, what do you say we take this patient up on your own?


{@=9}Kate Bishop{/@}

The Hard Way – Part 1

Bruce Banner ne montrait aucun signe de peur. Il n’avait pas peur. Loin de là. Il en avait vu d’autre entre une vingtaine d’années. Il était rôdé. La seule peur qui lui vint soudainement alors qu’il enfermait Jessica dans ses bras, c’était que le Hulk ne se montre finalement pas. Quelque chose avait changé dans leur relation et cela faisait maintenant deux ans qu’il ne s’était pas montré. Bruce n’y pensa même plus lorsqu’il entendit la jeune femme rire. Cela le surprit mais ne laissa pas s’échapper sa proie. Il savait que des hommes étaient présents avec elle. Jamais l’A.I.M. ne l’aurait laissé aller seule face au Hulk. Cela était du suicide. Maudite soit ces organisations qui connaissaient le secret de Bruce Banner. C’est alors que les sbires apparurent, armes pointées en direction du scientifique et de son otage. Ils n’oseraient pas tuer un de leurs agents. Bruce ne se sentait pas bien rien qu’à cette idée. Jessica Drew. Spiderwoman. Un agent de l’A.I.M. Mais bordel, que s’était-il passé depuis l’A-Day pour qu’elle tombe entre leurs mains ? L’atmosphère de la scène devint de plus en plus tendue et alors que le docteur demandait à la dénommée Hyde ce qu’ils allaient faire maintenant, celle-ci réussit à se dégager, faisant reculer de quelques pas Bruce qui se retrouva alors seul face à quelques hommes armés et l’arme de Jessica Drew – impossible pour lui de penser à elle sous le nom d’Ariadne Hyde – pointée vers lui. Bruce commença finalement à prendre peur, sans le montrer. Hors de question de se défiler devant l’A.I.M., devant l’ennemi quand bien même pendant toutes ces années d’Avengers, Hulk était celui qui les matait. Par ailleurs, il semblerait que ce soit le bon moment pour le Colosse de Jade de se montrer, si tant est qu’il soit encore dans les parages, car Jessica voulait passer à la manière forte, la manière douce n’ayant pas marché et à raison.

Bruce et Jess se toisaient du regard pendant de longues minutes. Le scientifique était en pleine réflexion. Il sentait bien sa colère grandir en lui. Il avait senti ce petit quelque chose qui semblait s’être éveillé en lui. Mais Bruce réfléchissait encore à une autre solution. Il s’agissait tout de même de Jessica Drew, une collègue, une amie chère. Il avait peur que le Hulk redevienne incontrôlable après ces deux années en hibernation. Les secondes devinrent de longues minutes et la tension était de plus en plus palpables. Il fallait pourtant agir, il était hors de question pour le scientifique de suivre Jessica et de donner son cerveau, son esprit brillant, ses compétences au service de cette organisation mondiale qui était l’ennemi de tous les héros. À cause de l’A.I.M., le monde avait sombré dans le chaos. Les mutants et Inhumains étaient chassés, maltraités encore plus qu’avant. Les optimisés et autres super-héros de ce monde avaient été réduits à la clandestinité. Tout comme le S.H.I.E.L.D. ou H.Y.D.R.A., ils avaient une vision du monde, un objectif maléfique qu’ils faisaient passer pour une noble cause. Bruce savait que non. Bruce avait trop perdu depuis l’A-Day. La mort de Captain America, la disparition de nombreux héros, l’éclatement du monde. Le scientifique aurait pu suivre la voix sombre et complètement disparaître mais, rongé par la culpabilité, il aidait à son échelle. Le bouclier Terrigen avait fait tellement de mal. L’A.I.M. en rajoutait une couche derrière. À la dernière phrase de Jessica qui mentionnait alors cette manière forte, Bruce haussa également les épaules et s’avança d’un pas, puis deux puis… un coup retentit, faisant écho dans la jungle wakandaise. Bruce s’effondra à terre et lorsque l’un des hommes s’approcha, le scientifique, atteint à l’épaule, afficha alors un grand sourire. Il saisit l’homme par le cou. Sa main était devenue verte, puis son bras, puis ses yeux se tintèrent de verts également. Le corps de Bruce sembla grandir toujours plus. Ses vêtements se déchirèrent, son pantalon prit l’apparence d’un short tandis que la forme verdâtre finale du Hulk avait pris place là où Bruce s’était tenu quelques secondes plus tôt. Gardant le soldat dans sa main, il plongea alors son regard dans celui de Jessica et dit de sa voix rauque et profonde.

- Well, hard way, it will be.

Affichant un grand sourire, le Hulk envoya valser l’un des soldats et se rua sur les autres hommes de Jessica, ne faisant alors que les assommer là où à une époque, il aurait pu les fracasser. Le Hulk avait grandi. Néanmoins, ces deux ans sans apparaître l’avait profondément atteint. Il avait vécu l’A-Day comme un échec, tout autant que Bruce. Il fallait également rappeler que le sentiment d’échec du Hulk datait de la guerre contre Thanos où il s’était pris une sacrée défaite face au Titan. Le Hulk s’était alors rendu compte qu’il avait beau être fort puissant, des forces dans cet univers pouvaient aisément le mettre à mal. Revenant face à Jessica après avoir mis hors d’état de nuire les hommes de l’A.I.M., il laissa échapper un hurlement caractéristique du grand monstre vert qu’il était. Il gardait une distance avec Jessica. Le géant vert avait bien senti à travers Bruce qu’elle n’était plus la même. C’était comme si leurs deux esprits communiquaient ensemble. Voilà quelque chose qui avait changé depuis la dernière apparition du Hulk. La toisant de toute sa hauteur, attendant un mouvement de sa part, il lui lança par provocation.

