In too deep (libre)

can you hear a distant thunder? taste earth's blood and hunger, we live in a toxic jungle. truth is suppressed to mumbles, they'll take away our homes. they're just machines and drones. -- Betsy & @Thomas Shepherd

music ► La peau fine du bout de tes doigts posés sur ta pommette gauche, dessinant le contour de la marque carmine inscrite d’une encre à l’origine inconnue, tu toises ton visage reflété sur le miroir gigantesque de ta salle de bain. Un visage que tu mis plusieurs années à accepter, et lorsque tu pensais connaître ton identité, le Mandarin est venu bousculer tes certitudes une fois de plus. Ton regard est rapidement attiré par la silhouette de ton corps de naissance, apparaissant dans ce même miroir. « You’re interrupting. », souffles-tu sèchement, sans même que tes lèvres n’émettent le moindre mouvement. Le dialogue mental peut avoir du bon, et cette habitude que tu tiens à entretenir veille à ne pas risquer la moindre bavure en public, et ainsi donner le moindre indice à ton employeur officiel. « I’m living in your head, or shall i say my head. Anyway, i’m always interrupting. You should be used to it, it’s been a year. », rétorque-t-elle dans un écho mental. Ta main droite vient s’appuyer sur la vasque devant à elle seule coûter le prix d’une salle de bain lambda, tandis que tu clos tes paupières. Un penthouse saillant à tes goûts de profond luxe, et dont la surface pourrait permettre la vie d’une famille nombreuse. Si aujourd’hui tu possèdes le corps d’une assassine, ta personnalité reste inchangée. Toute personne peut se vanter d’atterrir dans tes petits papiers, si tant est que ladite personne est capable de suivre le rythme de ta vie idéale, outre tes tendances jubilatoires de fendre l’air à l’aide d’un katana à la lame au tranchant exacerbé par tes capacités psychiques. Tu concentres ton esprit de sorte à cloisonner ta psyché, et brider la présence de Kwannon. Si le coût télépathique est moindre vis-à-vis de celui payé pour enfermer le Shadow King autrefois, il reste néanmoins élevé et te provoque une soudaine fatigue à des moments aléatoires de ta journée. Jusqu’alors, aucune mise en danger, mais chaque jour est fait d’inconnues.

Lorsque tes yeux daignent se baigner de nouveau de la lumière qui illumine la pièce, outre celle venant de la ville qui ne dort jamais, tu t’asperges le visage d’eau glacée. Vêtue de ton apparat naturel, tu te positionnes devant ta garde-robe composée principalement de diverses tenues de combat, ou des robes. Songeant à rester ainsi pour te glisser dans tes draps de soie, le communicateur fourni par AIM et posé sur ta table de chevet se met à biper.  Il n’est pas question de servir AIM en revêtant une robe de soirée, ton choix se porte alors naturellement sur ton costume moulant. « To all units in Queens, we’re tracking a Quicksilver like dickhead, backups required ! », s’élève une voix grésillant légèrement. Pour une entreprise dont le commerce est fondé sur la technologie, ils fournissent du matériel merdique. Tu arques un sourcil, interpellée par l’annonce. Il n’existe qu’une personne pouvant répondre à ce descriptif, et même si tu ne doutes pas de sa capacité à pouvoir fuir aussi rapidement qu’il est arrivé, tu ne doutes pas non plus de sa capacité à se plonger dans des situations délicates. Tel oncle, tel neveu. En l’occurrence, tu optes pour le scénario où le jeune mutant s’embourbe dans une situation compliquée. Les pensées fusant à vive allure, songeant au meilleur procédé pour interrompre la catastrophe à venir, tu te précipites sur ton costume traditionnel que tu enfiles à toute vitesse, par la force de l’habitude. Sur le mur faisant face à ton lit aux dimensions royales, tu attrapes le fameux katana, ton plus fidèle compagnon de combat. Il rejoint son fourreau que tu glisses dans ton dos, et sans plus attendre tu files en courant jusqu’à la baie, que tu ouvres d’un mouvement de doigts grâce à ta télékinésie, pour sauter par-dessus la rambarde et filer en chute libre. Approchant du sol, tu dévies légèrement ta trajectoire pour foncer face à une zone d’ombre dans laquelle tu disparais.

Ta télépathie en exergue, tu sillonnes le Queens à la recherche de ta cible. Lorsque tu perçois la signature de Tommy, tu te positionnes sur un toit surplombant le périmètre, en t’extirpant doucement des ombres. La scène qui se joue devant tes yeux t’indique que le jeune mutant a fait les frais de son tempérament provocateur. Tu analyses la situation, somme toute délicate compte tenue de ta supposée allégeance aveugle pour l’organisation jaune. Tu ne peux cependant, pas laisser Tommy tomber entre les mains de ces agents. « Kill them, it would be easier. », t’interromp Kwannon, arpentant faussement le toit en faisant les cent pas à tes côtés. « Don’t you never shut the fuck up ? », penses-tu, d’un ton toutefois très doux et calme, contrastant avec le propos tenu. Tu portes la main au Tsuka, qui n’est autre que le nom donné à la poignée d’un katana. La pénombre allait être ton précieux allié, alors que de nouveau tu te réfugies dans les ombres. Lorsque tu en ressors, au beau milieu du champ de bataille à venir, tu aperçois le tir de plasma s’apprêtant à sortir du canon d’un des agents. D’un geste de la main, tu en dévies la trajectoire pour cibler un autre agent d’AIM. Tu utilises les ombres pour être littéralement invisible et rendre Tommy également imperceptible. D’un nouveau geste tu brises la mousse emprisonnant le jeune mutant, puis pénètres son esprit. « Fight. If you run away, i’ll find you and end you. », lâches-tu grâce à ta télépathie, esquissant un sourire malicieux adressé au mutant qui est le seul à pouvoir te cerner. Quoi qu’il arrive, aucun agent ou aucune machine ne doit t’identifier, ce qui nuirait à ta couverture et t’inciterait à suivre le conseil de ta colocataire. Dégainant alors ton katana, tu l’imbibes de ton énergie psychique à la lueur entre le rose et le pourpre, rejetant tes dons de télépathie pour faire appel à l’intégrale puissance de ta télékinésie. Tu exécutes des bonds d’une finesse inégalée, tranchant un à un les corps qui se présentent à toi. Si les machines peuvent cerner ta signature thermique, elles ne pourront pas t’identifier et seront pour la plupart trop lentes pour t’être d’un mal suffisant. L’énergie qui enrobe ta lame te permet d’interrompre le système nerveux de tes cibles sans les tuer, si tant est que Kwannon ne daigne pas faire une interruption trop importante de ta psyché en prenant le dessus momentanément.