- So, still convinced I’ll come with you?

Oh Big Green… you’re spoiling for a fight… Remember ! Don’t hurt her ! She’s our friend !


{@=1}Jessica M. Drew{/@}

An Old Friend – Part 2

La tension était montée d’un cran. Bruce avait complètement abandonné sa méditation. Son esprit était de nouveau tourmenté, rempli d’anciens souvenirs. Il avait bien sûr croisé la route de Jessica Drew. Elle avait été une membre des Avengers. Bien sûr, le Hulk avait sensiblement eu plus d’interactions avec elle. Quoiqu’il en soit, il la pensait disparue depuis l’A-Day comme tous ses collègues qu’il n’avait pu recroiser. Steve était le seul dont la mort était sûre et certaine. Le scientifique était donc là face à une ancienne qui amie qui se faisait appeler Hyde. Sérieusement ? Elle semblait également être à la botte de l’A.I.M. et quelques mouvements sur leur gauche confirmait bien ce que Bruce avait mis quelques minutes à comprendre. Seulement, il était totalement figé, observant plus avant la jeune femme qui se trouvait devant lui et qui malgré le visage familier, ne la reconnaissait guère. L’A-Day avait changé bien des personnes. Il ne savait par ailleurs pas comment se sortir de ce guet-apens, son talkie-walkie se trouvant à quelques mètres de là. Au moindre geste, les hommes qui accompagnaient Jessica allaient sortir. Ce serait bien sûr regrettable pour eux d’ailleurs mais leur supérieur avait sans doute prévu une sortie du Hulk. L’A.I.M. avait raison de ne pas le sous-estimer mais cela ne suffirait aucunement à le faire rallier leur cause. Il était hors de question que Bruce suive la marionnette qu’était devenue son amie pour servir de cobaye ou de marionnette à son tour. L’organisation mondiale pouvait aller se faire voir. Ne bougeant pas d’un poil, Bruce analysait la situation, il sentait que Jess allait faire un mouvement. Il n’était pas très bon en combat. Bruce était le cerveau. Hulk était les muscles. C’était bien connu de ceux qui connaissaient le secret. Il fallait réfléchir mais il n’en eut pas le temps. Bruce allait donc devoir faire confiance à son instinct.

Bruce ricana quelque peu à la remarque de Jessica alors qu’il rangeait ses lunettes avec précaution dans un boitier prévu à cet effet. Bruce Banner, avoir peur ? Il lui avait réellement retourné le cerveau. Pauvre Jessica. Elle en avait sans doute oublié le plus important. Que Bruce et le Hulk n’étaient qu’une seule et même personne. Dommage qu’elle ait oublié ça, elle aurait pu alors prévenir son maître qu’il lui aurait fallu plus d’hommes pour retenir la bête. Il sentit la main de la dénommée Hyde sur son avant-bras. Elle n’aurait pas dû. Vraiment. La chose qui s’était éveillée en lui approchait, sentait son heure arrivée. Il fallait bien sauver le scientifique d’une situation quelque peu délicate. En attendant, puisque le Hulk semblait faire son timide, Bruce improvisa. Il fallait par ailleurs rappeler que l’improvisation n’était pas le fort de Bruce mais il tentait au moins. Il fallait lui reconnaître cela. Se laissant alors approcher avec Jessica qui lui tenait toujours l’avant-bras, il la saisit avec rapidité, la retourna et, tout en passant son bras au niveau de son cou, sans trop serré – elle demeurait son amie, il ne lui voulait aucun mal – il recula de quelques pas, sentant que les hommes ou machines ou qu’importe ce qu’A.I.M. avait envoyé, allaient sortir de leur cachette. Il était vraiment énervé de la situation et ce n’était pas plus mal. Il voulait être énervé. Il fallait qu’il soit énervé. Serrant quelque peu Jessica contre lui, il la tenait pour qu’elle ne puisse s’échapper. Il n’était pour le coup pas convaincu du tout et agit alors rapidement en lui disant à l’oreille.

- You should be more scared about what I could you to your men if you don’t let me alone.

Bruce serra son emprise. Il savait Jessica forte au combat. Il voulait éviter de faire sortir le Hulk mais il sentait qu’au vu de la situation, il n’aurait d’autre choix. L’avantage de le contrôler était de pouvoir gagner du temps. Si les fois où il lui avait laissé l’opportunité de sortir, le Hulk avait semble-t-il refusé, Banner sentait que cette fois, il ne souhaitait plus se terrer au fin fond de son subconscient. Retrouver Jessica Drew avait eu un impact émotionnel fort en lui. Bruce l’avait ressenti aussi. Reportant son attention sur Jessica, s’attendant toujours à voir sortir des sbires de l’A.I.M. à tout moment, Bruce posa alors une question toute simple sur un ton ironique.

- So, Miss Hyde. What are we going to do, now ?


{@=1}Jessica M. Drew{/@}

Help is always liked – Part 1

Bruce Banner venait régulièrement à Genosha. Plusieurs médecins étaient certes présents sur les lieux et venaient avec lui mais il se faisait tout le temps volontaire. Il était maintenant connu de l’île. Il avait déjà rencontré Charles Xavier maintes et maintes fois bien avant tout cela. La mutation était un sujet qui l’intéressait tout autant que la biologie qui était le domaine de son épouse. Depuis deux ans, il avait ainsi fait la connaissance d’autres mutants. Bien sûr, hormis Charles, personne ne connaissait son secret. Il avait réussi malgré toutes ces années et la liste des gens qui le savaient s’allongeant, à garder le secret aux yeux de la plupart de la population. Bien sûr, le secret était moins bien gardé aujourd’hui qu’il y a vingt ans. L’A.I.M. était au courant, tous les membres des Avengers permanents et temporaires le savaient, l’H.Y.D.R.A. le savait, le S.H.I.E.L.D. ne l’avait pas oublié… Pourtant, Bruce continuait à vivre une vie plutôt sereine. Deux ans s’étaient écoulés depuis le A-Day. Cela correspondait également au temps écoulé depuis la dernière transformation. Le Hulk avait disparu. Cela l’avait inquiété pendant de nombreux mois puis il s’était fait à l’idée. Il n’avait pas disparu pour lui. Il se cachait. Il se terrait et quelque part Bruce savait que lors des moments de déprime, où il sentait sa culpabilité prendre le dessus, son alter-égo était dans le même état dépressif que lui. Ils avaient tous les deux perdus ce jour-là. Le cerveau et les muscles s’étaient pris une grosse défait ce jour-là, une défaite qui était bien difficile à assumer, à accepter, à digérer.

Accueillant avec plaisir la jeune femme qui s’était présentée à lui, il essayait de se remémorer où et quand il avait pu la rencontrer. Mais rien ne venait. Il lui posa alors la question, innocemment et ne pouvant perdre du temps, continua à l’écouter tout en s’occuper de ses premiers patients. Kate Bishop donc. Ce nom lui était inconnu mais pas l’équipe dont elle avait fait partie avant tout ce bazar non. Les Young Avengers. Finalement, il l’avait peut-être croisé mais il était sous sa forme Hulk. Cela lui rappela une idée qu’il avait laissé de côté. Connecté son esprit à celui du Hulk. Ce serait tellement plus pratique de pouvoir demeurer conscient tout en étant l’autre. Lubie de scientifique. Il se concentra sur un jeune mutant qui venait d’être admis. Il présentait les premiers symptômes. Une simple toux et quelques vertiges. Bruce reconnut immédiatement la spécificité de ces deux derniers. Il effectuait des recherches depuis maintenant un mois et demi. On lui avait affilié un laboratoire au Wakanda et ici, tout le monde savait que c’était à lui qu’il fallait s’adresser. Il avait mis rapidement les gens au pas dans le sens où tous les quatre matins, il voulait connaître ses avancements. Il n’en était nulle part. Les recherches n’étaient pas encore concluantes. Il fallait du temps et il le fit comprendre aux malades, aux amis, aux familles. En attendant, il essayait de soulager les plus atteints, de ralentir la progression, de minimiser les effets. Il ne pouvait faire de miracle mais il espérait pouvoir progresser dans ses recherches. Il avait même eu l’idée de faire appel à des mutants possédant un facteur guérisseur. Bien sûr, lorsqu’il en parla au professeur Xavier, le nom de Logan ne tarda à venir sur la table. Personne ne l’avait vu depuis longtemps et il ne se trouvait guère sur Genosha. Tant pis pour Bruce, il allait devoir se débrouiller sans en attendant.

- Oh ! Young Avengers ? Right, I remember. Maybe, you didn’t met me but...

Bruce se rapprocha alors qu’il avait redirigé son attention sur Kate et lui murmura près du visage.

- … you met the Other One.

Après un clin d’œil, il passa au second patient, un peu plus atteint celui-là. Il connaissait bien le docteur Banner. Cela faisait des mois qu’il avait été admis. Bruce avait réussi à tempérer les effets de la maladie mais depuis quelques jours, elle reprenait le dessus. Ce n’était guère bon signe pour le jeune mutant. Bruce se devait pourtant de demeurer positif. Il écoutait Kate lui exposer son envie de le regarder, l’observer, d’en apprendre plus sur les soins, la médecine. Elle voulait faire plus et cela était tout à son honneur. Bruce posa quelques questions à son patient et cela confirma bien ce qu’il pensait. Il nota quelques mots sur la feuille de suivi. Une infirmière passait tout le temps derrière lui et exécutait ses indications. Le scientifique était fort apprécié par les infirmières et infirmiers du complexe médical de Genosha. Il s’était créé une petite popularité positive. Reportant de nouveau son attention sur Kate avant de passer au patient suivant, Elle voulait l’observer ? Soit, elle avait toqué à la bonne porte. Bruce ne disait jamais non à de l’aide. Genosha en avait besoin et Bruce pourrait ainsi partir de l’île plus sereinement en sachant qu’une personne de confiance resterait. Il avait bien sûr toute confiance envers les infirmières. En observant de son côté la jeune femme, il se disait qu’il pourrait lui faire confiance à elle aussi. Elle semblait motiver pour l’aider et désireuse d’apprendre. Sourire aux lèvres, il lui répondit alors tout en se dirigeant vers un nouveau patient.

- It’s ok, miss Bishop.

C’était tout simplement ce qu’il lui répondit à sa demande. Il s’occupa de son patient et la laissa observer quelques minutes puis une fois fini et inscrit les indications à suivre, il l’invita à le suivre. Il y avait encore des patients à voir mais il se permit une courte pause pour lui expliquer la suite.

- You will follow me everywhere I go. You will listen, observe and, if you want, write everything you see, every word I say, everything I do. Help is always liked in this place. The nurses can help you too. If you have questions, ask me or ask them.

Il marqua une courte pause, prit dans sa poche un carnet, vierge, et le tendit à Kate. Bruce était ce genre d’homme à anticiper les choses. Il destinait ce carnet à être l’un des nombreux carnets où il notait tout concernant la M-Pox. L’actuel avait encore assez de page pour tenir la journée. Il tendit ensuite un crayon et poursuivit.

- When I’m not around, the head nurse is in charge. Well, for now, that’s all. Ready to begin ?

The Puny God – Part 1

Vingt ans s’étaient écoulés depuis le jour où Loki avait orchestré une attaque à New York. La ville en avait payé le prix cher. De nombreuses personnes perdirent la vie ce jour-là. Bruce se souvenait, se souvient, se souviendrait toujours de ce jour. Cela faisait quelques semaines déjà qu’il était revenu à New-York grâce ou à cause – il n’aurait su dire à l’époque – du S.H.I.E.L.D. pour qui il travaillait. Le Hulk avait alors contribué à la chute du Dieu de la Malice et le scientifique était ainsi devenu membre fondateur d’une organisation de super-héros. Les Avengers. Cela n’était clairement pas dans ses plans, lui qui tentait d’échapper à son beau-père qui n’avait de cesse de le pourchasser pour comprendre le phénomène qui l’avait transformé en Hulk. Quoiqu’il en soit, Bruce faisait partie des héros à ce moment-là et toutes ces années parmi les Avengers lui avaient permis de mieux comprendre son alter-égo, de mieux l’accepter. Bien sûr, certaines blessures étaient encore présentes, incurables même pour certaine. Ce soir-là, il avait décidé de s’échapper du QG. En tant que Bruce Banner, il pouvait bien se pavaner dans la rue, personne ne le reconnaissait. Le Hulk était plus imposant et plus visible. Banner avait ce merveilleux don de passer inaperçu, d’être invisible aux yeux du commun des mortels. Cela le mena jusqu’au monument aux morts sur Coney Island. Il s’y rendait souvent en mémoire aux victimes qu’avaient faites Loki.

Vêtu chaudement à l’approche de l’hiver, Bruce passait incognito parmi les passants et ceux venus rendre hommage aux victimes. Cela faisait plus de vingt ans. Comme le temps passait vite. Il s’en était passé des choses depuis, des affrontements, des guerres, des joies, des peines, des mariages, des funérailles. La vie des Avengers avait été bien rythmée. Aujourd’hui, l’heure de la protection avait sonné et les grands cerveaux de la Terre avaient été réunis pour mettre fin aux incessantes menaces toujours plus grandes contre la Terre. Bruce croyait en ce bouclier et espérait vraiment qu’il serait opérationnel dès que possible. En attendant, il demeurait là, en silence, face à ce monument sur lequel était inscrit bien des noms. Son regard suivait la liste dans l’ordre alphabétique des noms de famille. Cela était bien plus pratique pour les personnes venant se recueillir sur les morts de leur famille. Le scientifique avait une pensée pour chacun d’eux. Il ne pouvait s’empêcher de se sentir quelque part responsable. Ils n’avaient su arrêter Loki à temps. Il avait été plus fort qu’eux avant qu’ils ne réussissent à se coordonner. Des choses lui avaient été rapportées bien sûr puisqu’il n’avait aucune conscience lorsque son alter-ego sortait. Un combat entre Thor et Hulk avait eu lieu. Il s’agissait là probablement d’une ruse du dieu malicieux.

La liste était bien longue et pourtant il s’arrêta sur un nom qu’il ne connaissait que trop bien. Elaine Walters. Bien sûr, elle était située en fin de liste et refaisait alors resurgir de vieux souvenir. Elaine était sa tante paternelle, sœur de Brian mais également mère de Jennifer, sa cousine. Tous deux étaient quasiment frère et sœur pour l’autre. Bruce se recueillit un long moment pensant alors au jour où il apprit que cette femme avait péri durant l’attaque de Loki. Il pensa également à la culpabilité qu’il ressentait depuis qu’il avait sauvé Jennifer et fait d’elle ce qu’elle était aujourd’hui : Miss Hulk. Pourtant la jeune femme semblait s’en être accommodée. Le scientifique, lui, n’était que culpabilité. Regardant le sol jonché de bougies en tout genre, laissant les passants en rajouter, parfois mettre des fleurs. La mémoire demeurait tandis que les personnes quittaient ce monde. Bruce décida qu’il était peut-être temps de ne plus rester à ressasser le passé, d’avancer comme il le faisait avec le Hulk qu’il acceptait comme son alter-égo, comme un héros et non plus comme une maladie. Malgré son caractère imprévisible et incontrôlable, le Hulk avait fait ses preuves. Il avait d’ailleurs bien été étonné lorsqu’on lui annonça que le Colosse de Jade avait le don de parole. Menant toujours plus ou moins des recherches sur sa propre personne, Bruce put ouvrir un nouveau chapitre sur l’évolution extraordinaire du Hulk.

Ses pensées furent soudainement interrompues par une personne qui lui adressa un bonsoir. Sur le coup, Bruce allait répondre d’une voix des plus solennelles. Parfois, plusieurs personnes se retrouvaient régulièrement devant le monument et il était déjà arrivé que Bruce en reconnaisse et vice versa. Mais là, ce grain de voix le fit se stopper net. Il se repassa en tête ce « Bonsoir, Bruce. » plusieurs fois sans oser se retourner. Lui. Était-ce vraiment lui ? Il devait rêver. Cela était probablement la fatigue et le fait qu’il soit devant ce monument. Il était peut-être temps de rentrer et de dormir, si tant est qu’il en fut capable. Mais quelque chose le retint, une sorte d’intuition qui le fit se retourner vers l’homme, bien réel, qui lui avait adressé ces mots. Par ailleurs, il se corrigea intérieurement. Ce n’était pas un homme. C’était un dieu. Loki Laufeyson – puisqu’il était certain que ce monstre ne pouvait être un fils d’Odin – en personne. Il était là, se tenant fièrement devant le docteur ébahi par cette soudaine apparition. Bruce se demandait bien ce qu’il faisait sur Terre et si sa première envie fut de le frapper au visage, il n’en fit rien. À la place, il s’avança vers lui, le doubla même et se dirigea un peu plus loin, s’éloignant des personnes se recueillant et voulant surtout éloigner Loki d’eux. Il se retourna à nouveau vers le dieu et lui adressa quelques mots d’un ton sec, désireux d’obtenir réponses à ses questions.

- Que faites-vous là ?

Il montra ensuite une sorte de gadget qu’il avait au poignet et avec son index, il indiqua un écran sur lequel se trouvait un A puis reprit, d’un ton plus… colérique, ses veines du cou commençant légèrement à se teinter de vert.

- Je peux faire débarquer en quelques secondes les Avengers. Vous avez donc plutôt intérêt à m’expliquer ce que vous fichez ici !

Ces derniers mots avaient été prononcés avec une voix bien plus grave, faisant penser à la voix du Hulk. Si Loki était venu pour passer inaperçu, il s'était alors adressé à la mauvaise personne.

An old memory

Le Wakanda était un endroit extraordinaire. Bruce Banner avait eu l’occasion de s’y rendre plusieurs fois mais depuis deux ans, depuis ce jour tragique, depuis l’A-Day, il en avait fait sa demeure. Deux ans. Un temps inconsidérablement long. New-York ne lui manquait pas ceci-dit. La ville grouillait de partout. Au Wakanda, il avait obtenu de la part de Sa Majesté des appartements tranquilles pour Betty et lui. Bien sûr, la plupart du temps, il se trouvait dans des laboratoires à hautes technologies où il opérait ses recherches ou bien revêtait sa blouse blanche de médecin pour l’hôpital. Il lui arrivait souvent de se rendre dans la jungle. Il avait par ailleurs construit – toujours avec l’autorisation du souverain – un petit camp où là encore il menait ses recherches sur la M-Pox, les effets du Terrigen et autres recherches scientifiques. Betty l’épaulait, l’aidait dans cette tâche qu’il avait fait sienne depuis tout ce temps. Certains avaient abandonné. D’autres se rebellaient. Bruce ne faisait rien de tout ça. Il ne voulait ni abandonner ni se rebeller. Il voulait aider. Il voulait mieux faire. Il se tenait responsable des morts de l’A-Day. Il n’était pas seul responsable mais il avait participé à ce projet, y avait cru de toute ses forces. C’était un échec et ils en payaient toutes et tous les conséquences.

Ce jour-là, comme tous les jours, toutes les semaines, tous les mois, Bruce finit par faire une pause dans son travail. Il était constamment fatigué mais son objectif le maintenait en forme. Malgré les alertes de Betty, il continuait, se plongeait dans le travail, voulait à tout prix comprendre les effets de la M-Pox, les effets du Terrigen. Il voulait réparer son erreur. Bruce s’était imposé un emploi du temps des plus stricts qui ne pouvait être chamboulé que par les imprévus naturels, les trouvailles extraordinaires, les urgences médicales. Aujourd’hui, il avait déprogrammé toute recherche et faisait confiance à Betty pour mener l’équipe qui était à leur disposition. Bruce avait une procédure chirurgicale à effectuer. On pourrait croire que le scientifique s’était improvisé médecin en arrivant au Wakanda, voulant simplement faire sa part du travail dans le refuge qu’était devenu le pays de Black Panther. Il en était tout autre. Il avait toujours voulu faire ça et avait même effectué plusieurs années de médecine avant de finalement abandonner pour la physique. Bruce était multitâche, brillant dans divers domaines et il avait pu, grâce au Wakanda poursuivre son rêve de devenir médecin. Il allait ainsi opérer un Inhumain qui avait trouvé refuge ici. L’opération était délicate, dura quatre heures et fut tout simplement une réussite.

Épuisé, laissant le travail aux infirmières qui le sommèrent de quitter le bloc pour aller prendre une pause, Bruce ne se fit pas prier et pour une fois, décida d’écouter. Il sortit du bloc après avoir pris une douche et revêtu des habits civils. Il se rendit alors dans un autre grand bâtiment de la ville. Il y en avait tellement. De l’extérieur, le Wakanda ne ressemblait qu’à un de ces pays d’Afrique sous développé, principalement composé de forêt et de petite bourgade à l’orée de celles-ci. Il en était tout autre lorsque l’on pénétrait le bouclier protecteur. Cet endroit devait être plus développé que New-York, Tokyo et Paris réunis. C’était une pépite technologique et il fallait en convenir, il y faisait bon vivre. Désirant se retrouver seul, il évita au possible toute personne susceptible de le connaître. Bien sûr, il ne put échapper aux regards de celles et ceux qui le reconnaissaient. Le célèbre physicien. Docteur Banner. Il entendait souvent cela et pourtant, lorsqu’il était arrivé, il s’était senti quelque peu dépassé par les événements. Si T’Challa avait été des plus accueillants, sa sœur, Shuri, l’avait fait se sentir vieux. Ce n’était pas fait exprès. La princesse royale était tout aussi avenante que l’était le roi mais le Wakanda avait de nombreuses années d’avance en matière scientifique et technologique. Bruce eut bien du mal les premiers mois à s’acclimater à ce nouveau monde.

Il décida alors d’entrer dans la première pièce où il semblait n’y avoir personne. Raté. Il y avait quelqu’un. Une femme. Bruce voulut s’excuser mais la jeune femme s’exclama en première. Bruce laissa s’affiche un petit sourire en coin, gêné. Il se tenait devant une jeune femme blonde plutôt jolie qu’il ne reconnut pas. Son visage pourtant lui disait bien quelque chose mais il ne saurait dire où ou quand il avait pu la croiser. S’avançant vers elle, regardant aux alentours, voyant qu’elle tentait de garder un vase en place, il rétorqua d’un ton étonné.

- Pardonnez mon intrusion. Je ne m’attendais pas du tout à croiser quelqu’un ici. Vous attendez quelqu’un peut-être ? Je ferai mieux de vous laisser. Loin de moi l’idée de vous déranger.

Bruce Banner. Toujours aussi timide et peu à l’aise lorsqu’il croise quelqu’un qu’il ne connaît. Même quand il connait la personne d’ailleurs, il n’était jamais vraiment à l’aise avec les gens. C’était une des choses qu’il avait hérité de son enfance peu reluisante. Chassant un souvenir aussi lointain qu’était la naissance du Hulk désormais, Bruce se stoppa à une bonne distance et espérait ne pas avoir dérangé la jeune femme dans ces occupations. Il ne voyait pourtant personne aux alentours si ce n’est les personnes qui allaient et venaient dans les couloirs. Les bâtiments wakandais étaient grands, parfois de la forme d’un labyrinthe. Bruce s’était déjà perdu en se rendant au palais royal. Ce jour-là, il préféra l’oublier immédiatement et reporta son attention sur la jeune femme. Plus il la regardait, plus il sentait qu’il l’avait déjà vu quelque part. Mais où ?

An Old Friend – Part 1

Le monde avait perdu de sa superbe ce jour-là. L’A-Day. Il était encore bien présent dans l’esprit de beaucoup de gens. C’était le cas pour Bruce Banner. Rongé par la culpabilité d’avoir tué indirectement des milliards de gens à travers la planète via le bouclier qu’il aida à mettre en place, le scientifique avait alors préféré disparaître. Comme tous les héros de ce monde, il se cachait de l’A.I.M. qui avait alors conquis la terre entière, vantant alors les mérites de leur technologie de pointe. Les Avengers étaient morts ce jour-là à l’image de la mort de Captain America. C’était donc un Bruce désemparé, apeuré, coupable, déprimé, appréhendant un avenir incertain qui se présenta au Wakanda et s’y réfugia avec son épouse, Betty. Cette fois, il l’avait emmené avec elle en cavale. Pas d’abandon, pas d’éloignement. Il l’aimait et la voulait à ses côtés. Pendant deux ans, il s’efforça de garder les yeux rivés sur son travail de médecin, aidant les réfugiés, les wakandais, les mutants même voire des nouveaux inhumains. En effet, la vague de Terrigen avait touché tout le monde. Lui, il avait apparemment été sauvé grâce aux gamma présents dans son corps. Le Hulk lui avait sauvé la vie… encore. Mais les humains, les mutants avaient été vulnérables. Les humains devinrent inhumains quand ils ne mourraient pas sur le coup. Les mutants développaient une maladie que l’on avait alors nommé la M-Pox sur laquelle Bruce effectuait des recherches. Il en avait fait son objectif, une mission sur laquelle il se concentrait, évitant alors de se laisser submerger par sa culpabilité. Il avait renoncé, ne combattrait pas l’A.I.M. mais n’abandonnerait pas les victimes de son erreur, de leur erreur. Jamais.

Ayant besoin parfois de rester seul, Bruce avait pris le prétexte de vouloir faire des recherches dans la jungle wakandaise. Loin des scientifiques, loin de Betty, loin de tout, il renouait parfois avec la nature, repensant aux quelques années de cavale il avait effectué après son départ de la base du Désert. Le Hulk était alors plus qu’incontrôlable à cette époque. Cela faisait plus de vingt ans maintenant. Le Hulk avait changé. Bruce avait changé. Leur relation s’était améliorée et ils travaillaient ensemble désormais. Bruce et le Hulk. Le « et » ayant remplacé le « ou ». Certes, ils ne pouvaient se trouver au même endroit tous les deux mais au fond de chacun d’eux, ils ressentaient la présence de l’autre comme une conscience lointaine voire par moment une petite voix présente dans la tête. Tout cela appartenait au passé désormais. Depuis l’A-Day, le Hulk n’avait plus donné aucun signe de vie. Bruce ne ressentait plus sa présence, n’avait d’ailleurs jamais essayé de le faire sortir. Il avait lui aussi été fortement affecté par cette catastrophe. Il avait besoin de temps puis au fil des semaines, mois, années, Bruce, se plongeant dans son travail, avait fini par ne plus penser à son alter-ego. Il reviendrait bien un jour. Il revenait toujours. Pour celles et ceux qui ne savaient pas son secret, eh bien, le Hulk avait tout simplement disparu, sans laisser de trace. Il se cachait peut-être çà et là. Certains pensaient, Bruce en était persuadé, qu’il était sans doute mort, affecté par le Terrigen. Que de rumeurs. Que de on-dit. Mais le Hulk était bien là. Même si Bruce ne le sentait pas, le géant de Jade était toujours présent, renfermé sur lui-même, seul face à son existence.

Bruce méditait. Il avait appris quelques techniques lors de son passage en Argentine il y a bien des années. L’homme qui l’avait aidé lui avait appris bien des choses qu’il mettait en pratique souvent depuis sa rencontre. Aujourd’hui, il ne semblait plus avoir besoin de contrôler sa colère et pourtant, il s’adonnait parfois à quelques exercices de respiration et de réflexion. C’était ce qu’il l’avait amené là, sur ce rocher, en plein milieu de la jungle, en dehors de la ville. Les yeux fermés, l’esprit concentré sur des choses agréables, Bruce n’avait pas entendu les pas avancés vers lui et ce n’est que lorsque la jeune femme ouvrit la bouche que le scientifique sut qu’il y avait quelqu’un derrière lui. Surpris, il se retourna et croisa alors le regard de la jeune femme. Il avait pourtant spécifié à Betty qu’il ne voulait pas qu’on le rejoigne et qu’on le dérange. Lorsque son regard plongea dans le sien, un flot de souvenirs lui traversa l’esprit. Il la pensait ailleurs, dans le pire des cas morte – bien qu’il espérât que ses collègues Avengers soient toutes et tous sains et saufs. Il ne sut quoi dire et ne laissa alors échapper qu’un murmure à peine audible – « Jess… » – tandis que la jeune femme qui s’approchait ne semblait pas le reconnaître. Son regard avait changé. Quelque chose avait changé. Il était soudainement méfiant et recula d’un pas. Jessica n’avait pas le regard qu’elle aurait pu avoir en se présentant à un vieil ami. Ils avaient été collègues, partenaires de mission – même si cette part revenait le plus souvent au Hulk – et elle ne semblait pas le connaître plus que ça. Elle l’appela par son titre et son nom. C’était étrange. À ce moment précis par ailleurs, il sentit quelque chose en lui, quelque chose qui s’éveilla soudainement. Ce sentiment, il ne l’avait pas eu depuis bien des années.

- Hyde.. ?

Bruce était déconcerté. Il ne reconnaissait plus cette femme qui avait été une héroïne en son temps, comme lui avant le A-Day. Jessica Drew. Spiderwoman. Ce nom qui tournait dans sa tête semblait avoir éveillé quelque chose en lui et le faisait se replonger des années en arrière. Tout cela s’estompait soudainement lorsque la jeune femme mentionna l’A.I.M. Un nouveau pas les sépara, Bruce reculant de nouveau. L’A.I.M. ? Bruce regarda autour de lui, sentait une sensation étrange montée en lui. Sérieusement ? Maintenant ? Bruce se savait surveillé par les plus grandes et malveillantes organisations du monde. Le S.H.I.E.L.D. le surveillait depuis plus de trente ans, depuis son accident. L’H.Y.D.R.A. avait fait de même. Maintenant, l’A.I.M. Devait-il être surpris ? Non. Il savait que le Hulk était convoité. Son beau-père, le général Ross, s’était bien fait comprendre sur cela… Bruce se demanda d’ailleurs où il pouvait se trouver celui-là. Mais il avait un plus gros problème. Jessica Drew était passée à l’ennemi et il semblerait que sa mission soit de le ramener à l’A.I.M. Elle espérait sérieusement que le scientifique la suive tranquillement ? Bruce avait bien compris ce qui s’était éveillé en lui. Ce n’était pas anodin. Il était clairement en danger et de plus, une ancienne alliée lui faisait face. Gardant bien ses distances, et son calme pour le moment, Bruce plongea son regard dans celui de Jess. Elle ne semblait pas se souvenir. Elle le regardait comme une cible à atteindre. Bruce connaissait ce regard, il l’avait vu dans maints et maints regards. Que faire ? Dans un premier temps, le docteur voulait en savoir plus.

- Hyde ? A.I.M. ? What’s going on here ? Jessica ?

Restant sur ses gardes, Bruce n’était guère rassuré. Était-elle seule ? Accompagnée ? Des hommes armés dans les buissons de toute part. On lui avait déjà fait le coup. Il était préparé. Il ne quittait pas les yeux de Jessica, l’observant plus avant, cernant alors ce qui avait pu se passer.

- Oh… no… What have they done to you ?


{@=1}Jessica M. Drew{/@}

Two years without an accident

L’A-Day commençait à être loin derrière lui pourtant, Bruce Banner, scientifique de renom, n’arrêtait pas d’y penser. Encore aujourd’hui, deux ans après, il en faisait des cauchemars, voyait le Hulk disparaître dans cet épais nuage qu’était le Terrigen. Il voyait les Avengers au sol, désemparés ou dans le pire des cas, morts. Cette catastrophe l’avait énormément atteint et avait également atteint le Hulk. Celui-ci ne s’était pas montré depuis deux ans maintenant. Cela devait probablement être le temps le plus long pendant lequel Bruce ne s’était pas transformé, maintenant que son alter-égo et lui-même étaient en phase, travaillaient ensemble et ne s’affrontaient plus. Le géant vert avait tant évolué depuis toutes ses années. Les récits de celles et ceux qui l’avaient croisé étaient intriguant. Bruce avait appris, au cours de ses nombreuses années en tant qu’Avengers, que le Hulk avait développé une sorte d’intelligence qui avait fini par le faire parler. Le Hulk ? Parler ? Bruce avait eu du mal à le croire et il était de toute évidence difficile pour lui de faire face à Hulk sachant qu’ils partageaient le même corps. Quoiqu’il en soit, le scientifique ne considérait désormais plus le géant vert comme une menace, une maladie, une malédiction. Leur relation avait grandement évolué également. Le Hulk pouvait faire le bien. Bruce en était résolu même si une part de méfiance quant aux dégâts qu’il pouvait engendrer demeurait tout de même en lui. Mais si avant il ne faisait que culpabiliser et chercher un remède à cela, aujourd’hui, il tentait de comprendre la chose.

Deux ans. C’était le temps qui s’était écoulé depuis l’A-Day. Bruce n’avait pas tardé après le sauvetage – et la mort… – de Captain America à fuir New York, à trouver refuge au Wakanda auprès du roi T’Challa, ami et allié des Avengers. Là, pendant ces deux années, Bruce découvrit un nouveau monde si développé technologiquement. C’en était époustouflant. Mais, l’A-Day encore dans l’esprit, la mort de Captain sur la conscience, Bruce sombra peu à peu. La culpabilité s’installa confortablement comme à son habitude mais au lieu de fuir comme il faisait d’habitude, il décida de combattre. Il se mit au service de la communauté, faisant profiter de ses talents de scientifique. Il reçut quelque temps plus tard un poste de médecin dans lequel il allait pouvoir aider les réfugiés, les blessés en tout genre. Il faisait parfois l’aller et retour entre le Wakanda et Genosha, l’île des mutants. Là, il effectuait de nombreuses et actives recherches sur la M-Pox. Le Terrigen n’avait pas fait que tuer ni donner des pouvoirs aux humains ordinaires, il affectait également le gêne X. Il s’agissait au mieux d’un rhume pour mutant, au pire d’une maladie dégénérescente. Les recherches n’avaient jusqu’ici mené à rien. La M-Pox était difficile à étudier, difficile à suivre. Son évolution n’était pas constante ni régulière selon le métabolisme. Mais Bruce ne désespérait pas. Son travail était sa santé. Il était plongé dedans tous les jours. Il n’en oubliait pour autant pas son épouse et soutien et collège, Betty. Elle était là à ses côtés, participait aux recherches et l’aidait.

Bruce faisait partir du voyage jusqu’à Genosha. Cette île dirigée et habitée par les mutants bénéficiait de la protection du Wakanda. Le scientifique et docteur venait souvent pour examiner ses nombreux patients. Bien sûr, il n’était pas le seul médecin et heureusement. Il y avait tellement de mutants malades, Bruce ne pourrait s’en occuper seul. Donnant quelques ordres çà et là, la journée allait s’annoncer rude encore une fois. Bruce avait l’habitude. Cela faisait bien des mois qu’il faisait régulièrement l’aller et retour. Il connaissait tous ses patients, leurs dossiers, l’avancement ou le recul de la maladie. Malheureusement pour les mutants, il y avait plus d’avancement de la maladie que du recul. Mais Bruce ne se laissait pas abattre, pas devant ses patients en tout cas. Il aida les hommes à décharger son matériel et à l’installer à l’endroit où une aile médicale avait été installée. Elle s’était agrandie depuis que la maladie s’était déclarée. Revenant auprès des hommes qui, pour certains, allaient repartir vers le Wakanda, Bruce leur donna rendez-vous dans la soirée où ils reviendraient les chercher ses collègues médecins, infirmiers, infirmières et lui. C’est alors qu’il fut interpelé par une jeune femme. Elle semblait le connaître et Bruce commença alors à chercher dans sa mémoire. Il ne la reconnaissait pas mais ne se défila pas et l’écouta. Elle voulait l’accompagner et le médecin se demandait bien pourquoi. Il l’observait pendant quelques minutes en silence puis finit par lui répondre sobrement.

- Well, I could use a little help if you want.

Il commença alors à s’avancer vers l’endroit où avaient été installés ses patients puis reporta à nouveau son regard vers la jeune femme.

- I’m sorry but… I don’t know who you are ? Have we met before ? Really, I’m sorry, my memorie is playing tricks on me.